Devenir traducteur indépendant ? Une aventure qui ne s’improvise pas.

Par E.Legendre

Certains n’ont fait qu’y penser, d’autres ont décidé de franchir le pas : s’installer comme traducteur indépendant, ça demande bien évidemment du courage, mais surtout des informations et un accompagnement. C’est pourquoi la Société Française des Traducteurs (SFT) organise régulièrement partout en France des conférences autour de différents sujets propres à la traduction. La rencontre du samedi 16 novembre 2013 portait sur le thème suivant : réussir son installation en tant que traducteur en France.

Deux intervenantes de la SFT et traductrices chevronnées, Christine Durban et Nathalie Renevier, se sont efforcées, de 9h30 à 17h30, de rassurer l’assemblée et de la convaincre que la réussite était à portée de main. L’objectif principal de cette journée de formation était d’encourager les hésitants à prendre une décision et d’inciter ceux qui se sont déjà lancés dans l’aventure à bien s’armer.

Première étape : déterminer si l’on est bien fait pour être traducteur indépendant. Pour choisir ses tarifs, ses horaires, ses vacances (si l’on choisit d’en prendre), le type de traduction et les clients d’une part, et d’autre part, gérer les devis, les factures, la comptabilité, les charges, l’éventuel manque de travail, il faut être un minimum rigoureux, organisé et prévoyant.

Les conseils des intervenantes que l’on retiendra sont les suivants : il faut bien choisir son statut de travailleur indépendant en fonction de ses besoins et intérêts personnels, s’armer de courage et de persévérance, se spécialiser le plus tôt possible et éventuellement s’accompagner d’un expert comptable.

Une question se pose ensuite : quel statut choisir parmi tous ceux qui existent actuellement ? Pour être traducteur indépendant, on peut créer son entreprise, seul ou à plusieurs (SARL, EURL, EIRL), choisir un régime libéral ou opter pour le statut auto-entrepreneur. D’un statut à un autre, c’est principalement le pourcentage de charges sociales et impôts qui varie, ainsi que le plafond du chiffre d’affaires annuel autorisé. On peut ensuite moduler et limiter les responsabilités, c’est-à-dire protéger son patrimoine personnel en cas de très mauvaise gestion. Les jeunes entreprises ont même la possibilité de se faire aider par ce que l’on appelle des couveuses ou des pépinières, les premiers mois voire les premières années de la création. On peut ainsi être guidé par des professionnels et faire grandir son entreprise sereinement.

La deuxième étape, c’est bien sûr de se faire connaître et de trouver des clients, des bons, de préférence. Les premiers mois, il faut faire ses preuves, passer des tests, se construire une réputation. Il faut savoir que plus notre spécialité est rare et plus notre style est bon, plus l’on a de chance de réussir. Mais la chance n’est pas servie sur un plateau, il faut la forcer au minimum : salons, conférences, séminaires, réseau, etc. il faut creuser tous les filons. Dans tous les cas, il est bon d’avoir une carte de visite sous la main à chaque instant.

Avec toutes ces années d’expériences derrière elles, les deux traductrices n’ont plus vraiment leurs preuves à faire. Mais lorsque l’on s’installe, il faut bien calculer son tarif de façon à ne pas s’étrangler, préciser au plus vite ses spécialités (pas plus de deux ou trois, auquel cas ce ne sont plus des spécialités !) et garder dans l’idée que l’on peut s’améliorer. Oui, il faut aussi être prêt à accepter la critique, demander un retour sur ses traductions pour se perfectionner.

Pour les deux intervenantes, en tout cas, l’installation a été réussie. Les étudiantes du Master pro Métiers de la Rédaction-Traduction espèrent bien marcher sur leurs traces !

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