Marine S., attachée de presse au pôle culturel d’une agence de relations presse parisienne, nous présente son métier et son parcours professionnel. Son profil atypique et sa personnalité lui ont ouvert de nombreuses portes : elle nous raconte comment elle a su saisir ces opportunités avec pragmatisme.
Vous êtes attachée de presse dans une agence de relations presse parisienne. Qu’est ce qui vous a attirée vers ce métier ?
A l’origine, j’étais persuadée de ne pas être faite pour un seul métier. Je n’ai pas le parcours « classique » en école de communication, mais je savais que j’avais envie de rédiger et d’être en lien avec l’extérieur. Comme je venais par ailleurs d’un profil artistique, je voulais travailler dans la culture, et réutiliser des compétences développées ailleurs : la rédaction, le relationnel, la promotion culturelle. Je ne connais donc le métier d’attaché de presse que dans la culture. J’imagine que ça doit être complètement différent dans l’industriel, par exemple.
En quoi consistent vos missions sur un projet ?
Sur le pôle culturel, nous avons plusieurs clients et pour chacun d’entre eux, nous nous occupons de plusieurs expositions dans l’année. En amont, nous discutons avec nos clients de ce qu’ils veulent communiquer au public. Ensuite, avant l’exposition, nous rédigeons un communiqué de presse que nous diffusons un mois et demi à deux mois avant l’ouverture, voire quatre mois selon l’envergure. Puis nous travaillons sur les visuels à transmettre, sur la stratégie à adopter : quoi dire, quel événement organiser, etc.
Nous organisons aussi un voyage de presse, ou un vernissage de presse, en fonction du lieu de l’exposition. Les invitations sont envoyées aux journalistes un mois et demi à deux mois avant le début de l’exposition. A ce moment-là, nous commençons à recevoir beaucoup de coups de téléphone pour les inscriptions et nous choisissons les participants par degré de pertinence du média. Avant le début de l’exposition, c’est l’organisation de ce voyage de presse qui occupe la majeure partie de notre temps.
Par ailleurs, après la diffusion du premier communiqué, nous commençons déjà à recevoir des demandes de journalistes qui souhaitent interviewer l’artiste exposé ou le directeur de la fondation, ou bien qui ont besoin de visuels. Le travail avec les journalistes, c’est beaucoup de relances et de relationnel.
Ensuite, environ un mois avant le début de l’exposition, nous diffusons un dossier de presse, qui est donc plus conséquent qu’un communiqué.
Le jour J, nous publions un communiqué de presse grand public, moins spécialisé.
Enfin, à la fin de l’exposition, nous rédigeons un bilan médiatique, avec une analyse fine de toutes les retombées presse que nous avons pu avoir. Nous envoyons une revue de presse au client avec tous les articles parus, le bilan d’une dizaine de pages avec les grandes couvertures et tous nos chiffres. En moyenne, il y a environ 150 retombées par exposition pour nos clients les plus importants.
En fait, la majeure partie de notre travail se fait vraiment avant l’exposition. Il faut savoir que les médias bouclent très souvent à l’avance, ce qui demande donc beaucoup d’anticipation. Et bien sûr, nous gérons plusieurs projets à la fois. D’ailleurs, une des compétences clés du métier, c’est l’organisation. Faire des études de communication, ça aide peut-être au début mais je pense que l’on peut partir de n’importe quel cursus. J’ai développé mes compétences ailleurs, et je m’en sors très bien ! Il faut vraiment savoir bien rédiger, ne pas faire de fautes et savoir s’organiser : c’est l’image de l’agence et de l’artiste qui sont en jeu.
Les deux-tiers des attachés de presse sont des femmes. Est-ce selon vous un avantage ou un inconvénient ?
Dans cette agence, nous ne sommes que des femmes et parfois, nous nous disons « On n’aimerait pas qu’il y ait un homme ». L’ambiance femmes à l’agence, ça me plait : nous avons des blagues et des conversations de filles. Mais dans le milieu de l’art, il y a beaucoup d’hommes donc ça permet de garder un équilibre.
Vous avez plutôt un profil littéraire : en quoi vous a-t-il permis de devenir attachée de presse ?
En fait, j’ai un double profil. D’un côté, j’avais une formation littéraire et des bases de rédaction et d’analyse. Et de l’autre côté, je faisais de la promotion artistique : rédaction de communiqués, de dossiers de présentation, etc. Ces deux côtés se sont retrouvés mélangés et m’ont aidée à développer des compétences utiles dans mon métier.
Selon vous, quels sont les principaux traits de caractère nécessaires à un bon attaché de presse ?
D’abord, il faut être très organisé, très rigoureux, avoir un très bon rédactionnel et aussi un très bon relationnel. On ne doit pas être timide, ni avoir peur de prendre son téléphone et de demander aux journalistes « Est-ce que ça vous intéresse ? ». Evidemment, sur dix appels, neuf d’entre eux répondront sûrement « non » mais ça fait partie du jeu. Il faut aussi être très curieux car on est amené à rencontrer plein de gens et il faut pouvoir leur parler, s’intéresser à ce qu’ils font. C’est important aussi de lire la presse et de bien la connaître. En règle générale, il faut s’intéresser à la société.
Si vous deviez donner une bonne raison de faire ce métier, laquelle serait-elle ?
C’est différent tous les jours ! Et on apprend plein de choses : il faut se tenir au courant de l’actualité culturelle, on rencontre des artistes, … J’ai l’impression d’être en lien direct avec des événements de la vie : des expositions, des galeries ouvertes à tout le monde, etc. On peut passer d’une activité à une autre, d’un client à un autre, … C’est vraiment un métier très polyvalent et c’est ça qui est agréable !