Une bonne dose de clairvoyance sous un nuage d’humour : l’expérience «MRT» revue et commentée par Morgane Stampfer.

Par M.Bultez et F.Tahi, à Créteil, le 28 Novembre 2013

Bien dans ses baskets et son jean délavé, c’est décontractée que notre étudiante « investie » et « autonome » s’est livrée au jeu de « l’interview d’une ancienne du MRT ». Alors que la promo’ 2013 aurait pu laisser cette pétillante recrue à un Master Édition à Paris, Morgane a finalement opté pour le Master 2 professionnel Métiers de la Rédaction-Traduction et sa double formation, en rédaction et traduction. Un choix qu’elle « ne regrette pas du tout ! » Dans son QG de l’UPEC — la cafet’ —   elle revient  sur son parcours au sein du Master et sur son actualité de jeune diplômée.

Comment as-tu vécu ton année de Master 2 Rédaction-Traduction ?

J’ai l’impression que c’est vieux… (rires) Comment j’ai vécu cette année ? Plutôt bien. Malgré mes appréhensions du premier jour : « Il n’y a que des filles, on va se ‘‘crêper le chignon’’ » (rires), on s’est finalement toutes bien entendues. C’était une petite promotion, il y avait de l’entraide, un esprit d’équipe et une bonne cohésion. La journée d’intégration (à la MAC ndlr) y a aussi bien contribué [voir notre article du 11/11/2013].

On fournissait aussi beaucoup de travail personnel mais cette expérience a été très enrichissante et a porté ses fruits vu que j’ai décroché la mention « bien ». On a quand même de la chance d’avoir un « bi-diplôme » qui allie une partie anglais et une partie rédaction. Et puis on est aussi formées au web, ce qui nous permet d’avoir accès à des postes très variés : nos profils sont intéressants sur le marché du travail.

Quel a été ton point fort l’année du Master ? Et, peut-être, ton point faible ?

L’anglais. Ça a été mon point fort, en même temps que mon point faible. J’ai suivi une Licence en Lettres avec mineure anglais donc j’avais quand même de bonnes bases mais je me suis tout de même retrouvée avec des anglicistes. Et, justement parce que je n’avais pas le même niveau, je me suis dit que j’allais travailler d’autant plus et j’ai réussi à avoir les mêmes notes que les autres.

Tu as fait ton stage chez Paris bouge , peux-tu nous dire pourquoi cette entreprise et comment l’as-tu connue ?

J’ai beaucoup cherché avant de trouver et j’ai deux ou trois entretiens qui ont été annulés à cause de la date tardive du début de stage (avril) même si je l’indiquais bien clairement sur mon courrier.  Je m’y suis mise en Octobre, un peu paniquée, et je pense que j’ai envoyé des candidatures un peu trop tôt. J’ai finalement trouvé mon stage environ trois semaines/un mois avant la deadline du 15 avril. Donc pas de panique si vous n’en avez pas encore…

Ça a été le hasard mais pas seulement. Au début, je voulais devenir assistante d’édition, pour rester dans ma formation, et finalement, j’ai décidé de trouver une voie plus journalistique, dans la rédaction web. Un ami, qui travaillait dans le même openspace, m’a dit qu’il connaissait une boîte où ils écrivaient des articles culturels et je me suis dit que c’était pour moi. C’est comme ça que j’ai pris contact avec Julien B., mon futur patron, qui m’ a proposé de nous rencontrer. A l’issue de l’entretien, il m’a dit que mon profil l’intéressait, que ça changeait un peu et j’ai été prise.  Moi, j’avais un peu peur de me retrouver dans une ambiance trop « culture parisienne », sachant que je viens de la banlieue, et finalement j’étais dans une « micro-équipe » très sympathique. Mes missions consistaient principalement en de l’écriture web pour l’alimentation du site : je faisais des biographies, des fiches de lieux, des fiches de restaurants, des articles.

Sinon, comment s’est passée ton entrée dans le monde professionnel ?

J’ai un peu mal vécue cette période au début : quand on fait de la rédaction web, on est assis toute la journée devant un bureau… Je sortais de la fac’ et j’étais aussi assistante d’éducation donc j’étais habituée à beaucoup bouger. Au niveau des horaires ça change aussi : à la fac’, c’est « demain je commence à 10h, je finis à 17h après demain je commence plus tard » alors qu’au bureau, on a les mêmes pendant six mois.

La première semaine j’étais un peu perdue mais mon maître de stage, très pédagogue, m’a vraiment laissée en toute autonomie, en me disant qu’il était là, bien sûr, si j’avais besoin d’aide. L’autonomie c’est à la fois très agréable mais on se demande si on fait bien les choses. On a toujours peur de déranger notre patron en se disant qu’on va l’embêter ou qu’on est un « boulet » mais, en fait, il ne faut pas hésiter car s’il accepte d’avoir un stagiaire, il est aussi là pour répondre à nos questions ou nous donner des conseils. Et il ne faut vraiment pas perdre de vue qu’on est là pour apprendre et pour demander.

À ce propos, quels conseils pourrais-tu donner à des étudiantes en recherche de stage ?

S’y prendre tôt, c’est bien. Ça nous laisse le temps de regarder ce qui nous intéresse et d’envoyer des candidatures spontanées. N’hésitez pas non plus à relancer ! J’avais noté dans un petit tableau tous les mails des boîtes qui m’avaient répondu, même celles qui ne recherchaient pas de stagiaires pour l’instant.

Personnalisez vos lettres de motivation. Certains veulent travailler comme attaché de presse et reprennent une lettre type, qu’ils changent un peu. Or, j’en ai parlé avec mon ancien patron, qui m’a même montré des candidatures, et c’est vrai que c’est plus agréable de lire des lettres qui ne sont pas « bateau », c’est-à-dire qu’on pourrait envoyer à n’importe qui.

Écrivez et envoyez des lettres de motivation régulièrement. A force d’en avoir rédigées, maintenant ça me prend cinq minutes. Ça permet aussi d’avoir des retours tels que « votre profil m’intéresse » et ça fait toujours plaisir de se dire qu’on intéresse des gens même si ce n’est pas la boîte dans laquelle on veut travailler. Parce que moi, personnellement, la rédaction dans le BTP, ça ne m’intéresse pas ! (rires) En plus, ça vous permet de passer des entretiens et de vraiment vous perfectionner à l’oral, dans la présentation de soi, la réponse aux questions, même les plus ridicules : « quelle est votre couleur préférée ? » (rires)

Si vous voulez faire de la rédaction, je vous conseille de créer un blog et de l’alimenter régulièrement. Ça permet aux entreprises de voir comment vous écrivez et  vous avez une plate-forme où vous présentez vos centres d’intérêt, sous forme d’articles ou de billets. Moi, j’ai même mis quelques travaux de traduction, des communiqués de presse et des devoirs faits en cours.  Ah, et surtout, évitez les noms [de blog] pas très professionnels !

 Et pour finir, où en es-tu aujourd’hui et où te vois-tu dans dix ans ?

Je me suis réinscrite en Master Aires anglophones à l’UPEC — j’avais envie de continuer un peu — et j’ai trouvé un autre stage de six mois chez NBC Universal (une boîte de production américaine ndlr). Je vais m’essayer à la relation presse et  la relation publique pour élargir un peu mes compétences et tester ce domaine que je ne connais pas.

Dans dix ans ? C’est difficile de se projeter aussi loin mais disons dans le journalisme ou la rédaction. J’aimerais bien faire un peu de traduction aussi, mais toujours dans le milieu culturel. Je trouve que c’est important de savoir dans quoi on est à l’aise et de se spécialiser.

Les commentaires sont fermés.