Les deux représentations de la distance lexicale – radiale et rectangulaire (fondée sur une classification ascendante hiérarchique) – confirment la singularité gaullienne jamais démentie. Sur l’arborée radiale en particulier on le constate à la longueur du segment qui le sépare des autres locuteurs. Il s’oppose par ailleurs fortement à Mitterrand, ce qui est particulièrement manifeste sur la représentation radiale. Malgré cette « marginalité », il existe une parenté entre Pompidou et de Gaulle, qui devrait nous engager à réfléchir sur l’éventualité d’un style « gaullien » partagé par les deux premiers présidents de la Cinquième République.
Trois groupes se forment donc : la parenté entre De gaulle et Pompidou établie en premier lieu sur la classification hiérarchique (nœud 6) puis l’association Chirac/Mitterrand établie dans un second mouvement (nœud 7). Enfin, Giscard, peu original et ne présentant pas d’affinité particulière avec l’un ou l’autre des locuteurs.
Les chiffres portés sur les graphiques définissent les nœuds, c’est-à-dire le groupement de deux parties, le rattachement de deux feuilles. Les nœuds sont numérotés dans l’ordre de leur création à partir du dernier élément classifié (voir manuel Hyperbase). Le calcul porte ici sur cinq parties, la première parenté établie correspond donc au noeud 6, la suivante au nœud 7...
Selon les deux modes de calculs, aucun texte émis par De Gaulle ne lui ressemble plus qu’un autre texte gaullien. Ici c’est l’année 1959 qui est prise comme référence mais l’expérience menée sur les autres années nous conduit à cette même conclusion. Pourtant les deux méthodes produisent des résultats sensiblement différents.
Si l’on observe sur les deux graphes une rupture entre 1968 et 1969, celle-ci est beaucoup plus ample sur la représentation de la méthode Jacquart. Paradoxalement cette première méthode accentue les écarts alors que les représentations arborées semblaient au contraire renforcer l’individuation des messages.
Autre rupture mais cette fois interne, un pic semble indiquer que l’année 1965 se différencie fortement de l’année prise comme référence. Pourtant ceci ne se vérifie pas sur la représentation issue de la méthode Labbé. Parmi d’autres observations, on notera par ailleurs que la méthode Jacquart présente les années 1959 et 1967 comme liées par un grand nombre d’analogies alors que la méthode Labbé rapproche au contraire les années 1959 et 1960. On produit ci après les mêmes représentations telles qu’elles se présentent sous Hyperbase.
Méthode Jacquart
Méthode Labbé