“J’ai découvert le monde des guides de voyage, il s’est avéré que c’est quelque chose qui me passionne”

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Ancienne élève de la promotion du master MRT 2019, polyglotte, amoureuse des langues, Maria Christina souhaite devenir traductrice littéraire. C’est pour cette raison qu’elle voulait réaliser son stage en maison d’édition. Bien loin du domaine littéraire, elle a intégré Gallimard Loisirs en tant qu’assistante d’édition. Et le hasard fait bien les choses. Elle s’est occupée de rééditer le guide de voyage de son pays natal,  la Grèce. Depuis l’Espagne, Maria Christina nous raconte aujourd’hui son voyage au sein de Gallimard Loisirs et sa découverte du monde de l’édition.

À Paris, le 03 décembre 2019

Par Jessica Tcheutchemi et Lina Tran

Rencontre.

Le monde du livre est un secteur assez fermé, peux-tu nous raconter comment s’est déroulée ta recherche de stage ?

Dès le départ, j’avais pour objectif de me diriger vers l’édition en général. Mais, j’étais encore en pleine phase de découverte de ce monde-là. Puis j’ai parlé avec une des intervenantes du master et elle m’a dit qu’il était très difficile de trouver un stage en tant que traductrice littéraire. Elle m’a conseillé de m’orienter vers des stages d’assistante éditoriale.

Pendant mes recherches, j’ai fini par me créer un profil sur Asfored [1]. Et c’est par ce biais que Gallimard m’a contactée. L’éditrice savait déjà qu’elle voulait me prendre, l’entretien n’était qu’une formalité. Ils étaient en pleine réédition du guide de la Grèce. Mes études lui correspondaient, j’avais une convention de stage, les bonnes dates et je parlais grec. C’était parfait !

As-tu eu quelques appréhensions avant ton stage chez Gallimard, car c’est une maison prestigieuse ? 

Ma première appréhension était liée au fait qu’il s’agissait de mon tout premier stage. Puis oui Gallimard, c’est LA maison d’édition. En plus, j’étais dans le bâtiment historique, qui date de 1907, dans le 7ème arrondissement. Finalement, l’ambiance était très décontractée, il n’y avait pas de dresscode et on se tutoyait avec la directrice du département.

Quelles ont été tes missions ?

Ma mission principale fut la mise à jour du guide sur la Grèce. Il n’avait pas été réédité de manière approfondie depuis longtemps. J’ai commencé par l’aspect pratique en vérifiant les informations dans le guide. J’ai donc appelé les institutions correspondant aux adresses et j’ai archivé les informations dans la base de données du guide. J’avais également une mission secondaire, qui était la mise à jour terrain. Nous avons envoyé deux auteurs sur place pour vérifier des adresses. J’étais responsable de l’organisation de l’itinéraire de leur voyage.

Ensuite, j’ai travaillé sur la partie « histoire du pays ». Il fallait la relire, la corriger et mettre à jour la dernière partie qui concerne l’actualité. J’ai réalisé un travail linguistique, que j’ai beaucoup aimé. J’ai dû renouveler le lexique présent à la fin du livre. Étant grecque, je savais Étant grecque, je savais que si un français utilisait certains mots ou expressions grecs qu’il y avait dans guide, ils ne seraient pas compris par un natif. En même temps, j’ai travaillé sur d’autres guides, par exemple, celui de l’Andalousie et de la Martinique, où j’ai effectué d’autres tâches comme refaire la cartographie.

Qu’as-tu tiré de ton stage ?

Mon stage a été une expérience positive, car le monde de l’édition me plaît beaucoup. Surtout, j’ai découvert le monde des guides de voyage, que je ne connaissais pas, et il s’est avéré que c’est quelque chose qui me passionne. De plus, je me suis rendu compte que je ne m’imaginais pas travailler toute ma vie dans un bureau. Je préfère travailler depuis chez moi, car j’ai une liberté et une grande autonomie.

Et maintenant, où en es-tu sur le plan professionnel ?

Je continue à collaborer avec Gallimard, mais en freelance. J’effectue toujours des mises à jour de guides de voyage. En ce moment, je travaille sur Barcelone. Depuis la fin de mon stage, j’ai également révisé d’autres collections qui n’étaient pas axées sur le voyage, mais sur l’identité culturelle de la Grèce. En parallèle, je réalise également des traductions pour des sites internet en français, en anglais et en espagnol.

Mais qu’en est-il de ton projet de devenir traductrice littéraire ?

Je ne laisse pas pour autant tomber mon projet de traduction littéraire. Depuis le master, je travaille en tant que traductrice pour la maison d’édition Juno Publishing qui ne publie que des livres traduits depuis l’anglais. Le fait d’avoir une expérience en édition est un plus, car avant de partir de mon stage, j’ai pu déposer mon CV au département de littérature étrangère de Gallimard. Par ailleurs, j’envisage de retravailler la traduction que j’ai faite pour mon mémoire de M1 [2] pour leur envoyer.

Aurais-tu des conseils à donner aux étudiants souhaitant se diriger dans l’édition ?

Ma tutrice m’a prévenue qu’il existe plusieurs mondes dans l’édition : d’un côté la littérature, de l’autre les livres pratiques comme les guides de voyage. Et, la transition entre les deux n’est pas évidente… Mais comme m’a conseillé ma directrice de mémoire, l’essentiel, c’est de mettre un pied dedans, de se faire des contacts et d’évoluer.

Retrouvez son guide Îles grecques et Athènes, paru le 3 janvier 2020, aux éditions Gallimard Loisirs.

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[1]Créée par le Syndicat National de l’Édition, Asfored est un site en ligne qui propose des formations et des offres d’emploi dans le secteur de l’édition et du livre.
[2] En M1 LLCER (Littératures, Langues et Civilisation Étrangères et Régionales) traduction, les étudiants doivent réaliser un mémoire de recherche basé sur la traduction d’un extrait d’une œuvre qui n’a jamais été traduite en français.

 

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