« Dans toute ma scolarité, c’est cette année de master qui a été la plus utile ! »

 Par M. Ardoin et E. Legendre, à Paris, le 4 décembre 2013. 

Laura, diplômée du Master pro Métiers de la Rédaction-Traduction, revient avec nous sur son parcours.

En cette période de fêtes de fin d’année, nous retrouvons Laura, ancienne élève du Master 2 Métiers de la Rédaction et de la Traduction, au café Starbucks à la sortie de son travail. D’un pas décidé et assuré, elle s’avance vers nous, un sourire aux lèvres. Il y a quelques mois, cette jeune femme a décroché un CDI dans une société de vente de vin par internet, à la suite de son stage de fin d’études. Malgré un emploi du temps bien chargé, elle trouve du temps à nous consacrer pour nous parler de son parcours.

Pour commencer, est-ce que tu peux nous parler de toi en quelques mots ? Ton parcours, ta personnalité…

Je suis plutôt une littéraire à la base : j’aime beaucoup écrire, aller au cinéma, lire, donc mon parcours est en rapport avec cela. J’ai toujours habité en banlieue parisienne et j’ai fait toutes mes études à l’université. J’ai commencé par une licence d’anglais à Paris IV, à la Sorbonne, ensuite j’ai fait une première année d’histoire à l’UPEC mais ça ne m’a pas plu. J’ai enchaîné avec un master 1 de traduction et avec le master Rédaction-Traduction. Maintenant, je suis entrée dans le monde professionnel… je ne suis donc plus étudiante (sourire) !

Comment en es-tu venue à intégrer le master Rédaction-Traduction ?

Le master que j’ai suivi en M1 était très orienté vers la recherche, ce qui ne me correspondait pas. Une amie m’a parlé du master Rédaction-Traduction qui se faisait à l’UPEC. Je me suis donc renseignée et finalement ça me correspondait bien. D’abord parce que c’était un master professionnel, donc sans cours magistraux mais avec des ateliers et surtout un stage de plusieurs mois. Comme je ne savais pas trop ce que je voulais faire, je me suis dit que c’était ce qui allait m’ouvrir le plus de portes. Avec un master recherche, j’avais le choix entre devenir chercheur ou professeur et je ne me voyais dans ni l’une ni l’autre de ces professions.

 Qu’est-ce qui t’a le plus séduite : le côté rédaction ou les langues ?

La rédaction. Mais il ne faut pas oublier que l’anglais, et aussi l’espagnol, est un plus… Si votre CV indique que vous ne parlez pas anglais, ce sera très difficile ! Je pense qu’il faut savoir parler un minimum anglais, assez en tout cas pour pouvoir le justifier sur un CV. Et c’est aussi ce que j’ai entendu dans ma vie professionnelle. Je voulais travailler dans la communication, être rédactrice d’un journal ou d’un site d’entreprise, mais aussi pouvoir me servir de mes compétences en traduction pour rédiger en français et en anglais, sans forcément être traductrice. Pour moi, quel que soit le domaine dans lequel on travaille, il faut savoir parler anglais, cela permet de se diversifier plus tard.

Est-ce qu’il y a un métier que tu as toujours rêvé d’exercer ?

J’ai voulu être prof d’histoire, égyptologue… Pendant longtemps, j’ai voulu travailler dans la communication mais je n’avais pas d’idée précise. Je n’ai jamais eu de projet professionnel très défini jusqu’à la fin de mon Master 2, en fait. Je m’étais dit que le stage que je ferais m’aiderait à me décider. Je savais juste que je voulais travailler dans la communication et faire de la rédaction. Je n’ai jamais pensé « je veux faire tel métier, je vais faire telles études et tel stage pour y arriver ». Je l’ai fait au « feeling ». Je ne dis pas que c’est ce qu’il faut faire mais en tout cas, pour moi, ça a bien marché.

Est-ce que au contraire il y a un métier que tu aurais détesté faire ?

Travailler dans la comptabilité ou être trader ne m’intéresserait absolument pas. Je n’aurais pas pu travailler dans l’artisanat, je ne suis pas du tout quelqu’un de manuel. Ni travailler avec les enfants, parce que je n’aurais pas la patience, ou dans le domaine médical, parce que je ne supporte pas la vue du sang. En fait, je savais plus ce que je ne voulais pas faire que ce que je voulais faire !

Peux-tu nous parler de ton stage de fin d’année ? Comment tu en es venue à le trouver, dans quelle entreprise tu l’as réalisé, etc.

Pour les démarches, j’ai fait comme tout le monde : j’ai consulté les petites annonces, je suis allée sur le site de l’Étudiant, le site de l’UPEC, j’ai répondu à toutes les annonces de stage que j’ai pu trouver sur Google, j’ai demandé à mon entourage, etc. J’avais quelques pistes mais la plus sérieuse, c’est celle que j’ai suivie. J’ai eu de la chance : ma cousine a fait son stage un an avant moi, exactement au même poste. Du coup, elle m’a décrit les missions qu’elle avait et je me suis dit que ça me correspondait tout à fait. Elle a donc envoyé un mail à son ancienne chef pour lui demander si c’était possible que je vienne travailler chez eux. J’ai envoyé ma candidature, passé l’entretien et c’était bon, donc j’ai eu de la chance.

Est-ce que tu as trouvé que le master Rédaction-Traduction te préparait bien aux missions et aux tâches qu’on te confiait durant le stage?

Dans toute ma scolarité, c’est cette année de master qui a été la plus utile car je trouve que c’était la plus concrète. Ce qu’on apprend en cours, on le réutilise après. Par exemple, il y a une formation à Photoshop et à l’html : je les utilise tous les jours. Je fais aussi de la rédaction et de la traduction donc le master m’a très bien préparée, en tout cas pour ce stage. D’ailleurs, mon ancienne chef considérait que c’était un plus que j’arrive avec des bases de Photoshop et d’html. On ne se sert pas forcément de tout ce qu’on apprend, mais c’est une bonne base. Quand on est en stage ou au travail, on n’est pas perdu. Et ça peut faire la différence entre votre candidature et une autre.

Tu as donc terminé ton stage depuis septembre. Peux-tu nous parler de ton travail, de ton contrat ?

J’ai eu la chance d’être embauchée en CDI. Comme j’ai enchaîné tout de suite après le stage, je n’ai pas eu de période d’essai. Je suis Assistante marketing rédactrice web. C’est plus ou moins ce que je faisais en stage, sauf que maintenant, je suis toute seule. Avant, ma chef me donnait des indications, je les suivais et elle validait ou pas. Maintenant, c’est plutôt moi qui propose. Je fais les choses et on me dit si c’est bon ou pas, j’ai donc plus de liberté.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur l’entreprise pour laquelle tu travailles ?

C’est une entreprise qui vend du vin par internet et qui a commencé en 1995. Elle fait partie d’un plus grand groupe qui englobe quatre marques. Au sein de ma marque, on est 20 personnes, c’est une petite structure. Étant donné qu’il s’agit de vente par internet, notre vitrine, c’est le site. Tout passe par lui, on le met à jour quotidiennement. Il nous faut faire des opérations commerciales, des offres spéciales pour attirer les clients. On vise plutôt des clients aisés financièrement qui sont capables d’acheter une bouteille à 30 euros si elle est bien notée. C’est dans Paris même, l’ambiance est sympa, c’est un open-space. Je sais qu’il y a des gens qui ne supportent pas de travailler en open-space car il peut être dur de se concentrer avec le bruit, mais moi, ça ne m’a jamais dérangée.

Y a-t-il un défaut ou une qualité qui est un inconvénient/un avantage dans ton métier ?

Je dirais que le plus gros défaut que j’ai dans ma vie professionnelle, c’est de me laisser aller au stress trop vite. Comme j’en suis encore au début, j’ai l’impression d’avoir encore mes preuves à faire… Si on me dit « aujourd’hui, il y a tant de choses à faire », je vais être stressée et me motiver pour tout finir dans la journée. Je ne vais pas vouloir admettre que ce n’est pas grave si je n’y arrive pas. Donc ça se transforme en avantage : je suis professionnelle, quand on me demande quelque chose, je le termine. Il y a certaines tâches que je suis la seule à pouvoir effectuer car les autres n’y sont pas formés. Donc si je prends du retard, tout le reste prend du retard. C’est un peu « speed » mais c’est comme ça qu’on avance ! C’est parfois fatigant, mais c’est un vrai challenge.

Remontons le temps dix ans en arrière… T’imaginais-tu arriver là où tu es aujourd’hui ?

Il y a dix ans, je ne savais pas ce que je voulais faire. Puis, plus tard, j’ai décidé de faire de la com’ et je me retrouve en marketing : ce n’est pas tout à fait pareil. Le marketing, c’est monter une opération commerciale avec tel but, tel objectif, vers tel client, pour tel produit. Je n’aurais jamais pensé faire ça un jour mais ça me plait. Je suis bien tombée, finalement ! Je me suis laissée porter par le vent, je suis restée ouverte à toutes les possibilités. Ça m’a menée ici, tant mieux. La rédaction me manque un peu mais il y a quand même tous les descriptifs produits, les ventes privées, les annonces, etc. Le marketing, c’est bien car je mets mes capacités à profit : j’écris, je fais de la traduction, etc.

Décris-nous une journée type de ton travail.

Le matin, quand j’arrive, je vérifie que les ventes privées sont bien en ligne, avec les bonnes images, le bon nombre de produits, qu’il n’y a pas de produits épuisés, etc. Il faut aussi mettre à jour les chiffres : en marketing, on a un retour direct des opérations commerciales lancées la veille (quels chiffres on a faits la veille, quelle opération a rapporté quel montant, …). Quand j’ai un peu de temps, je m’occupe également d’une veille éditoriale spécialisée dans le vin : je repère des articles intéressants sur le net et je m’en inspire pour alimenter notre site. Après, suivant les besoins, si on a une vente privée spéciale ou une mise en avant particulière, il faut préparer l’opération, les visuels, les annonces, les newsletter, etc. Il y a aussi une partie un peu plus variable : tout ce qui relève du « contact marketing », c’est-à-dire s’adresser à certaines personnes pour diffuser nos nouveaux produits. Mais sinon, la plus grosse partie de mon activité concerne la veille éditoriale, la mise à jour du site et la préparation les opérations commerciales.

Que t’es-tu offert avec ton premier salaire ?

Comme je passe mon permis moto, je n’ai pas fait de grosse folie. Quand j’ai touché mon premier salaire, je devais 400€ à mon auto-école et là je leur dois encore 250€. Bon… je me suis achetée des équipements : un manteau, des gants, etc. On va dire que j’ai dépensé presque 1000€ pour mon permis moto. Oui, j’aurais pu m’acheter des fringues, des chaussures, des cosmétiques, mais comme j’ai un projet d’emménagement et que je devais payer mon permis, j’ai préféré être raisonnable. Je suis comme beaucoup de filles, j’adore faire les magasins, etc. mais je garde la tête sur les épaules : il faut penser à son avenir ! (sourire)

 

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