Annexe 11

Description du corpus catégorisé pour WEBLEX

11.1 Paramétrage de l’étiquetage sous Cordial 7

annexe 11 figure 1

11.2 Jeu d’étiquettes utilisé pour le corpus voeux sous Weblex

(D’après le manuel utilisateur de Cordial 7 Analyseur)

Description symbolique du codage grammatical (facultatif). Le codage spécialisé cidessus
est rendu “ lisible ” par les abréviations suivantes :

A f c/p <genre> <nombre> pour un adjectif qualificatif (“ c ” si comparatif, “ p ” sinon)
A i - <genre> <nombre> pour un adjectif indéfini
A o - <genre> <nombre> pour un adjectif ordinal
A s - <genre> <nombre> pour un adjectif possessif
C c pour une conjonction de coordination
C s pour une conjonction de subordination
D a - <genre> <nombre> d pour un article défini
D a - <genre> <nombre> i pour un article indéfini
D d - <genre> <nombre> pour un adjectif démonstratif
D i - <genre> <nombre> pour un adjectif interrogatif
D s 1/2/3 <nombre> <nb poss.> pour un adjectif possessif (1 ou 2 ou 3 selon la personne), <nb poss.> est égal à "p" si
le possesseur est pluriel, à "s" s'il est singulier
D t - <genre> <nombre> pour un adjectif indéfini
I pour une interjection
M c <genre> <nombre> pour un numéral (où <genre> est codé par “ m ” pour masculin, “ f ” pour féminin, et où
<nombre> est codé “ s ” pour singulier, “ p ” pour pluriel)
N c <genre> <nombre> pour un nom commun
N p <genre> <nombre> pour un nom propre
P d - <genre> <nombre> <cat> pour un pronom démonstratif (où <cat> est "n" pour le sujet, "a" pour le COD, "d"
pour le COI)
P i - <genre> <nombre> <cat> pour un pronom indéfini (où <cat> est "n" pour le sujet, "a" pour le COD, "d" pour le
COI)
P p 1/2/3 <nombre> <cat> pour un pronom personnel non réfléchi(où <cat> est "n" pour le sujet, "a" pour le COD,
"d" pour le COI)
P r -<genre> <nombre> <cat> pour un pronom relatif(où <cat> est "n" pour le sujet, "a" pour le COD, "d" pour le
COI)
P s - 1/2/3 <nombre> <cat> pour un pronom possessif(où <cat> est "n" pour le sujet, "a" pour le COD, "d" pour le
COI)
P t - <genre> <nombre> <cat> pour un pronom interrogatif(où <cat> est "n" pour le sujet, "a" pour le COD, "d" pour
le COI)
P x 1/2/3 <nombre> pour un pronom personnel réfléchi
R g c pour un adverbe comparatif
R g p pour un adverbe non comparatif et non de négation
R p n pour l’adverbe de négation “ ne ” ou “ n’ ”
S p pour une préposition
V a/m n/i/s/c/f/p p/i/s/f/r/m/c/é/a 1/2/3 s/p (ou <genre> <nombre> si participe)
où a/m correspond à “ auxiliaire ” ou “ principal ”
où n/i/s/c/f/p correspond au mode (“ n ”=infinitif, “ i ”=indicatif, “ s ”=subjonctif, “ c ”=conditionnel, “ f
”=impératif, “ p ”=participe)
où p/i/s/f/r/m/c/é/a correspond au temps (“ p ”=présent, “ i ”=imparfait, “ s ”=passé, “ f ”=futur, “ r
”=subjonctif présent, “ m ”=subjonctif imparfait, “ c ”=conditionnel, “ é ”=impératif, “ a ”= participe passé
où 1/2/3 est égal à 1 ou 2 ou 3 selon la personne
où s/p correspond à “ singulier ” ou “ pluriel ” pour la personne
Par ailleurs les ponctuations sont codées :
Y p w ponctuation finale pour une fin de phrase
Y p s ponctuation de pause pour une virgule ou une ponctuation de pause
Y p o ponctuation d’insertion pour une parenthèse ouverte ou signe voisin
Y p c ponctuation de fin d’insertion pour une parenthèse fermée ou signe voisin
Y s s ponctuation pour un autre type de ponctuation

11.3 Édition d’une phrase du corpus voeux sous Weblex

annexe 11 figure 2

Chaque occurrence du corpus voeux2 est étiquetée de 8 propriétés.

- le numéro d’ordre dans la phrase ;
- la forme ;
- P2 : la propriété morphosyntaxique de l’occurrence (partie du discours). Le codage est explicité ci-dessus;
- P3 : le lemme ;
- P4 : le lemme désambiguïsé (lemme+ partie du discours) ;
- P5 et p6 : le numéro de l’occurrence de la tête du syntagme auquel l’occurrence appartient et le numéro de la sous tête du syntagme ;
- P7 : la fonction grammaticale, si elle est identifiée dont on trouvera l’interprétation des codes à l’annexe 2.12.4 ;
- P8 : le numéro de la proposition dans laquelle se trouve l’occurrence.

Affichage tabulé des propriétés forme, p2, p3, p4, p5, p6, p7, p8 des occurrences de la phrase n°2 dans le corpus voeux2 author=Chirac

11.4 Fonction grammaticale des occurrences, interprétation des codes

Fonction grammaticale : interprétation des codes de la propriété p7

code, interprétation :
sujm, constitue le sujet
suja, appartient au sujet
satm, constitue un attribut du sujet
sata, appartient à un attribut du sujet
srem, constitue le sujet réel
srea, appartient au sujet réel
sujr, reprise du sujet
prpp, pronom personnel de pronominalisation
vm, verbe de base de la proposition
vaj, ajout au verbe
codm, constitue le complément d'objet direct
codi, appartient au complément d'objet direct
codr, reprise du complément d'objet direct
coim, constitue le complément d'objet indirect
coia, appartient au complément d'objet indirect
coir, reprise du complément d'objet indirect
ca, complément d'agent
cc, complément circonstanciel
cct, complément circonstanciel de temps
ccl, complément circonstanciel de lieu
ccr, reprise du complément circonstanciel
cneg, complément de négation
appm, constitue une apposition
appa, appartient à une apposition
apom, constitue une apostrophe
apoa, appartient à une apostrophe
ajn, ajout au nom
ajp, ajout au pronom
aja, ajout à l'adjectif

11.5 Les verbes chez Chirac entre 1995 et 2000

 <année=1995>
mes chers compatriotes,
vous m’avez élu, en mai dernier, pour que nous
construisions ensemble une nouvelle france, une
france juste, unie, respectueuse de notre pacte
républicain. une france telle que vous et moi la
voulons.
je mets toutes mes forces au service de cette ambition
qui est aussi celle du premier ministre, auquel je tiens
à rendre hommage pour l’action courageuse qu’il a
menée
avec détermination dans des circonstances
particulièrement difficiles. cette ambition est celle du
gouvernement tout entier.
depuis sept mois, notre priorité, c’est l’emploi.
c’est au nom de l’emploi que nous remettons nos
finances publiques en ordre, afin de construire une
économie créatrice de travail et de richesses.
c’est au nom de l’emploi que nous menons une lutte
sans merci contre le chômage de longue durée, grâce
au contrat initiative emploi.
c’est au nom de l’emploi que nous aidons les artisans
et les petites et moyennes entreprises, à se
développer.
la lutte contre le chômage est inséparable de la lutte
contre l’exclusion.
je refuse la fracture sociale apparue au fil des ans.
déjà, un programme de plusieurs milliers de
logements en faveur des plus démunis est en cours.
une prestation nouvelle garantira bientôt l’autonomie
des personnes âgées dépendantes.
nous avons décidé de réformer notre protection
sociale. non pour la détruire, comme certains ont
voulu
le faire croire, mais pour garder et léguer à
nos enfants une protection sociale efficace, juste et
accessible à tous.
nous l’avons fait parce qu’il n’était plus possible
d’attendre, sans mettre en péril notre sécurité sociale
dont je suis le gardien.
il n’est pas facile de réformer. je le sais. la crise que
nous venons de traverser l’a rappelé. au - delà de la
défense d’intérêts particuliers, elle a mis en lumière
des inquiétudes, des angoisses face au chômage, face
à des réformes trop longtemps différées, face à un
avenir incertain. elle a révélé un manque de confiance
dans des pouvoirs qui sont ressentis comme éloignés
des réalités quotidiennes et qui n’auraient d’autres
réponses aux problèmes de l’heure que
l’accroissement des contributions de chacun.
reconnaissons- le, cette crise a pu éveiller, chez
certains, quelques doutes par rapport aux espoirs que
mon élection a fait naître. eh bien non ! ces espoirs,
je les porte. ils ne seront pas déçus.
de la crise, il faut tirer les leçons.
la première, c’est qu’il n’est plus possible de
gouverner aujourd’hui comme on l’a fait au cours
des vingt dernières années : esquiver les vrais
problèmes, poser des pansements sur des blessures
qu’on ne soigne jamais, remettre à demain ce qu’il
faut faire sans délai. nous étions au bout de ce
système.
il faut bien le comprendre : si nous voulons être un
pays en paix avec lui - même, un pays qui compte
dans le monde, nous devons bouger, nous devons
nous adapter. adapter notre défense, adapter notre
éducation, adapter notre production aux contraintes
de la compétition planétaire. pour ces nouvelles
conquêtes, je veux susciter la mobilisation de toutes
nos énergies.
la deuxième leçon, c’est qu’on ne changera pas la
france sans les français. chacun d’entre nous a soif de
considération, d’explication. et c’est vrai, nous avons
moins que d’autres l’habitude de la concertation.
c’est tous ensemble que nous devons retrouver les
voies du dialogue. le progrès social en dépend.
il faut des interlocuteurs forts et conscients de leur
responsabilité. des syndicats, des organisations
professionnelles et des associations.
il faut surtout que nous apprenions à nous écouter
davantage. j’appelle chacun à prendre toute sa part
de ce dialogue dont dépend notre capacité à nous
réformer.
je souhaite que l’année 1996 soit notamment celle
d’un engagement collectif et négocié pour
l’aménagement et la réduction du temps de travail,
pour l’embauche et l’insertion des jeunes.
la troisième leçon, c’est une leçon d’espérance. les
crises sont souvent des révélateurs. pendant ces
semaines si difficiles pour beaucoup de français, vous
avez montré, jour après jour, un esprit de
responsabilité, un esprit de solidarité exemplaires. des
millions d’entre vous se sont levés très tôt le matin,
déployant imagination et volonté, simplement pour
arriver à l’heure au travail.
je veux saluer aussi la sérénité et la force d’âme dont
vous avez fait preuve au moment des attentats qui ont
frappé
notre pays donnant ainsi au monde l’image
d’un grand peuple dont je suis fier.
pour 1996, beaucoup dépend de nous. la croissance,
qui crée des emplois, sera aussi ce que nous la
ferons. la croissance, c’est d’abord la confiance,
confiance en nos initiatives, confiance en nos efforts.
et nous avons en main de vrais atouts. nous sommes
la quatrième puissance économique du monde. notre
économie est saine. nos entreprises sont compétitives.
nos services publics, même s’ils doivent s’adapter,
sont parmi les meilleurs du monde. nos jeunes sont de
plus en plus qualifiés, même si nous devons mieux
les orienter, mieux les aider, pour leur mettre le pied
à l’étrier. en tirant partie de leur énergie et de leur
enthousiasme, il faut encourager leur formidable
capacité d’adaptation et d’initiative. à nous de leur
faire confiance, à nous de leur donner leur chance.
le gouvernement est tout entier mobilisé. il a pris des
mesures pour relancer la consommation et
l’investissement, afin de soutenir l’activité et de
créer des emplois.
je lui ai demandé de ne plus recourir à de nouvelles
augmentations d’impôts et de cotisations sociales et
de les diminuer, dès que possible. le premier ministre
s’y est engagé devant vous. tout cela suppose, vous le
comprenez bien, une vigoureuse et courageuse
réforme de l’état.
tous ensemble, nous pouvons faire de 1996 une
année décisive, une bonne année pour la france.
notre pays joue un rôle important dans le monde.
nous y sommes respectés. nous venons de le prouver
dans l’ex - yougoslavie, en prenant des initiatives
fortes pour mettre fin à de longues années d’un
conflit barbare et rétablir la paix dans cette partie du
continent européen.
l’europe nous est plus nécessaire que jamais. elle
nous garantit la paix. la france veut y prendre toute
sa place. je veillerai à ce que l’union européenne soit
plus attentive à vos préoccupations quotidiennes, à ce
qu’elle réponde davantage à vos aspirations sociales,
à ce qu’elle fasse de l’emploi une priorité. l’homme
doit être au coeur de notre projet commun, comme je
l’ai demandé avec insistance à nos partenaires lors du
conseil européen de madrid.
pour toutes ces raisons, mes chers compatriotes, je
suis sûr de notre avenir.
je le sais, certains doutent et souffrent. il y a des
femmes et des hommes en profonde détresse. ce soir,
c’est d’abord à eux que va ma pensée. c’est pour eux
que le gouvernement va soumettre au parlement une
loi qui s’attaquera aux racines de l’exclusion. c’est
pour eux que des initiatives fortes seront prises en
faveur des quartiers en difficulté.
mais entre tous les français, entre les plus démunis
et ceux que la vie a davantage favorisés, je souhaite
une communauté renforcée, plus fraternelle pour que
chacun puisse aborder cette année nouvelle avec
espoir et confiance.
nous sommes les héritiers d’une longue histoire. nous
vivons dans un pays libre, envié même. un pays qui a
traversé
bien des épreuves, qui s’est forgé une
identité forte. ce n’est pas rien que d’être français. ce
sont des droits qu’il faut préserver. ce sont des
devoirs qu’il faut assumer. plus ferme sera votre
volonté, plus grande sera votre mobilisation, plus loin
nous irons. plus forte sera la france.
oui, notre pays est porteur d’un message. un message
de fraternité, de tolérance et de justice. c’est ainsi que
je vois la france. une france qui regarde en face son
passé, les heures sombres comme les heures
glorieuses. une france fidèle à son histoire, à ses
valeurs, et décidée à les défendre. une nation qui
entre dans l’avenir avec confiance, parce qu’elle a
choisi
le progrès et la solidarité.
mes chers compatriotes, en cette soirée de voeux, je
vous souhaite, simplement et chaleureusement, une
bonne année, une année sereine, une année heureuse.
nous sommes au début du chemin, mais nous sommes
sur le bon chemin.
vive la république ! vive la France
<année=2000>
mes chers compatriotes, à la veille de cette année 2001 ma pensée va vers vous, qui êtes dans la joie du réveillon. elle va aussi vers ceux qui n’ont pas la chance d’être ce soir en famille ou avec des proches, et qui ressentent dans leur coeur le poids des épreuves, de la solitude ou de la maladie. je pense spécialement à ceux de nos aînés qui vont franchir seuls le cap du nouvel an.
à tous et à chacun, j’adresse mes voeux très chaleureux de bonne et heureuse année.
si le passage à l’an 2000 a été célébré dans le monde entier comme le commencement d’une époque nouvelle, l’année 2000 fut, en réalité, un temps de prise de conscience.
conscience des risques que peuvent engendrer l’activité humaine, l’invention humaine, quand elles ne sont pas assez maîtrisées. les tempêtes de décembre 1999, peut-être liées au réchauffement de la terre ; la marée noire de l’érika ; la crise de la vache folle, dont l’europe, à l’initiative de la france, a maintenant pris la mesure. autant de conséquences, directes ou indirectes, d’une modernité insuffisamment contrôlée, insuffisamment soucieuse des hommes et de leur avenir.
conscience de la fragilité de la vie humaine, et de l’inégalité face à la santé. prenez l’exemple du sida. il frappe de plus en plus et partout dans le monde. nos sociétés doivent, plus que jamais, rester mobilisées, actives et vigilantes. mais les traitements dont bénéficie l’occident restent aujourd’hui inaccessibles aux malades des pays pauvres. cette injustice doit être combattue.
conscience de la fragilité de la paix quand l’incompréhension, la passion et la colère engendrent la violence dans tant de régions du monde. mais conscience, aussi, de la puissance et de la splendeur du génie humain quand les progrès de la médecine suscitent tant d’espoir, quand la thérapie génique permet à des enfants promis à de lourds handicaps de naître et de grandir en bonne santé.
conscience de l’élan, du dynamisme, des perspectives multiples offertes par la croissance mondiale. conscience d’un avenir plus ouvert pour les jeunes. conscience de nouveaux domaines à explorer, de nouvelles techniques, de nouvelles pratiques, qui changent peu à peu la vie professionnelle et aussi le rapport au temps.
conscience, enfin, du devoir de solidarité. solidarité entre le nord et le sud, indispensable si nous voulons que la mondialisation profite à tous. solidarité au sein de l’europe, si nous voulons construire une citoyenneté européenne, garante de la paix et de la démocratie sur notre continent. solidarité entre tous les membres de notre communauté nationale. l’action sociale des organismes publics est nécessaire, mais au - delà, ce qui permet de faire face, c’est le soutien efficace d’une association, la main tendue par un parent, par un voisin et tout ce qui donne un visage à la solidarité. le progrès n’est rien sans la fraternité.
face à toutes ces évolutions qui suscitent beaucoup d’espérance mais aussi des inquiétudes, il y a de nouvelles chances à saisir, de nouveaux horizons à ouvrir, de nouveaux espaces à conquérir.
rien ne se fera tout seul bien sûr. l’avenir est entièrement à construire. et vous avez, je le sais, de plus en plus ce désir de vous l’approprier, cette envie d’agir et d’avancer, cette soif de projets, de réalisations qui sont aujourd’hui les grands atouts de la france.
mais il faut aussi une volonté nationale, un enthousiasme collectif, et il faut avancer sans attendre demain.
c’est pourquoi, mes chers compatriotes, 2001 doit être une année utile. chaque année compte, aucune ne peut être perdue.
une année utile pour notre planète. elle est le patrimoine commun que nous lèguerons à nos enfants. elle ne nous appartient pas. désormais, les problèmes sont identifiés. des solutions existent, pour mieux garantir la sécurité alimentaire, pour rendre plus sûrs et plus propres les mers et les océans, pour ménager les ressources naturelles, pour enrayer certains phénomènes comme le réchauffement de la terre. ces solutions exigent une volonté internationale. elles ne sont pas faciles à mettre en oeuvre. certes nous avançons dans la bonne direction mais trop lentement. la france se bat pour que le sens de la responsabilité collective l’emporte sur les intérêts particuliers. son combat doit être celui de toute l’europe. et je souhaite que 2001 soit une année de progrès pour l’environnement, pour notre patrimoine naturel, pour les couleurs de notre vie quotidienne, pour la qualité de notre vie.
une année utile pour l’europe. la présidence française l’aura fait progresser dans les domaines qui comptent : la sécurité, le travail, l’éducation, la culture, l’environnement. elle s’est achevée sur un nouveau et bon traité. et l’histoire retiendra qu’à nice une volonté s’est exprimée. l’europe s’est mise en ordre de marche pour achever son unité, mettant un terme aux fractures nées des guerres mondiales et du totalitarisme. cette volonté s’inscrit dans une vision, dans une ambition, dont j’ai esquissé les contours récemment à berlin. l’europe est notre nouvel horizon. et j’aurai l’occasion de vous en reparler.
une année utile pour la france. le travail et les efforts des français, l’action des gouvernements successifs et la croissance mondiale, ont provoqué un réel élan de notre économie. parce que nous avons des entrepreneurs audacieux, imaginatifs, parce que le savoir - faire et la qualité des salariés français sont reconnus, la france invente, la france produit, la france exporte. nos entreprises créent des emplois. le chômage recule. mais il demeure encore, pour beaucoup de familles, une réalité ou une menace. pour que chaque français ait demain une activité, il faut faire dès maintenant les réformes qui préparent l’avenir, celles que beaucoup de nos voisins ont déjà faites. elles concernent l’éducation, les retraites, la fiscalité, l’état et son rôle, les dépenses publiques, les libertés locales. la situation économique nous donne aujourd’hui les moyens d’agir. c’est le moment de le faire. pour que tombent les barrières et les obstacles, pour que les énergies s’expriment, pour que l’activité s’amplifie là où elle a repris. pour que les portes s’ouvrent grandes là où elles s’entrouvrent aujourd’hui.
et puis, il y a les difficultés des français, vos difficultés, certaines peurs vécues au quotidien. beaucoup de nos compatriotes sont privés d’une liberté et d’un droit essentiels, ceux de vivre tout simplement en sécurité. la montée de la violence et des incivilités, jusque dans les écoles, les agressions de plus en plus graves, parfois commises par des jeunes qui sont encore des enfants, la répétition de meurtres gratuits, tout cela appelle une mobilisation nationale, une prise en compte des problèmes dans leur exacte dimension, et surtout des solutions réelles. il n’est pas possible qu’une partie de la population se sente parfois abandonnée de tous, et d’abord de l’état. je souhaite que sur ces sujets, si sensibles pour nos concitoyens, l’année 2001 soit une année d’action et de progrès.
une année utile, enfin, pour notre démocratie. jour après jour, le débat démocratique doit éclairer les français sur les choix de l’avenir. il doit permettre aux convictions de s’exprimer dans la dignité, dans la sérénité et surtout dans le respect de l’autre. ne laissons jamais abaisser le dialogue républicain. défendons toujours la plus haute idée de l’intérêt général. notre vie politique repose désormais sur des bases plus saines que naguère. sa modernisation doit se poursuivre. notre société ne peut plus être conduite comme elle l’était il y a seulement vingt ans. la participation de chacun à la vie de la cité est trop restreinte. il faut l’ouvrir à tous. ainsi, notre démocratie sera plus vivante et plus forte.
mes chers compatriotes,
nous pouvons aborder cette nouvelle année ensemble avec confiance, fidèles à nous - mêmes, enracinés dans notre terre de france, dans notre histoire, dans nos convictions, dans nos affections. ouverts sur l’avenir. prêts à saisir toutes nos chances. libres, heureux, et fiers de ce que nous sommes et de ce que nous faisons.
à chacune et à chacun d’entre vous, mes chers compatriotes de métropole, d’outre - mer et de l’étranger, je souhaite une bonne et une heureuse année.
vive la république et vive la france.
contact : Jean-Marc Leblanc