$ pour la métropole française, pour l'algérie, pour la communauté, je forme des voeux ardents et confiants au premier jour de 1960. je suis rempli de l'espoir que cette année nous sera propice, parce que nous avons fait beaucoup au cours de celle qui finit. $ en france même, nos institutions assurent à l'état l'efficacité et l'autorité qui lui permettent d'agir. il en sera ainsi, désormais. nos finances sont en équilibre et le resteront demain. au point de vue des ressources, de la technique, de la recherche, du crédit, des échanges et de la monnaie, notre industrie, notre agriculture, notre commerce, disposent d'une bonne base pour l'expansion et le progrès qui vont marquer 1960. le franc nouveau est le signe de cette féconde solidité. dans les domaines politique, social, scolaire, etc., le pouvoir fera tout pour qu'aux querelles d'autrefois succèdent la concorde et la coopération entre les familles spirituelles, les catégories, les citoyens de la nation française. $ en algérie, les combats fratricides diminuent d'ampleur et de fureur. la voie de la paix est tracée. tous peuvent et doivent s'y rencontrer afin que les algériens puissent effectivement disposer d'eux-mêmes par le suffrage, que chaque tendance prenne part, en toute liberté et en toute sécurité, aux débats qui prépareront cette grande consultation, et que soit hâtée la transformation qui fera de l'algérie un pays moderne et prospère. $ dans la communauté, les peuples poursuivent leur évolution en accord avec la république française. celle-ci va continuer de prêter son concours à leurs jeunes états pour qu'ils portent leurs responsabilités et développent leurs propres pays en formant avec elle un grand ensemble d'activité économique, de culture, de défense, d'influence, qui serve la condition humaine et la civilisation. $ la france, dont la population, les ressources, la puissance, sont en plein essor, joue, à présent, au plan voulu, son rôle international. en 1960 elle entend concourir à la détente des rapports entre l'est et l'ouest, et peut-être, au début de la coopération de ces peuples bien pourvus en vue d'aider deux milliards d'hommes à vaincre à leur tout la misère. elle entend resserrer les liens qui l'unissent à d'autres états de l'europe occidentale, en attendant que puisse, un jour s'unir l'europe tout entière dans l'équilibre et dans la paix. mais, à toute éventualité, la france entend également contribuer à la réforme et, par la suite, au renforcement de l'alliance atlantique. bref, au cours des mois qui viennent nous paraîtrons sous nos traits, nous mènerons notre action et nous suivrons notre route. c'est l'intérêt du monde entier. $ de ce que nous avons accompli pendant l'année qui se termine, les résultats sont apparents. pour l'année qui commence, je souhaite à la france, à l'algérie, à la communauté, l'effort dans l'ordre et la fraternité. car c'est par là et par là seulement que nous pourrons devenir meilleurs, plus forts et plus heureux. $ françaises, français, je souhaite, en notre nom à tous, une bonne année à la france. $ je le fais en toute confiance. non point que 1961 doive être une année sans épreuves. $ au contraire, rien n'annonce qu'elle se passera dans la quiétude. mais si l'univers est troublé, la france, elle, ne l'est pas. solide, laborieuse, cohérente, je crois que jamais, en dépit des difficultés, elle ne fut plus capable de saisir ses propres chances et d'être utile aux hommes et à la paix. un grand peuple, pour avancer, va forcément pas à pas et à travers beaucoup d'obstacles. mais l'essentiel est qu'il marche vers un but bien défini et qu'il suive constamment sa ligne. c'est notre cas, et nous avançons. aussi notre pays - moi compris, - va-t-il commencer l'année animé d'esprit d'entreprise et rempli de sérénité. $ à l'intérieur, grâce à des institutions rendues plus stables et plus efficaces, et sur la base de l'équilibre bien établi de nos finances, de nos échanges, de notre monnaie, nous poursuivrons le vaste développement scientifique, technique, scolaire, économique, dans lequel nous sommes engagés, qui mène à la prospérité, au rayonnement et à la puissance, et qui ouvre la carrière à une jeunesse multipliée. mais, tout comme cela s'est passé en 1960, il s'agit qu'une élévation du niveau de vie de tous corresponde à l'accroissement de l'activité du pays. dans le courant de 1961 ce doit être le cas, notamment pour les jeunes familles et pour les vieilles gens. en même temps il nous faut continuer à abaisser les barrières qui séparent les catégories sociales : chances égales données aux jeunes par l'enseignement commun ; promotion plus ouverte au long de l'échelle de la société ; participation accrue des travailleurs à la marche des entreprises ; accession plus large des organisations du travail et de la technique aux responsabilités régionales et nationales de l'économie française. le but étant d'en finir avec les séquelles périmées de la lutte des classes d'autrefois, d'intéresser directement au développement du pays tous ceux qui y contribuent et d'accélérer le progrès par cet engagement général. $ au dehors nous sommes confrontés avec les problèmes qui dominent l'univers, mais sans nous laisser troubler par le tumulte que cultivent tels ambitieux et tels démagogues. c'est ainsi que nous tenons pour naturel et, en soi salutaire, le grand mouvement qui emporte nombre de peuples d'asie, d'afrique, d'amérique, en retard sur notre siècle, vers l'affranchissement et vers le développement. c'est de tout coeur qu'aujourd'hui nous exprimons nos souhaits aux jeunes républiques africaines et à la république malgache qui, venant de l'union française, pratiquent avec nous en toute indépendance une coopération amicale et féconde. nous ne confondons nullement l'élan vers la liberté avec la xénophobie où se ruent les dirigeants de certains autres états nouveaux, chargés qu'ils sont d'une tâche qui les dépasse. nous espérons fermement que, chez tous ces peuples, s'instaureront en définitive l'ordre et le progrès, malgré l'empire soviétique, qui non content de coloniser quarante millions de musulmans asiates et caucasiens, et d'asservir une bonne douzaine de peuples qui lui sont complètement étrangers, encourage et exploite toutes les secousses afin de prendre pied dans les pays troublés. bref, nous ne nous laisserons pas paralyser par cette odieuse agitation. $ nous ferons donc en 1961 ce que nous avons à faire. aider à construire l'europe, qui en confédérant ses nations peut et doit être, pour le bien des hommes, la plus grande puissance politique, économique, militaire et culturelle qui ait jamais existé. aider cette europe rassemblée, et l'amérique sa fille, à réorganiser leur alliance en vue de mieux défendre le monde libre et d'agir en commun sur toute la terre. aider à acquérir la libre disposition d'eux-mêmes les peuples qui y aspirent, notamment ceux qui sont courbés sous le joug totalitaire. aider à prendre leurs part du progrès ceux qui en sont écartés. aider l'ouest et l'est à en venir à la détente et au désarmement, pour peu que l'empire soviétique cesse de manier des torches incendiaires tout en lançant, pour la montre, des vols de colombes épouvantées. $ pour l'algérie nous voulons que 1961 soit l'année de la paix rétablie, afin que les populations puissent décider librement de leur destin, et qu'ainsi naisse l'algérie algérienne. à cette algérie là, qui se gouvernera elle-même, qui fera leur part et garantira leurs droits aux diverses communautés, et qui sera unie à la france dans les domaines où celle-ci peut l'aider, nous offrons d'avance notre concours pour son développement. compte tenu, non point des mythes, des regrets, des rancunes, mais des facteurs réels du problème, c'est là la solution valable. j'invite donc en particulier la communauté de souche française d'algérie à s'arracher décidément aux troubles et aux chimères qui la couperaient de la nation, et non seulement à accepter ce que le pays va décider, mais à en faire son affaire et à se saisir de la chance nouvelle qui s'offre à sa valeur et à son énergie. car l'algérie a besoin de la communauté française, et la france, pour son oeuvre, a besoin d'elle en algérie. bien entendu, et quoi qu'il arrive, la france protégera ses enfants dans leurs personnes et dans leurs biens, quelle que soit leur origine, tout comme elle sauvegardera les intérêts qui sont les siens. $ françaises, français, je vous le demande, donnez au projet qui vous est soumis une approbation immense. d'abord, parce que c'est le bon sens, mais aussi pour cette raison que l'enjeu dépasse de beaucoup les préférences théoriques, les intérêts particuliers, les attachements partisans, et que jamais ne fut plus nécessaire notre cohésion nationale. $ car s'il arrivait, par malheur, que la réponse du pays fût ou négative, ou indécise en raison d'une faible majorité, ou marquée par beaucoup d'abstentions, quelles conséquences entraîneraient cette impuissance et cette division ! quelle excitation en recevraient, d'une part les chercheurs d'aventures, d'autre part les tenants de la subversion ! quel prurit agiterait les clans du doute, de la hargne et du dénigrement ! en algérie, de quel découragement seraient saisis les raisonnables, de quelle impulsion les furieux ! dans le monde, quelles conclusions désastreuses en seraient tirées quant à la capacité de la france d'assumer la responsabilité des affaires qui la concernent ! et à moi-même, vous le savez bien, quel coup serait ainsi porté, m'empêchant de poursuivre ma tâche. $ au contraire, que le référendum soit positif et éclatant, voilà la nation, son gouvernement, son parlement, son administration, son armée, bien fixés sur la route à suivre et sur le but à atteindre. voilà les algériens bien éclairés sur leur avenir. voilà l'étranger bien prévenu que la france sait ce qu'elle veut. me voilà moi-même raffermi et plus fort pour servir de guide au pays et pour élargir la porte de la paix et de la raison. $ françaises, français, aujourd'hui, tous ensemble, nous offrons nos voeux à la france. le 6 janvier nous lui offrirons le oui franc et massif de notre foi et de notre espoir. vive la république ! vive la france ! $ voici l'année nouvelle ! la france en a vécu beaucoup. cependant elle voit venir celle-ci sans manquer à l'espérance. car elle sait où elle en est, ce qu'elle vaut et ce qu'elle veut. $ il y aura bientôt quatre ans qu'ayant quitté le chemin du déclin elle a pris la route qui monte. cela eut lieu - qui peut l'oublier ? - en raison de certaines évidences qui s'imposèrent à la nation : impuissance du régime des partis qui, après nous avoir conduits au désastre de 1940, avait, une fois le péril passé, recommencé ses jeux stériles ; abdication de l'état devant la menace de guerre civile dressée à l'occasion de l'affaire d'algérie ; imminence d'une famille monétaire, financière et économique entraînée par une longue suite de faiblesses et de laisser-aller. $ je ne dirai certainement pas que, depuis lors, nous ayons vécu en complète tranquillité et en pleine satisfaction. aussi bien n'était-ce pas possible, car, en notre temps, sont à l'oeuvre des forces énormes qui bouleversent l'univers et nous secouent nous-mêmes à chaque instant. $ c'est ainsi que les ambitions du système soviétique, les excitations qu'il prodigue à tout ce qui, sur la terre, tend au désordre et à la haine, le danger de guerre atomique qu'il fait planer sur le genre humain, les interventions provocantes qu'il multiplie au-dehors à mesure de ses drames intérieurs et, notamment aujourd'hui, dans cette sorte de thermidor où il affecte de condamner la série passée de ses abus et de ses crimes sans renoncer à leur cause qui s'appelle le totalitarisme, tout cela nous oblige à nous mettre en garde, à pourvoir à notre défense et à maintenir des alliances difficiles. en outre l'agitation chronique d'un grand nombre de peuples d'asie et d'afrique, parvenus à l'indépendance ou sur le pont d'y parvenir, sans posséder, pour beaucoup d'entre eux, les moyens de subsister et de se développer et d'autant plus portés à la démagogie xénophobe, remplit le monde de tumultes bruyants. $ d'autre part, à l'intérieur de nous-mêmes, notre vaste entreprise de rénovation nationale remue inévitablement les intérêts particuliers, les routines et les partis pris. enfin l'acheminement du problème algérien vers une solution de bon sens ne laisse pas de provoquer, de la part d'un groupe criminel, des révoltes, hier ouvertes, aujourd'hui concentrée en chantages et en assassinats. $ mais, quelles que soient les difficultés que comportent, par le temps qui court, la marche de la nation française vers la puissance et la prospérité aussi bien que le redressement de son action internationale, elle n'en accomplit pas moins son oeuvre avec un succès évident et une constance que rien n'ébranle. à cet égard le contraste est saisissant par rapport à la confusion où, naguère, elle se débattait. $ si l'état, en d'autres temps, s'est incliné devant les sommations d'éléments qui le menaçaient, rien, depuis trois ans et sept mois, n'a pu déterminer le pouvoir responsable à changer de route. assurément le caractère qu'ont pu lui conférer les événements de l'histoire contribue à sa solidité, mais il la tient surtout de l'unité nationale établie autour de lui. $ si, dans l'ordre politique, l'inconsistance était telle, entre janvier 1947 et mai 1958, qu'en cet espace d'environ onze ans se succédèrent vingt-deux cabinets, ensuite notre pays, pendant presque quatre années a eu un seul gouvernement et, au cours des trois années écoulées après la mise en oeuvre de l'actuelle constitution, je n'ai nommé qu'un premier ministre. une pareille stabilité est, il est vrai, favorisée par l'esprit et par la lettre des nouvelles institutions, mais elle n'est cependant possible que parce qu'elle répond à la volonté du pays. $ si, dans le domaine social, on constate que, pour 9 millions d'ouvriers français, les conflits du travail, sous le régime précédent, entraînèrent chaque année, en moyenne, sept millions de journées de grève, sous le régime actuel ce n'est plus qu'un million par an. une amélioration aussi considérable tient sans doute, dans une large mesure, à l'expansion qui est en cours et à l'effort mené par l'état pour que le sort de chacun bénéficie des progrès acquis. mais, bien souvent aussi, la grève paraît inutile, voire anachronique, parce que le peuple français a conscience de l'importance vitale du développement de la france et que les travailleurs eux-mêmes et leurs organisations prennent une part grandissante à la responsabilité des études, des débats, des plans qui règlent, pour l'ensemble et pour chaque branche, l'activité productrice de la nation. $ si, au point de vue économique, où le critère de la santé est la balance des comptes extérieurs, celle-ci n'avait jamais cessé d'être gravement déficitaire depuis la fin de la dernière guerre jusqu'en mai 1958, au point qu'alors il ne restait plus, pour empêcher l'effondrement, rien à tirer des humiliantes sollicitations dont on avait usé et abusé auprès des autres états, un retournement complet s'est accompli tout à coup. en 1959, 1960, 1961, il ne s'est pas passé un mois où l'étranger n'ait payé à la france plus que celle-ci ne lui a versé. certes, les rudes mesures qui furent prises, lors de la grande opération financière, monétaire et économique que l'on sait, ont été pour beaucoup dans ce changement total de la tendance. mais ces mesures ne valent et ne tiennent que parce que la masse des français les accepte et les approuve. $ au total, notre pays a trouvé l'équilibre qui est la condition de tout. qui qu'il arrive, les moyens nécessaires seront pris pour le maintenir. $ c'est pourquoi la france aborde l'année nouvelle lucidement et sereinement. sans se leurrer sur les traverses qui l'attendent, elle entend poursuivre son effort intérieur et extérieur dans les conditions qu'elle a choisies et vers les buts qu'elle s'est fixés. qu'est-ce à dire ? voici pour l'essentiel : $ une négociation qui s'engagerait entre les grandes puissances de l'ouest et la russie soviétique pour tenter de régler les problèmes du monde, notamment celui de l'allemagne, aurait sans aucun doute notre participation constructive, mais il faudrait pour cela qu'eût cessé l'état de tension créé par les mises en demeure et les menaces du kremlin. il faudrait aussi qu'il s'agisse de rééquilibrer l'europe, non point d'aggraver l'emprise de moscou sur notre continent. $ en europe, l'union qui se dessine entre six états, dans les domaines politique, économique, culturel et dans celui de la défense, la france veut, pour sa part, continuer à la développer. mais de telle sorte que les intérêts de tous, qu'ils soient industriels ou qu'ils soient agricoles, y trouvent également leur compte et que la nation reste elle-même à l'intérieur de l'organisation commune. $ en algérie, la france entend que se terminent, d'une manière ou d'une autre, les conditions actuelles de l'engagement politique, économique, financier, administratif et militaire qui la tient liée à ce pays et qui, s'il restait ce qu'il est, ne saurait être pour elle qu'une entreprise à hommes et à fonds perdus, alors que tant de tâches appellent ses effort ailleurs. pourtant, une fois qu'auraient cessé les combats et les attentats, elle serait disposée à apporter sa coopération à un état algérien souverain et indépendant, procédant du libre suffrage des habitants, pourvus que soient garantis ses intérêts essentiels en échange de ce qu'elle fournirait. c'est cette solution qu'actuellement encore elle tient pour la meilleure, parce que l'association des communautés algériennes y trouverait sans doute sa chance et qu'il pourrait en sortir des rapports féconds d'avenir entre notre pays d'une part, l'algérie et l'afrique du nord d'autre part. il semble possible aujourd'hui que tel doive être, en effet, en vertu d'un accord réciproque, l'aboutissement d'un drame cruel. $ dans tous les cas, l'année qui vient sera celle du regroupement en europe et de la modernisation de la plus grande partie de l'armée française. dès le mois prochain, deux divisions nouvelles et plusieurs formations aériennes commenceront le mouvement qui les ramènera d'algérie dans la métropole, comme celles qui viennent d'être transférées et comme d'autres qui les suivront. d'autre part, un allégement de nos charges en effectifs nous aidera à pourvoir aux dépenses de notre armement moderne. $ enfin, et c'est là la condition suprême de son avenir, la france est résolue à poursuivre l'oeuvre immense de la rénovation intérieure qu'elle a entamée aux points de vue économique, social, scolaire, scientifique, technique et démographique. avec ardeur elle commence à mettre en oeuvre le grand plan qui peut et doit, en quatre ans, porter son peuple à un niveau d'existence qu'il n'avait jamais atteint, en même temps qu'à une capacité et à une puissance dignes de ce qu'il se doit à lui-même et de ce qu'il doit aux autres. mais justement, parce que l'objectif répond à une grande ambition, la nation sait que le travail à fournir et les obligations à remplir sont à la mesure même des résultats à obtenir et que le progrès exige un effort discipliné. $ voilà nos buts. on voit qu'en toute matière ils sont simples et clairs et tels qu'ils doivent servir à tous sans nuire à qui que ce soit. puissent tous les peuples en faire autant ! $ françaises, français, au nom du pays, je souhaite une bonne année à ses filles et à ses fils, c'est-à-dire à chacune et à chacun de vous. ces voeux vont en particulier aux petits enfants qui naîtront en 1962 et ajouteront à nos espérances. et puis, tous ensemble, nous portons vers la france nos souhaits très ardents et très confiants de bonheur et de grandeur. vive la république ! vive la france ! $ nous achevons une année qui a, dans le bon sens, marqué le destin de la france. certes ne nous y ont manqué ni les épreuves ni les dangers. quand commença 1962, on tuait encore en algérie, tandis qu'attentats et complots se prolongeaient en métropole. récemment un démon, qui nous fut jadis très familier et très malfaisant, celui des crises politiques, a cru trouver l'occasion de revenir nous tenter. enfin, il y a deux mois, le monde passa près de la guerre. $ mais rien n'a empêché notre pays de poursuivre sa rénovation. ayant réglé au fond l'affaire algérienne, nous sommes maintenant en paix partout ; ce qui, en un quart de siècle, ne nous était jamais arrivé. cette même année nous avons solennellement confirmé nos institutions nouvelles, où l'état trouve une continuité qui lui manquait désespérément depuis des générations. grâce à l'effort national déployé sous ce régime de bon sens et d'efficacité, notre prospérité atteint un niveau que nous n'avons connu en aucun temps et notre progrès social réalise une avance sans précédent. à mesure que le couple de l'essor et de la raison nous ramène à la puissance, la france retrouve son rang, son attrait, ses moyens. ainsi avons-nous pu tout au long de cette année élargir et approfondir nos relations africaines ; les étendre en particulier à la république algérienne, à laquelle très sincèrement nous souhaitons qu'elle s'organise dans l'ordre, nécessaire d'abord à sa vie, puis à sa prospérité. ainsi avons-nous pu contribuer à mettre effectivement en route la communauté économique fondée dans la capitale de l'italie par six états du continent ; offrir à ces mêmes états un début d'union politique ; resserrer nos rapports avec la république d'allemagne. ainsi avons-nous pu renforcer notre sécurité et celle du monde libre en commençant à nous doter d'une défense nationale moderne. je ne dirai certainement pas qu'il n'y ait point d'ombres au tableau. tout de même je crois qu'en 1962 nous n'avons pas perdu nos peines. $ voici 1963 ! françaises, à chacune de vous, français, à chacun de vous, j'adresse du fond de mon coeur mes meilleurs voeux de nouvel an. et puis, en notre nom à tous, je forme pour la france le souhait immémorial : " que l'année lui soit heureuse ! ". à cet égard sans doute beaucoup de choses dépendront surtout des événements. tout comme un navire sur la mer n'est le maître des vents ni des flots, un peuple ne commande pas à lui seul le calme ni les remous du monde. mais, dans ce qu'il lui advient, pour combien comptent en toute hypothèse son effort et sa cohésion ! travailler et rester unis, voilà quelles sont, quoi qu'il arrive, les meilleures de nos garanties. l'an dernier, pour notre bien, nous avons su nous les assurer. l'an prochain, qu'il en soit de même ! $ pour quoi faire ? mais pour avancer ! un peuple comme le nôtre ne prodigue pas son labeur, ne pratique pas la stabilité, n'aide pas à maintenir la paix, afin d'en rester simplement à ce qui est déjà acquis. le progrès est aujourd'hui notre ambition nationale. $ progrès démographique. la france moderne pourrait compter cent millions d'habitants. combien seront donc bienvenus les bébés qui naîtront chez nous en 1963 ! quant à ceux de nos rapatriés qui voudront décidément s'installer dans la métropole, et dont nous comprenons fort bien les soucis, parfois les chagrins, c'est de grand coeur que nous les aiderons à y trouver, comme les autres français, leur place, leurs droits et leurs devoirs. $ progrès économique, technique et scientifique, dont tout le reste dépend, et qui change à un rythme rapide non point certes l'âme, mais la structure et la figure de la france. notre plan règle ce développement. il nous faut l'exécuter. $ progrès social, ce qui veut dire amélioration nouvelle de la condition de tous, d'abord des moins favorisés, et en particulier cette fois des gens âgés, ainsi qu'une étape de plus vers le mieux en tout ce qui concerne la vie et la valeur de la collectivité nationale : logement, éducation, hospitalisation, équipement urbain et agricole. $ progrès international, notamment dans les deux directions où s'exerce au-dehors notre effort principal. il s'agit d'abord de l'union de l'europe occidentale, pour son économie, sa politique, sa défense, sa culture, établissant ainsi l'équilibre avec les états-unis, renforçant de ce fait l'alliance du monde libre, prête à accueillir dans l'avenir une angleterre qui pourrait et qui voudrait se joindre à elle sans réserves et définitivement, visant à organiser avec les pays de l'est, s'ils en venaient un jour à la grande détente, la paix et la vie de notre continent tout entier. il s'agit ensuite de l'aide à prêter aux peuples qui en ont besoin pour leur développement moderne, et, avant tout, de notre coopération avec ceux des états d'afrique, d'asie, d'amérique latine, qui souhaitent celle de la france. $ ce sont là de bien grands espoirs ? oui ! car le temps est venu où, sans tomber dans l'outrecuidance, nous pouvons et nous devons regarder loin et viser haut. françaises, français, nos souhaits pour la nouvelle année sont à la mesure de la france nouvelle. vive la république ! vive la france ! $ pour la france, l'année qui finit a été, en somme, favorable. par contraste avec d'autres temps qui furent cruels et agités et en dépit des annonces alarmantes de partisans inassouvis, nous n'avons pas, en la saluant, à évoquer de catastrophes. au contraire ! certes, ne nous vantons pas ! mais ne soyons pas non plus injustes envers nous-mêmes. car le bilan est positif. pendant ces douze mois, la france a continué de monter. $ en 1963, notre population s'est augmentée de presque six cent mille âmes. il nous est né environ neuf cent mille bébés. la proportion croissante des jeunes devant progressivement accélérer le processus, on peut penser que, parmi les enfants qui sont venus récemment au monde, beaucoup verront un jour une france de cent millions d'habitants. en 1963, le revenu de la nation a progressé de plus de 5% et, une fois prélevé sur le total ce que nous devions investir, celui de chaque français en moyenne de 4%. jamais nous n'avons ni produit ni gagné autant. $ comme il nous faut évidemment plus de maisons et plus d'écoles, à mesure que nous sommes plus nombreux, que notre industrie grandissante attire plus de gens vers les villes, que pour démultiplier les chances et élargir le champ des valeurs nous avons à instruire plus d'élèves, plus longtemps et plus complètement, trois cent vingt-cinq mille logements ont été construits en 1963 et cinq cent vingt mille places nouvelles assurées dans les établissements de l'enseignement public. naguère, quand donc en fîmes-nous autant ? $ il va de soi que ce grand essor démographique, économique et scolaire exige que l'ordre soit maintenu et affermi en ce qui concerne le budget, le crédit, les prix, la monnaie. en 1963, le nécessaire a été fait. $ tandis que s'accroissent nos moyens, nous avançons dans le domaine social. l'année écoulée a vu, notamment, améliorer toutes les rémunérations ; réaliser le reclassement de deux cent mille chefs de famille rapatriés d'algérie ; créer le fonds national de l'emploi pour garantir les travailleurs contre les à-coups qu'entraîne l'évolution de notre économie ; mettre en place le fonds d'action sociale en faveur de l'agriculture ; majorer notablement les pensions, allocations, assurances, attribuées aux personnes âgées ; organiser pour la première fois une libre consultation des représentations qualifiées sur le sujet capital d'une politique des revenus destinée à répartir entre les diverses catégories de producteurs les fruits de l'expansion qui est leur oeuvre. $ bien entendu, ce développement et ce progrès n'eussent pas été possibles si nous en étions revenus aux crises et à l'impuissance du régime d'autrefois. mais le fonctionnement des pouvoirs publics, gouvernement et parlement, tel qu'il est réglé par notre constitution, tel qu'il est appliqué, tel qu'il a été confirmé l'année dernière par la nation, permet à l'état de vouloir et d'agir. au milieu de tant de pays en proie au troubles, aux secousses, aux incertitudes, la république française apparaît comme l'exemple même de la stabilité politique. on n'avait jamais vu cela ! $ notre position dans le monde se ressent naturellement de cette situation intérieure. c'est un fait qu'entre le 1er janvier et le 31 décembre nous n'avons pas eu à tirer un seul coup de canon, ce qui n'était pas arrivé en l'espace d'un quart de siècle. c'est un fait que, tout en réduisant de moitié la durée du service militaire, nous sommes, par la création de nos premières armes atomiques et la modernisation de nos forces, en train de reprendre en main notre destin, qui était passé, depuis 1940, à la discrétion des autres. c'est un fait qu'en tentant d'établir sur une base nouvelle nos rapports avec l'allemagne, puis en nous appliquant à faire en sorte que la communauté économique européenne fût réellement une communauté et réellement européenne, qu'elle englobât l'agriculture comme elle inclut l'industrie, qu'elle ne se laissât ni dissoudre par l'admission d'un nouveau membre qui ne pouvait se plier aux règles, ni annexer au système existant outre-atlantique, nous avons largement aidé à bâtir le marché commun et, par là, à dégager la voie qui mène à l'europe unie. $ c'est un fait, qu'à l'égard de tous les états de la terre et, en particulier, de ceux qui viennent de naître, y compris maintenant l'algérie, nous avons mené cette année une politique pratique et objective, mais aussi humaine et généreuse, où chacun connaît désormais que la france sait ce qu'elle doit aux autres, dès lors qu'ils savent ce qui lui est dû. $ ces résultats, pour bons qu'ils soient, ne nous cachent pas ce qui reste à faire. d'ailleurs, tout en vivant au présent, c'est pour l'avenir que nous travaillons. mais après une période mêlée de drame et de médiocrité, qui détermina tant de gens à tenir notre patrie pour vouée à l'effacement, voici qu'on s'est repris partout à en attendre de grandes entreprises. c'est pourquoi, malgré les doutes, les aigreurs et les invectives de ceux qui, chez nous et ailleurs, trouvaient naguère leur intérêt ou cherchaient leur délectation dans la décadence française, il s'est levé du fond de notre peuple l'allègre sentiment qu'en somme être la france cela vaut la peine ! $ en 1964, nous allons donc poursuivre notre développement moderne dont dépendent notre puissance et notre prospérité. le 4ème plan sera exécuté et le 5ème établi. qu'il s'agisse de la répartition du surplus du revenu national entre un niveau de vie plus élevé et les investissements nécessaires ; ou bien de l'activité et du rendement de l'industrie, de l'agriculture, du commerce ; ou bien de l'action publique pour la recherche scientifique et technique, l'énergie, la construction, l'armement, les transports, les communications, les sports ; ou bien du rayonnement de notre pensée, de nos arts, de nos lettres, comme aussi du renouveau des marques de notre histoire, - soit dit en passant : qu'il est beau notre vieux paris rajeuni ! - ou bien de la mise en oeuvre d'une administration répondant mieux aux vastes changements qui se produisent sur place, avant tout dans l'agglomération entourant la capitale ; ou bien de l'aménagement de l'ensemble du territoire et de chacune de ses régions ; ou bien d'une meilleure coopération des catégories économiques et sociales, soit entre elles, soit avec l'état ; ou bien de l'adaptation de l'éducation nationale aux conditions de notre époque et au flot montant des disciplines, nous continuerons d'avancer dans la vie que nous avons prise. $ il en sera de même de notre action au-dehors. la france, parce qu'elle le peut, parce que tout l'y invite, parce qu'elle est la france, doit mener au milieu du monde une politique qui soit mondiale. au long de l'année qui commence, nous travaillerons donc aux trois grandes tâches qui nous incombent : union de l'europe, comportant dès que possible une coopération régulière et organisée de l'allemagne, de l'italie, de la hollande, de la belgique, du luxembourg et de la france, dans les domaines de la politique, de la défense et de la culture, comme cela va être le cas dans celui de l'économie ; progrès des pays en voie de développement, avant tout de ceux qui, en afrique, sont déjà liés à nous par des accords particuliers et de ceux qui le seront sur ce même continent ou sur d'autres ; enfin, contribution au maintien de la paix. $ quant à cet objectif-là, des conditions s'imposent à nous. il faut, d'abord, que nous poursuivions l'effort qui doit nous doter d'un armement thermonucléaire, le seul dont la puissance soit adéquate à la menace d'une agression et le seul, par conséquent, qui nous permette l'indépendance. il faut, ensuite, que nous aidions notre europe occidentale, dès lors qu'elle serait unie, à pratiquer avec l'amérique une entente, politique, économique et stratégique, véritablement concertée. $ il faut, enfin, que, sans céder aux illusions dont se bercent les faibles, mais sans perdre l'espoir que la liberté et la dignité des hommes finiront par l'emporter partout, nous envisagions le jour où, peut-être, à varsovie, à prague, à pankow, à budapest, à bucarest, à sofia, à belgrade, à tirana, à moscou, le régime totalitaire communiste, qui parvient encoure à contraindre des peuples enfermés, en viendrait peu à peu à une évolution conciliable avec notre propre transformation. alors, seraient ouvertes à l'europe tout entière des perspectives à la mesure de ses ressources et de ses capacités. $ françaises, français ! c'est en toute sérénité que je souhaite à chacune et à chacun de vous une bonne et heureuse année 1964. et, puisqu'en raison de notre histoire aussi bien que de mes fonctions, j'ai l'honneur et la charge de parler en notre nom à tous, j'offre à la france, cette fois encore, les voeux très ardents et très confiants de ses enfants. vive la république ! vive la france ! $ en 1964, la france a vécu en paix, à l'intérieur et à l'extérieur. par contraste avec tant d'autres périodes de son histoire qui avaient été marquées par le trouble et le malheur, elle ne s'est gaspillée ni au-dedans en vaines agitations ni au-dehors en conflits stériles. aussi l'essor du renouveau dont elle est maintenant animée lui a-t-il permis d'avancer largement en fait de prospérité, de puissance et d'influence. pourvu qu'au cours de 1965 notre pays maintienne la même stabilité et la même activité, je suis sûr que l'année qui commence sera une étape importante de son extraordinaire développement. $ en fait de développement, le bilan est catégorique. au fond, chacun le sait. mais il est bon de donner des chiffres. par rapport à 1958, l'année 1964 a vu le produit national accru de 35%. je parle du produit réel, évalué après défalcation de toutes augmentations des prix. dès lors, la france, au train où elle va, sera en moins d'une génération deux fois plus riche qu'elle n'était. pendant le même espace de six ans, le revenu moyen des français, calculé en valeur absolue, a monté d'au moins 25%. c'est le cas, notamment, pour diverses catégories qui avaient pu naguère paraître défavorisées : agriculteurs, fonctionnaires, agents des services publics. cela veut dire, si les choses continuent, qu'un bébé qui vient au monde ce soir pourra, à partir de sa majorité, vivre deux fois mieux que ses parents ne vivent aujourd'hui. $ tandis que notre progrès collectif nous met à même d'améliorer ainsi l'existence de chacun, nous l'employons également à accroître massivement les grands investissements sociaux. si l'on chiffre en monnaie constante les crédits qui leur sont alloués par le seul budget national, on voit qu'en 1965, par comparaison avec 1958, l'état augmente ceux qu'il consacre : au logement, de 50%, à la santé publique, de 68%, au travail, de 80%, à l'agriculture, de 128%, à l'éducation nationale, de 170%, à la jeunesse et aux sports, de 216%, à la recherche scientifique, de 518%. assurément, nous avons à faire mieux encore, notamment pour le logement, et nous le ferons sans nul doute à mesure de nos moyens. mais cette amélioration, jamais atteinte jusqu'à présent, de la prospérité générale, de la condition de chacun et de la vie collective, en vérité tout le monde le constate, même si, du fait qu'on la vit au jour le jour, on la discerne plus ou moins bien, ou si, les désirs croissant avec les progrès, on n'en est jamais satisfait, ou si, enfin, les nostalgies, les rancoeurs, les démagogies partisanes, affectent de la mettre en doute. $ sans avoir à prophétiser, j'annonce qu'à moins de graves secousses chez nous ou ailleurs, 1965 verra la prospérité nationale bénéficier de l'avance solide que lui permettent le plan de développement économique et social actuellement en vigueur, le budget de sincérité et d'équilibre qui vient d'être adopté, la stabilisation des prix et du crédit, qui est et restera naturellement appliquée, enfin et par-dessus tout le travail du peuple français. eh oui, le travail ! en effet, étant donné que les limites de nos souhaits s'élargissent de jour en jour, que notre démographie s'élève sans cesse en raison de la natalité et de l'immigration - en 1964, 565 000 habitants de plus dans la métropole, plus tard sans doute un million par an, - qu'il est de notre devoir et, à terme, de notre intérêt de contribuer à l'avance des peuples encore dépourvus, que la concurrence s'engage sur le marché sans douanes, de six pays européens, que la pression de la puissance économique américaine s'exerce jusque chez nous, il est clair qu'il nous faut produire toujours plus et toujours mieux, épargner et investir constamment et davantage, pousser sans relâche nos recherches scientifiques et techniques, sous peine de nous enliser dans une amère médiocrité et d'être colonisés par les participations, les inventions et les capacités étrangères. mais il n'y a rien là - bien au contraire - qui puisse intimider la france nouvelle, où pousse une jeunesse fort heureusement nombreuse et ambitieuse. en 1965 nous ne relâcherons donc pas notre effort, qui, au-dedans, nous vaut le progrès, et qui, au-dehors, est la condition de notre indépendance. $ je dis : notre indépendance. cela signifie que notre pays, qui ne cherche à dominer personne, entend être son propre maître. or l'année qui finit a montré, et celle qui s'ouvre confirmera, que, tout en redevenant nous-mêmes dans les domaines de la politique, de l'économie, de la monnaie, de la défense, autrement dit en rejetant tous systèmes qui, sous le couvert du " supranational ", ou bien de l' " intégration ", ou encore de l' " atlantisme ", nous tiendraient en réalité sous l'hégémonie que l'on sait, nous sommes tout disposés à la coopération amicale avec chacun de nos alliés, nous faisons progresser l'union de l'europe occidentale, nous demeurons très actifs quant à l'aide que nous apportons aux peuples en voie de développement nous prenons avec l'amérique latine, continent au très vaste avenir et particulièrement proche de nous par l'esprit et par le coeur, des contacts de plus en plus étroits, nous renouons avec la chine, nous multiplions enfin nos rapports avec les états européens de l'est à mesure que leur évolution interne les oriente vers la paix. une conséquence évidente de ce redressement vis-à-vis du monde est que jamais tant d'hommes sur la terre n'ont tant attendu de nous ni éprouvé tant d'attrait pour la france. $ certes, la vie est la vie, autrement dit un combat, pour une nation comme pour un homme. il y a, il y aura, toujours et partout, des difficultés à vaincre, des efforts à déployer, des peines à supporter, afin d'avancer en fait de dignité, de justice, de fraternité. mais, tous ensemble, nous sommes un peuple, dont l'évolution moderne rend les enfants chaque jour plus solidaires pour le meilleur ou pour le pire. ce que ce peuple accomplit commande notre sort particulier. ce qui arrive à l'un ou à l'autre compte dans le destin commun. c'est pourquoi, françaises ! français ! en exprimant en notre nom à tous nos meilleurs voeux au pays, c'est à vous que je les adresse et, en souhaitant à chacune et à chacun de vous une bonne et heureuse année, je la souhaite à la france. vive la république ! vive la france ! $ pour la france, la nouvelle année peut et doit être l'année de la sérénité, de la confiance et de l'ardeur. $ l'année de la sérénité, car il n'y a pour nous, actuellement, ni angoisses au-dedans, ni combats au-dehors. certes, comme nous sommes un peuple très vivant, en plein essor de progrès, mais s'obligeant lui-même à avancer en bon ordre, nous avons, dans l'ensemble, des difficultés à vaincre et, dans le détail, des désirs qui ne sont pas encore comblés. mais les troubles profonds qui nous étreignaient naguère : confusion politique permanente, faillite imminente, subversion menaçante, ne sont plus que de mauvais souvenirs, à moins même qu'on ne les ait oubliés. en fait, nous sommes établis sur des institutions stables et qui viennent d'être confirmées, sur des finances et une économie assainies de fond en comble, sur une défense nationale dont ceux qui ont à l'assurer ne s'occupent pas d'autre chose. $ en outre, si dans le monde les hégémonies rivales mettent nombre de peuples en état de pénible tension, si d'effrayants moyens de destruction entretiennent les inquiétudes, si quatre des cinq puissances mondiales sont impliquées directement ou indirectement dans divers conflits et, notamment, dans celui qui sévit en asie, nous ne sommes, nous, engagés nulle part et nous faisons le nécessaire pour que nous ne soyons pas intégrés le cas échéant, dans une guerre qui ne serait pas la nôtre. $ l'année de la confiance, car ce que nous avons récemment réalisé pour régler nos lourds problèmes nous convainc qu'en définitive nous en viendrons à bout. notre industrie démontre, en ce moment même, que sans protectionnisme et sans inflation elle est capable de transformer en fait d'organisation, de concentration de productivité, pour faire face à tous les risques de la concurrence internationale. ce qui est fait et ce qui est en cours pour que notre agriculture ait sa bonne place dans notre économie, pour que ses exploitations, ses productions, ses marchés, s'adaptent aux exigences modernes, pour que ceux qui en font leur vocation ne soient pas désavantagés dans leurs conditions d'existence, nous prouvent que nous y parviendrons. ayant, comme nous l'avons fait, bâti tant et tant d'écoles, de collèges, de lycées, d'universités, recruté autant de maîtres, entamé d'aussi larges et profondes réformes de l'enseignement, nous sommes certains dorénavant de réussi notre immense entreprise d'éducation nationale. au terme d'une année qui fut celle de notre fusée diamant, de nos premiers satellites, des succès de nos savants, notamment dans le domaine de la biologie moléculaire, du classement de notre procédé de télévision en couleurs au premier rang du concours mondial, nous sommes fondés à attendre beaucoup de nos recherches scientifiques et techniques. $ puisque nous avons, en 1965, construit 410 000 logements, installé 210 000 nouveaux postes téléphoniques, allongé nos autoroutes de 176 kilomètres, implanté dans toutes nos régions quelque 500 usines de plus, c'est que nous sommes en bonne voie pour doter notre pays de l'équipement économique et social qui lui faut. enfin, notre expansion étant, à l'heure qu'il est, partie pour un bond en avant, nous avons toutes raisons de compter que dans les douze mois qui viennent, et comme l'indique notre plan, le niveau de vie des français s'élèvera de 4%. $ à l'extérieur, partant de l'indépendance retrouvée et sans renverser pour autant nos amitiés ni nos alliances, nous pouvons : reprendre l'organisation du marché commun des six, mais dans des conditions qui soient équitables et raisonnables et avec l'espoir que, sur une telle base, d'autres voisins s'y joindront ; développer davantage encore avec les pays de l'est nos rapports économiques, scientifiques, techniques et politiques ; entretenir avec la chine des relations multipliées ; resserrer les liens d'amicale coopération que nous tissons entre notre peuple et ceux d'afrique, d'orient, d'asie, d'amérique latine. $ l'année de l'ardeur, car c'en est fini des doutes, des tâtonnements, des renoncements ! tout en nous gardant de céder à l'illusion et à l'outrecuidance, nous savons maintenant qu'il y a dans nos têtes, dans nos coeurs et dans nos mains tout ce qu'il faut pour que la france parcoure une étape décisive de son progrès, pour qu'elle apporte plus de justice encore dans la répartition entre tous ses enfants du produit du travail national, pour qu'elle exerce au milieu des nations - comme c'est son genre de le faire - une action exemplaire de compréhension et de paix. après un siècle où nous avons subi tant d'épreuves, manqué tant d'occasions, accumulé tant de retards, voici qu'enfin, en mettant en oeuvre un état stable et efficace, en nous servant à fond de nos moyens, en y ajoutant ce qu'apportent la science et la technique, en voulant que notre peuple soit un bon compagnon pour tout autre pays du monde, nous sommes sans doute en train d'accomplir une des plus fécondes et réelles réussites de notre histoire. $ françaises, français, c'est donc dans la sérénité, dans la confiance et dans l'ardeur que j'adresse à chacune, à chacun de vous mes meilleurs voeux pour 1966 et que, tous ensemble nous souhaitons une bonne année à la france. vive la république ! vive la france. françaises, français, $ je vous souhaite une bonne année ! parlant au nom de nous tous, mes voeux sont l'expression de ceux que la france forme pour chacun de ses enfants, de ceux aussi qu'ils adressent à la france. je le fais en toute confiance, car, vraiment, les conditions me paraissent réunies pour que 1967 soit favorable à notre pays. $ c'est qu'en effet l'année qui se termine a vu notre effort national porter des fruits encourageants. sur tel ou tel sujet particulier, des lacunes, certes ;des retards, sans aucun doute ;des erreurs, assurément !rien n'empêchera jamais que la vie soit un combat et que les hommes soient les hommes. mais, dans l'ensemble, et par opposition avec tant d'épreuves d'autrefois, point de bouleversements économiques ou sociaux qui aient déchiré notre peuple ; point de crises économiques qui l'aient privé et affaibli ; points de conflits extérieurs qui l'aient troublé et ensanglanté. au contraire ! notre activité en expansion vigoureuse, le niveau de vie de chaque catégorie un peu plus haut qu'auparavant, nos résultats démographiques, économiques, scientifiques, sportifs, au total satisfaisants, la paix complète maintenue pour nous, tandis que nous travaillons à l'assurer ou à la rendre à d'autres. par-dessus tout et en dépit des invectives de ceux qui en font profession, notre collectivité française de moins en moins divisée dans ses profondeurs et, par là, de mieux en mieux à même d'accomplir librement et solidairement son développement national et d'assurer sa responsabilité mondiale. $ à partir de ce qui est acquis, quel doit être notre effort au cours de l'année ? $ au-dedans comme au-dehors, il est simplement évident que nous nous trouvons en pleine période de changements, et que ceux-ci peuvent être heureux. chez nous, tout le monde le sait, ces changements consistent en ceci : qu'ayant pratiqué longtemps une économie protégée et, du même coup, retardée, nous sommes en train de devenir une grande puissance industrielle aux prises avec la concurrence, et qu'ayant naguère vécu au milieu de la lutte des classes, nous allons vers l'association organisée de tous ceux qui sont les producteurs. en 1967, c'est à cette vaste mutation économique et sociale que nous aurons sans cesse et partout affaire. qu'il s'agisse, ou bien de recherche scientifique, d'équipement industriel, d'organisation agricole, d'emploi et de formation technique des travailleurs, d'éducation de la jeunesse, ou bien des moyens de faire en sorte que tous les participants à l'oeuvre économique commune y aient leur part des résultats et des responsabilités, nous sommes et nous resterons délibérément engagés dans le grand mouvement qui imprime à notre activité des buts, un rythme et des ressorts nouveaux. de là, inévitablement, des obstacles à surmonter, des inconvénients à subir, des regrets même à ressentir, en même temps que nous devenons plus prospères, plus unis, plus puissants. $ quant au monde où nous vivons, chacun voit jusqu'à quelle profondeur et avec quelle rapidité s'y modifient les relations internationales, et de quel poids, utile à tous, y pèse maintenant l'action de la france. en europe, la guerre froide qui durait depuis vingt ans est en train de disparaître, parce qu'à l'est comme à l'ouest on s'aperçoit de ce qu'avait de stérile cet état de tension permanente et menaçante et qu'on mesure, au contraire, ce que la détente, puis l'entente, enfin la coopération, entre tous les peuples de notre ancien continent, lui apporteraient de chances pour résoudre ses propres problèmes, notamment la question de l'allemagne, pour rétablir l'équilibre pacifique indispensable à l'univers, pour se placer une fois de plus à la tête du progrès humain. la france, qui a recouvré son indépendance et qui s'en donne les moyens, va donc continuer d'agir dans le sens du rapprochement continental. elle le fera en pratiquant avec la russie soviétique d'amicales et fécondes relations. elle le fera en rénovant avec la pologne, la yougoslavie, la tchécoslovaquie, la roumanie, la bulgarie, la hongrie et l'albanie les étroits rapports d'autrefois. elle le fera en cultivant cordialement ses contacts avec chacun de ses voisins et en travaillant à bâtir le groupement économique et peut-être un jour politique, des six occidentaux. le tout en vue d'aider notre continent à rassembler tous ses états, peu à peu et d'un bout à l'autre, pour devenir l'europe européenne. $ mais, tandis que l'europe prend ainsi le chemin de la paix, c'est la guerre qui sévit en asie du sud-est. guerre injuste car elle résulte en fait de l'intervention armée des états-unis sur le territoire du vietnam. guerre détestable, puisqu'elle conduit une grande nation à en ravager un petite. au nom du bon sens, de l'attachement que nous gardons à l'égard de l'indochine, de l'amitié deux fois séculaire que nous portons à l'amérique, nous tenons pour nécessaire que celle-ci mette un terme à l'épreuve en ramenant ses forces sur son sol. le jour, si lointain qu'il soit, où elle déciderait cela, notre pays pourrait - et de quel coeur ! - s'employer à faire ouvrir toutes grandes les portes par où passerait la paix mondiale, l'aide aux peuples retardés et la fraternité des hommes, dont, suivant sa vocation, il est aujourd'hui le champion. $ pour que la france poursuive son progrès, pour qu'elle maintienne son indépendance, pour qu'elle appuie la cause de la paix, il lui faut des pouvoirs publics qui soient solides, populaires, continus. au cours des récentes années, on a vu qu'elle les avait et quel profit elle en tirait. pour la première fois dans l'histoire de la république, une législature tout entière, c'est-à-dire pendant plus de quatre ans, le fonctionnement d'un parlement et d'un gouvernement, vient de se terminer sans que la cohésion et la collaboration des pouvoirs aient jamais été rompues, sans que le législatif ait provoqué aucune crise de l'exécutif, sans que celui-ci ait dissous celui-là. combien cette stabilité contraste-t-elle avec la confusion d'antan ! combien aide-t-elle notre peuple à avancer dans tous les domaines de son propre développement ! combien renforce-t-elle son prestige et son action dans le monde ! $ l'expérience ayant été faite, c'est dans quelques semaines que le peuple français en tirera la conclusion. va-t-il maintenir ou détruire par ses suffrages un régime aussi évidemment salutaire et efficace que celui qu'il s'est lui-même donné ? c'est la question qu'il va trancher en désignant ses élus. comment douter que, grâce à sa réponse, l'avenir triomphera du passé ? $ françaises, français ! vous le voyez ! au départ de l'année nouvelle, les choses s'annoncent bien pour la france ! vive la république ! vive la france ! $ françaises, français !de tout mon coeur, je souhaite une bonne année à la france. par là même, mes voeux vont à chacune et à chacun de vous. car, quand la france est malheureuse, il n'y a pas de bonheur pour les français dignes de ce nom. mais, quand la france réussit, tous ses enfants voient grandir leurs chances. oui, tous !c'est-à-dire, ceux de notre métropole, ceux de nos départements et territoires d'outre-mer, ceux qui vivent à l'étranger enfin, cas très émouvant et qui nous est d'autant plus cher, ceux de la nation française au canada. nos meilleurs souhaits, d'autre part, à tous les peuples de la terre, où la france d'à présent ne se connaît pas d'ennemis ! $ que sera 1968 ? l'avenir n'appartient pas aux hommes et je ne le prédis pas. pourtant, en considérant la façon dont les choses se présentent, c'est vraiment avec confiance que j'envisage, pour les douze prochains mois, l'existence de notre pays. bien entendu, tous les intérêts, toutes le tendances, tous les désirs, ne seront pas comblés l'année prochaine. je suis sûr que nous subirons diverses épreuves, lacunes et déceptions. je ne doute pas que de multiples griefs, regrets et critiques auront encoure de quoi s'alimenter. les vers de verlaine : " mon dieu, mon dieu !la vie est là, - simple et tranquille ", peuvent évoquer une paisible demeure, non pas un grand peuples en marche. je crois cependant, qu'au total et à moins de graves secousses qui bouleverseraient l'univers, notre situation continuera de progresser et que tout le monde y trouvera son compte. $ dans l'ordre politique, nos institutions seront appliquées. on ne voit donc pas comment nous pourrions être paralysés par des crises telles que celles dont nous avons jadis tant souffert. au contraire, l'ardeur du renouveau faisant son chemin, et ses promoteur, surtout les jeunes, faisant leur oeuvre, il y a lieu d'espérer qu'à mesure notre république trouvera des concours de plus en plus actifs et étendus. de toute façon, au milieu de tant de pays secoués par tant de saccades, le nôtre continuera de donner l'exemple de l'efficacité dans la conduite de ses affaires. $ dans le domaine économique et social, si l'immense transformation qu'accomplit la nation française doit forcément comporter pour elle, de janvier jusqu'à décembre, des efforts et des difficultés, c'est, tout de même, avec espoir qu'en son nom je salue l'année 1968. il semble bien, en effet, que notre industrie, notre agriculture, notre commerce, nos activités de pointe, y réaliseront l'avance visée par les réformes, les lois et les crédits que leur consacre actuellement l'état. l'année 1968, je la salue avec sérénité, parce qu'on peut croire que la suppression prochaine des barrières douanières à l'intérieur du marché commun et le surcroît de concurrence que en sera la conséquence n'empêcherons pas chez nous, bien au contraire, l'expansion d'augmenter encore, le niveau de vie de s'élever davantage, les conditions de l'emploi de devenir meilleures compte tenu des mesures qui sont prises et de celles, qui, au besoin, le seront à cet égard. l'année 1968, je la salue avec satisfaction, parce que, grâce à l'intéressement du personnel aux bénéfices d'un grand nombre d'industries, elle va marquer une importante étape vers un ordre social nouveau, je veux dire vers la participation directe des travailleurs aux résultats, au capital et aux responsabilités de nos entreprises françaises. $ quant à notre action extérieure, nous allons la poursuivre sur la base de notre indépendance, désormais recouvrée après une éclipse qui durait depuis plusieurs générations. cette action vise à atteindre des buts liés entre eux et qui, parce qu'ils sont français, répondent à l'intérêt des hommes. $ lesquels ? un but de la france c'est l'union de l'europe tout entière par la pratique entre son occident, son centre et son orient de la détente, de l'entente et de la coopération où nous nous sommes franchement engagés ;par l'affermissement du marché commun, pour qu'il tende à l'affranchissement, non pas à la subordination, de l'ouest de notre continent ;un jour peut-être par l'élargissement de cette communauté, dès lors que les candidats se seraient mis, politiquement, économiquement, monétairement, en mesure d'y entrer sans la détruire ni la dévoyer. un autre but de la france, c'est le progrès des peuples en voie de développement, progrès qu'on doit faciliter en aidant à leur avance économique et culturelle, en stabilisant les prix mondiaux de leurs matières premières, en favorisant l'accès sur les marchés des produits de leurs jeunes industries, et, là où il le faut, en leur fournissant des vivres pour les populations affamées. mais le but primordial de la france, c'est la paix, que, tout en nous assurant les meilleurs moyens de dissuasion et de défense, nous voulons maintenir pour nous-mêmes, comme nous le faisons intégralement depuis tantôt six années, mais qu'aussi nous entendons voir rétablir là où elle a été brisée. il s'agit surtout, évidemment, du vietnam et du moyen-orient. dans l'un et l'autre cas, tout démontre à quel point étaient justifiés les avertissements que le bon sens et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes nous avaient fait donner à deux états à qui nous ne voulons que du bien. tout prouve maintenant que pour trouver une issue à ces guerres il n'y a pas d'autres voies que celles que nous proposons. tout indique que, de ce fait, nous serons un jour en situation de contribuer au mieux aux solutions internationales. $ françaises, français ! voilà le cadre humain, actif et pacifique que 1968 paraît offrir à la nation. ce cadre là, vous toutes, vous tous, et moi aussi, puissions-nous le remplir de telle façon que l'année soit bonne et qu'elle fasse honneur à la france ! vive la république ! vive la france ! $ françaises, français, mes meilleurs voeux de nouvelle année, je vous les offre de tout mon coeur. un coeur que, depuis longtemps, permettez moi de le dire, n'épargnent pas les soucis au sujet du sort de la france, mais qui, je vous l'affirme, est aujourd'hui rempli d'espoir. $ certes, au printemps dernier, notre pays, qui depuis dix ans gravit la pente du renouveau, s'est trouvé, dans son ascension, tout à coup saisi de vertige. on a même pu croire, un moment, qu'il s'abandonnait à l'attrait morbide de l'abîme et qu'il allait rouler jusqu'au plus bas. par la suite, le grave déséquilibre de notre économie, résultat inéluctable d'une paralysie de près de deux mois, des charges énormes subitement consenties pour la faire cesser et des crédits massifs prodigués pour la reprise, nous a conduits, soudain et " à chaud ", à une crise monétaire qui mettait en cause la valeur de notre franc et, du coup, celle de nos avoirs et de nos rémunérations, risquait de nous faire passer sous la dépendance des prêteurs étrangers et suscitait la joie odieuse des spéculateurs de la finance, de la politique, de la presse, qui jouaient notre déconfiture. $ mais, au bout du compte, que nous est-il arrivé ? ceci d'abord, qu'après son " passage à vide ", la nation française s'est ressaisie. le 30 mai, d'un seul coup, elle a montré qu'elle répondait en masse à l'appel du chef de l'état ;après quoi, par les élections, elle a marqué d'une manière éclatante sa volonté de voir assurer l'ordre, de maintenir ses institutions et de poursuivre sa marche vers le progrès. il nous est arrivé ceci, encore, que, dans l'ensemble, je dis dans l'ensemble, le bon sens a repris ses droits à l'intérieur de nos facultés. il nous est arrivé ceci, enfin, que notre activité vigoureusement relancée, dépasse le taux le plus élevé qu'elle ait jamais atteint, que notre monnaie, ayant traversé l'ouragan sans perdre sa parité, se maintient ferme sur sa position et que tous ceux qui ont misé sur le recul de la france en sont pour leur honte et pour leurs frais. $ portons donc en terre les diables qui nous ont tourmentés pendant l'année qui s'achève ! $ laissons à leurs complices et à leurs partisans la tristesse et la déception ! car, le fait d'avoir, une fois de plus, heureusement surmonté les épreuves nous donne les meilleures raisons d'être confiants en nous mêmes. $ cependant, il est bien vrai que nous ne réparerons pas dans la pagaïe et la facilité les coups qui viennent d'être portés à notre pays. pour l'éducation nationale, le retour à l'anarchie ne doit pas être toléré, sous peine que soit inapplicable tout ce qui a déjà été fait pour elle depuis dix ans et tout ce qui est en voie de l'être grâce à la loi d'orientation. l'intérêt public exige, qu'indépendamment des mesures qui, là comme ailleurs, incombent au service d'ordre, il revienne à ceux qui dans nos universités, nos lycées, nos écoles, sont en fonction, c'est-à-dire en charge et en responsabilité, d'y exercer leur autorité, et aux enseignants, étudiants, familles, de les y aider activement. pour l'économie, qu'il s'agisse ou bien des prix et des salaires, ou bien des dépenses publiques, ou des changes et du crédit, les limitations et les contrôles voulus sont absolument nécessaires jusqu'au retour complet à l'équilibre. cela, pour que nous puissions sauvegarder la balance de nos paiements, consolider dans la réalité les accroissements de rémunérations apparemment fixés dans les chiffres, faire en sorte que nous vendions à l'extérieur au moins autant que nous y achetons, bref, empêcher que la supercherie de l'inflation ne nous fasse glisser au gouffre de la ruine et de la misère, comme jadis le chant des sirènes faisait tomber les marins dans la mer. alors, nous étant remis d'aplomb, nous franchirons, certainement, par l'expansion et dans la règle, une étape nouvelle de développement et de prospérité. $ encore faut-il qu'en même temps nous surmontions le malaise moral qui, surtout chez nous en raison de notre individualisme, est inhérent à la civilisation mécanique et matérialiste moderne. faute de quoi, les fanatiques de la destruction, les doctrinaires de la négation, les spécialistes de la démagogie, auraient encore beau jeu d'exploiter l'amertume pour provoquer l'agitation, sans que leur stérilité, qu'ils ont la dérisoire insolence d'appeler révolution, puisse d'ailleurs tendre à rien d'autre qu'à tout dissoudre dans le néant, ou bien à pousser tout sous les broyeuses totalitaires. $ or, à l'origine de ce trouble, il y a le sentiment attristant et irritant qu'éprouvent les hommes d'à présent d'être saisis et entraînés par un engrenage économique et social sur lequel ils n'ont point de prise et qui fait d'eux des instruments. ce mal du siècle, qui est celui des âmes, nous pouvons, pour notre part, contribuer à y remédier en organisant la participation de tous à la marche de l'activité à laquelle ils contribuent, de telle façon que chacun soit dignement associé à ce qui se passe à son propre sujet et assume des devoirs en même temps qu'il fait valoir des droits. c'est ce que nous sommes en train de faire dans notre université. c'est ce que nous allons développer, après l'avoir commencée, à l'intérieur de nos entreprises. c'est ce que nous réaliserons en associant les collectivités territoriales et les catégories économiques et sociales de notre pays, soit sur le plan des régions aux mesures qui touchent la vie locale, soit sur le plan de la nation à la préparation des lois. voilà la réforme de la condition des hommes, autrement dit de leurs rapports, qui doit marquer l'an de grâce 1969 et nous rendre à la fois plus forts et plus fraternels. $ d'autant mieux que si nous, français, ne sommes pas actuellement, une nation physiquement gigantesque, s'il nous faut, par exemple, laisser à d'autres l'admirable mérite de réussir le tour de la lune, nous n'en avons pas moins à assumer dans le monde, à l'avantage de tous les peuples, un rôle qui soit bien à nous. cela implique que, sans renier aucunement nos amitiés traditionnelles, nous restions solides et indépendants. c'est parce que nous sommes redevenus depuis dix ans, après une longue période pendant laquelle le malheur alternait avec l'inconsistance, que nous nous trouvons en mesure d'agir efficacement pour aider à la solution des problèmes aigus de l'univers. $ lesquels ? chacun peut les énumérer. il s'agit :soit de la détente et de la coopération à pratiquer, au lieu de la guerre froide, avec l'est de l'europe qui, de ce fait, est en évolution ; soit de l'affreux conflit vietnamien auquel peuvent mettre un terme des négociations à paris ; soit de l'issue internationale du drame du moyen-orient, issue déjà tracée mais qu'il faut absolument mettre en oeuvre - ce dont les grandes puissances ont les moyens - par l'évacuation des territoires conquis de force, la garantie accordée à chaque camp quant à ses justes frontières et à sa sécurité, la liberté de navigation attribuée partout et à tous, enfin un sort acceptable assuré aux réfugiés ; soit de l'entrée de l'énorme chine dans le concert des grandes puissances et dans celui des nations unies parce qu'elle a sa place à y tenir et que l'isolement ne vaut rien ; soit de la libre conduite de sa propre vie nationale pour le peuple français du canada ; soit du droit de disposer de lui-même à reconnaître au vaillant biaffra, soit de l'aide que les pays bien pourvus doivent apporter aux progrès de ceux qui ne le sont pas ; soit de l'établissement d'un système monétaire mondial qui serait fondé, non plus sur le privilège d'une monnaie, mais sur deux critères impartiaux : d'une part la valeur de l'or, d'autre part une organisation de crédit exclusive de la spéculation. les positions qui sont les nôtres sur chacun de ces sujets, qui ont pu être naguère âprement contestées, mais qu'aujourd'hui les événements justifient toutes à l'évidence, nous avons à les soutenir pour l'équilibre et pour la paix du monde. car cette action est pour nous d'intérêt vital et répond parfaitement bien à la nature et à la figure millénaire de la patrie. $ françaises, français ! au début de l'année, pour la réussite de la france, je vous souhaite à tous, en son nom, la foi et l'espérance nationales ! vive la république ! vive la france ! $ en cette soirée du 31 décembre où chacun s'apprête à fêter le nouvel an, ma première pensée va à tous ceux qui ne pourront participer à la joie générale, ceux que frappe le malheur, un deuil, la maladie, la vieillesse ou, simplement, la pauvreté. $ ne les oublions pas et que chacun de nous fasse, s'il le peut quelque chose pour les aider. à eux et à vous, je dis ce soir, avec tout mon coeur d'homme et de français : " bonne année. " $ que l970 vous apporte ce que vous souhaitez, santé, bonheur familial, succès dans vos études ou dans votre travail, et pour notre peuple, pour tous les peuples, ce bien suprême qu'est la paix. $ que l970 soit aussi, pour notre pays, l'année du renouveau. qu'après les secousses subies, les périls une fois encore surmontés, nous poursuivions dans le calme notre effort vers le progrès, vers le bien-être, vers la justice. $ il y faut de la patience. mais l'avenir appartient aux peuples patients. je disais :dans le calme. j'ajoute : dans l'amitié. puissent les français se sentir les uns des autres solidaires : fils de la même patrie, unis pour le meilleur comme ils ont su l'être dans le pire. $ notre vieux pays est riche de jeunesse et d'espoir. il dépend de nous que son avenir soit un avenir de prospérité et de grandeur. il y a exactement vingt-cinq ans, je m'en souviens, dans l'hiver glacé de la libération, j'accompagnais le général de gaulle qui rendait visite sous la neige aux villes de la banlieue parisienne. partout, notre peuple mal nourri, mal chauffé, mal vêtu, s'acharnait à travailler pour refaire la france. que notre jeunesse y songe et que ses maîtres le lui enseignent. rien ne se gagne que dans l'effort, rien ne vaut d'être gagné que dans la fraternité. $ françaises. français ayons confiance. que l'an nouveau soit celui de l'espérance. bonne année ! $ une année s'achève sous la neige, qui a été à plusieurs reprise cruelle pour la france. tour à tour la montagne, la mer, le feu, ont durement frappé. puis, coup sur coup, nous avons perdu quelque- uns des plus grands parmi les français, ainsi que, hélas! le plus grand. $ ayons une pensée pour tous, pour les victimes de val-d'isère et du plateau d'assy, les jeunes de saint-laurent-du-pont, les marins de l' " eurydice " et de la " galatée ", et que notre reconnaissance, une fois encore, aille vers le général de gaulle. $ tournons nous maintenant vers l'année qui commence. voici que je pense aux huit cent quarante-cinq mille petits français et petites françaises qui sont nés en 1970. chacune de ces naissances représente un acte de foi dans l'avenir. $ pour ces enfants, dont la vie d'adulte se déroulera sous le signe de l'an 2000, nous nous devons de construire une france plus forte, plus prospère et plus juste. nous nous devons aussi de leur transmettre intactes notre indépendance, notre paix, notre liberté. pour suivre la politique de rapprochement avec tous les peuples, restaurer chez nous le goût de la discipline collective et l'esprit de tolérance, également indispensables à la survie d'une société libre, voilà aujourd'hui les exigences les plus urgentes. $ si nous savons nous en persuader, alors l'avenir français est chargé d'espérance. nous ne sommes pas les plus forts, mais nous comptons et nous sommes respectés. $ nous ne sommes pas les plus riches, mais nous sommes parmi les plus heureux. il suffit de regarder autour de nous. et notre pays est celui qui, le japon mis à part, progresse le plus vite. $ allons, françaises, français, ayons confiance! à chacune et à chacun d'entre vous, je souhaite que 1971 apporte dans sa vie personnelle, professionnelle, familiale, plus de satisfaction, plus de bonheur. $ pour ceux qui sont seuls se soir, pour ceux qui ont la joie d'être en famille, pour leurs enfants, pour leurs vieux parents, de tout mon coeur je dis bonne année. $ françaises, français, voici le nouvel an. l'hiver est là et il fait froid. le calendrier rappelle à chacun de nous le temps qui passe. et pourtant, les hommes depuis toujours, ont voulu faire de ce moment une fête. ils oublient la présence de l'hiver pour ne pressentir que le prochain printemps. ils veulent croire que vieillir est un moyen de marcher vers le meilleur. cela s'appelle l'espérance. $ avons-nous, en tant que français, des raisons d'espérer ? eh bien, oui, n'en déplaise à tous les spécialistes de la triste figure. $ il y a un an, jour pour je vous disais : " nous ne sommes pas les plus forts, mais nous comptons et nous sommes respectés. " l'année 1971 n'en a-t-elle pas apporté quelques preuves ? les visites amicales que nous ont faites tant de chefs d'état et de gouvernement étrangers, une délégation chinoise, le premier responsable soviétique, l'entrevue que j'ai eue en terre européenne avec le président des états-unis témoignent de l'intérêt que suscite la coopération avec la france. les états africains et malgache, que rapprochent tant de nous et l'histoire et la culture, n'ont cessé de nous marquer confiance et solidarité. la france a apporté un appui considérable pour la solution de deux grands problèmes : l'élargissement de la communauté européenne et la crise monétaire internationale. à berlin, aux nations unies, son action a été visible et utile. il n'y a pas lieu d'en tirer vanité. mais, pourquoi le dissimuler, notre pays, indépendant, pacifique et sûr de lui, n'a pas déchu du rang où l'avait placé le général de gaulle. $ il y a un an, je vous disais encore : " nous ne sommes pas les plus riches, mais nous sommes parmi les plus heureux. il suffit de regarder autour de nous. " or, aujourd'hui, il suffit d'écouter la voix des commentateurs étrangers, qu'ils soient anglais, américains ou russes, pour apprendre que la situation de la france est appréciée par tous et enviée par beaucoup. n'en tirons pas vanité, là non plus, mais reconnaissons-le, et puis n'essayons pas de nous endormir sur le succès. car rien n'est jamais acquis définitivement et tout est toujours à refaire. que notre peuple cède, comme tant de fois dans son histoire, à la tentation irrationnelle du désordre et de l'agitation, et, du jour au lendemain, il faudrait tout rebâtir; nous l'avons vu il n'y a pas si longtemps. qu'une ridicule autosatisfaction nous aveugle sur les défauts de notre société et sur les dangers qui peuvent nous guetter, comme ils guettent, en tout temps, toute nation, et notre situation ne tarderait pas à se dégrader. si nous nous laissions aller, notre indépendance serait menacée, d'une manière ou d'une autre. si nous nous laissions aller, la progression de notre niveau de vie serait enrayée par la hausse des prix, l'inflation et le chômage. $ de tous ces problèmes, mon gouvernement a, croyez-le, une claire conscience. il maintiendra, je vous l'assure, la dignité de la france. il prendra, je vous le promets, les mesures indispensables au fil des circonstances, pour développer le bien-être et pour assurer un niveau convenable de l'emploi. les décisions déjà prises pour améliorer les retraites, pour augmenter l'allocation aux personnes âgées, pour aider les familles, pour organiser la formation professionnelle, pour généraliser la mensualisation des ouvriers en sont garantes, de même que notre ferme volonté de défendre l'agriculture et d'aider à résoudre les problèmes des travailleurs indépendants. $ françaises, français, au terme d'une année si chargée d'événements, je ne pouvais pas me limiter à vous dire mes voeux mais je voudrais que vous sentiez qu'à chacune et à chacun d'entre vous, et d'abord aux plus faibles, aux plus démunis, aux plus inquiets et aux jeunes, devant qui s'ouvre la vie, c'est du fond du coeur que je souhaite que l'année 1972 soit clémente. bonne année, mes amis, bonne année, et que vive la france ! $ en ces dernières heures de l'année 1972, je voudrais jeter un coup d'oeil avec vous sur la situation de notre pays. il vous arrive, comme à moi, en ouvrant le journal ou en tournant le bouton du poste, d'apprendre que tout va mal. en vérité, qui le croit réellement ? $ personne ne peut nier que l'expansion soit en france, à l'heure actuelle, la première d'europe. $ personne ne peut nier que la situation de l'emploi soit, au total, satisfaisante et, en tout cas, meilleure depuis quelques mois. $ personne ne peut nier que notre commerce extérieur, source de notre enrichissement et soutien solide de notre monnaie, soit plus brillant que jamais. $ personne ne peut nier que les mesures en faveur des bas salaires, des personnes âgées, des retraités, des familles, aient été, en 1972, particulièrement importantes. $ personne ne peut nier, même si tout le monde, je le sais, n'a pas encore le logement qu'il désire, que la france soit, à l'heure actuelle, le pays au monde qui fait le plus gros effort en faveur du logement. $ personne ne peut nier qu'en ouvrant à la circulation, avec le roi des belges, récemment, l'autoroute paris-bruxelles, j'ai inauguré en même temps le 2000ème kilomètre de nos autoroutes. $ personne ne peut nier qu'au cours de l'année 1972 nous avons construit, chaque jour, un c.e.g ou un c.e.s, je dis bien un par jour. $ personne ne peut nier que la situation internationale de la france soit largement à la mesure de nos dimensions et de nos capacités. $ personne ne peut nier que la france joue un rôle essentiel en europe, comme l'a montré la récente conférence de paris où, avec huit chefs de gouvernement réunis sa ma présidence, nous avons tracé les voies de l'union européenne. $ il y a, je le sais, la hausse des prix dont les mères de famille se plaignent à juste titre. mais il faut savoir, et je voudrais que vous compreniez, qu'en angleterre, en hollande, en belgique, en suisse, en italie et même en allemagne, la hausse des prix est, à l'heure actuelle, aussi rapide ou plus rapide que chez nous. c'est la preuve qu'il s'agit d'un phénomène international profond, auquel nous ne pouvons pas échapper et qui ne sera dominé que par une action internationale, action qui est d'ailleurs déjà amorcée à l'échelle européenne, à notre initiative. $ néanmoins, le gouvernement français a pris un certain nombre de mesures importantes pour freiner cette hausse des prix. ces mesures commencent à porter leurs fruits et leur effet ira s'accentuant dès les premiers mois de 1973. ces mesures, vous en conviendrez, ont écarté tout ce qui pourrait nuire à l'activité, bloquer les rémunérations ou peser sur les contribuables. mieux ! elles ont comporté, pour l'essentiel, une baisse des impôts. $ nous allons prochainement lancer un grand emprunt, dont je prédis par avance qu'il sera un succès, ce que jamais aucun gouvernement français n'a tenté en période préélectorale et nous sommes persuadés - et nous avons de bonnes raisons pour l'être - que l'activité économique en 1973 sera très grande et qu'elle permettra de nouveaux progrès sociaux en faveur des plus défavorisés d'abord. $ voilà bien de l'autosatisfaction me dira-t-on ! et pourquoi serions nous insatisfaits, puisque tous les observateurs étrangers reconnaissent et écrivent que la situation de la france est exceptionnelle et puisque, tout cela, nous l'avons réalisé ensemble ? $ nous l'avons réalisé ensemble parce que notre pays a bénéficié, depuis trois ans, de ces biens incomparables qui s'appellent l'ordre, la sécurité, la paix civile et extérieure, la continuité dans l'action gouvernementale. mais ne vous y trompez pas, ce sont là des biens fragiles. mai 1968 nous a appris qu'un pays prospère et, finalement heureux, pouvait, du jour au lendemain, se trouver au bord de l'abîme. en dépit du redressement effectué, nous en ressentons encore quelques effets. $ au bout du compte, c'est de vous et de vous seuls que dépend votre avenir. vous pouvez, et je puis avec vous, faire progresser la france chaque jour un peu plus sur la voie de la prospérité et de la justice à l'intérieur, de la grandeur à l'extérieur. mais vous n'y parviendrez qu'en préservant l'ordre et la continuité dans l'action, grâce auxquels vous avez réalisé beaucoup et grâce auxquels, seulement, vous pourrez réaliser davantage. $ puisse l'année nouvelle être pour la france l'année de la sagesse. puisse-t-elle, français, françaises, être pour chacun et chacune d'entre vous une année de satisfaction personnelle, familiale, professionnelle. $ la sécurité générale ne peut protéger personne contre un accident, une maladie, un malheur imprévu. $ mais l'insécurité générale comporte de terribles risques pour tout le monde dans ses biens, dans sa situation, dans ses libertés. $ je suis convaincu que vous en avez conscience et c'est pourquoi c'est en pleine confiance et de tout coeur que je vous dis ce soir :bonne année ! que 1973 apporte à vous tous un peu plus de bonheur. de mon mieux, soyez-en certains, j'y aiderai. $ françaises, français, il y a un an, en vous offrant mes voeux pour l'année 1973, je vous disais que ce serait une année d'expansion exceptionnelle et de grands progrès dans divers domaines. $ eh bien, c'est ce qui s'est passé. les chiffres le prouvent et les observateurs sérieux, les plus rigoureux, le reconnaissent. $ et pourtant, il faut admettre que l'année se termine dans une atmosphère moins sereine et que les perspectives sont plus sévères. $ certes, je fais la part de la campagne d'intoxication politique dont les causes et les origines sont diverses, mais dont les objectifs sont identiques et trop évidents. $ néanmoins, il y a des réalités et, d'abord, la hausse des prix, qui depuis l'été dernier, en particulier, a pris un rythme excessif et inquiétant pour des causes, je l'ai déjà dit, dont certaines sont extérieures et dont d'autres nous sont propres. mais la hausse considérable du prix du pétrole, notre source d'énergie principale, est un nouveau facteur d'accélération. $ par ailleurs, la crise qui s'est instaurée dans le marché mondial du pétrole et ses conséquences, les problèmes monétaires, tenant en particulier aux mouvements en dents de scie du dollar, tout cela crée un risque de ralentissement économique, ici ou là. et assurément, si cela se produit, aucun pays ne pourra y échapper complètement. $ enfin, la vague de violence qui s'est installée un peu partout dans le monde et qui n'épargne pas toujours notre pays inquiète et trouble tous ceux et toutes celles d'entre vous qui ne demandent qu'à vivre en paix et à travailler avec tranquillité. $ en cette soirée, la dernière de l'année, que vous allez passer, je l'espère, en famille ou entre amis, à échanger des voeux, je voudrais que les miens vous apportent du réconfort. $ assurément l'année 1974 risque d'être difficile et en tout cas, plus que tout, elle est incertaine. c'est pourquoi d'ailleurs, le gouvernement s'est bien gardé de prendre des mesures hâtives et inconsidérées, malgré les conseils et les reproches que nous distribuaient, matin et soir, certains qui n'ont pas de meilleur plaisir que de dire du mal de leur pays. $ nous nous sommes bornés à faire appel à votre sagesse et à nous doter des moyens de faire face aux circonstances, circonstances dont personne, aujourd'hui, ne peut prévoir avec précision ce qu'elles seront. mais je puis vous assurer que tout sera fait pour maintenir votre niveau de vie et votre pouvoir d'achat, notamment celui des plus faibles. je puis vous assurer que tout sera fait pour maintenir l'ordre, garant de la liberté. $ seulement pour cela, j'ai besoin de votre aide et de votre participation. de votre attitude, de votre action, de votre sang-froid dépend pour une bonne part notre destin collectif. $ quant à moi, que vos suffrages ont placé à la tête de l'état, j'ai, sachez le, conscience de mes responsabilités. ces responsabilités, je les exercerai pleinement, avec le gouvernement, qui est fort de ma confiance, et du soutien de l'assemblée nationale que vous avez élue il y a moins d'un an. $ je voudrais que cette certitude vous détourne du découragement ou de la résignation, et vous ouvre les voies de l'espérance et de la volonté. $ soyons résolus et le ciel s'éclaircira, soyons unis et l'avenir nous récompensera. $ françaises, français, du fond de mon coeur, je souhaite que l'année 1974, malgré quelques bourrasques, vous apporte à chacune et à chacun de la joie dans votre vie personnelle, familiale, dans vos projets. bonne année, françaises, français, bonne année et vive notre france. $ bonne année pour chacune de vous, bonne année pour chacun de vous. il est près de 8 heures et vous vous préparez sans doute à célébrer la fin de l'année avec votre famille, avec vos amis et peut-être aussi, quelques-uns, dans la solitude. pendant les quelques minutes où je vais vous parler, je ne voudrais ni vous ennuyer ni vous attrister. ni vous ennuyer en vous présentant les actions à conduire dans la politique française, actions que je vous ai déjà décrites et dont j'aurai l'occasion de vous parler à nouveau le mois prochain, ni vous attrister en vous rappelant les difficultés et les risques réels du monde dans lequel nous vivons et dans lequel nous allons vivre l'an prochain. $ je voudrais que mes voeux soient vraiment des voeux, les voeux de la france pour les français et les voeux des français pour la france. d'abord, les voeux de la france pour les français. $ qui que vous soyez, vous appartenez à un ensemble, à une commune, à une région, à une profession, à une religion, à une génération, et peut-être à un parti politique ou à un syndicat; et, pourtant, l'ensemble le plus important auquel vous appartenez, c'est la communauté nationale des français; et, d'ailleurs, quand on veut vous décrire, lorsque vous vous déplacez à l'extérieur, on dit : c'est une française, ou un français. de même, c'est la société française qui affecte le plus profondément votre sort pendant toute votre vie. $ je souhaite, au nom de la france, que la société française vous traite avec dignité et avec justice, qu'elle vous permette de répondre à vos aspirations, à vos ambitions de travail, qu'elle assure votre épanouissement, qu'elle garantisse aussi bien que possible vos ressources et votre emploi. $ pour moi, l'année 1974 a été l'année de la liberté: liberté, vous l'avez vu, du choix des français au moment de l'élection présidentielle et, depuis cette date, un effort pour protéger votre liberté, la liberté de votre vie privée contre les écoutes, contre la censure, la liberté de vos choix individuels et familiaux concernant les hommes et les femmes, la liberté des travaux du parlement, que nous avons laissé décider et trancher librement, et d'ailleurs avec beaucoup de sérieux, sur les grands sujets du moment. $ après l'année 1974, qui a été l'année de la liberté, je souhaite que 1975 soit l'année de la fraternité, c'est-à-dire que vous sentiez autour de vous se resserrer la fraternité française. cela veut dire que le gouvernement devra traiter un certain nombre de problèmes qui intéressent, par exemple, les conditions de travail ou de rémunération de certaines catégories de travailleurs dont nous avons vu les difficultés, comme dans les p.t.t, ou dont nous les apercevons, comme dans le personnel hospitalier. $ cela veut dire qu'un effort particulier devra être accompli en direction de catégories défavorisées, les jeunes à la recherche d'un emploi, les personnes âgées qui ont vu que le dernier conseil des ministres de l'année, le jour de noël, a pris des dispositions en ce qui les concerne, les handicapés, pour lesquels un texte de loi a été voté. $ cela veut dire aussi que, cet esprit de fraternité, les problèmes des ressources de certaines catégories atteintes par l'inflation - je pense aux agriculteurs, je pense aux artisans, dont les conditions de vie sont difficiles dans l'économie moderne, je pense à certaines petites entreprises - devront être examinés avec soin et avec attention. $ je souhaite donc que 1975 soit l'année de la fraternité et qu'ainsi la france vous apporte, à chacune et à chacun d'entre vous, le sentiment d'appartenir à une communauté vivante, chaleureuse et fraternelle. $ puis, il y a les voeux des français pour la france. parfois, on m'interroge à l'occasion d'une déclaration, d'une interview, et on me demande: " pour vous, la france, qu'est-ce que c'est ? " $ pour moi, la france c'est ce qu'il y a de meilleur dans le monde, à cause de son paysage et à cause de son peuple. vous avez vu que, dans les quelques mois qui ont suivi l'élection présidentielle et bien que la france ait choisi, pour la représenter, le plus jeune des dirigeants des grands pays, notre pays a affirmé à nouveau sa place parmi les nations responsables des grands problèmes du monde. je souhaite que la france, en 1975, continue de jouer ce rôle, c'est-à-dire qu'elle exprime à la fois la mesure, la tolérance, la conciliation. je lui souhaite, dans le monde tourmenté où nous vivons, d'apparaître précisément comme un pays capable de proposer la conciliation aux autres et, en même temps, de rechercher avec réalisme la solution des problèmes qui se posent désormais à l'échelle du monde et qui sont donc des problèmes mondiaux. $ ces voeux, je voudrais les adresser à certaines catégories de français et, d'abord, à nos compatriotes, les français des antilles, qui m'ont si bien reçu. $ je ne sais pas si vous avez pu le voir, ils m'ont reçu avec leurs yeux et avec leurs mains. quand je suis rentré des antilles, mes mains étaient couvertes des écorchures que leurs ongles y avaient faites en me serrant les mains! $ je leur souhaite, à eux, à nos autres compatriotes des départements et des territoires d'outre-mer, auxquels j'irai rendre visite, de se sentir bien dans la fraternité de la société française. $ je pense aussi aux français installés à l'étranger, qui font partie de notre famille nationale. $ et je voudrais en votre nom m'adresser ce soir aux plus malheureux des français, à ceux pour lesquels ce soir ne sera pas une fête. je veux dire d'abord les victimes des accidents cruels, et notamment les familles de ceux qui ont été victimes d'accidents du travail, comme celui qui a frappé la population minière du nord. $ je pense aussi aux français qui sont ce soir dans les hôpitaux, dans les hospices, dans les prisons. $ je voudrais également adresser notre salut aux travailleurs immigrés qui vivent parmi nous, portugais, espagnols, algériens, marocains, citoyens des états francophones d'afrique, qui nous apportent leur travail et leur activité, et qui doivent se sentir à leur place dans une société française qui les accueille. $ je voudrais enfin, pensant à la france à la fois chrétienne et révolutionnaire, dire que nous ne pouvons pas célébrer la fin de l'année ou apercevoir le début de l'année nouvelle sans ressentir la misère du monde qui nous entoure. $ naturellement cette misère, ce soir, nous l'oublierons, mais elle, comme une veuve, elle veillera dans la nuit, debout, sans dormir. $ ce soir, c'est l'année 1974 qui s'achève. cette année, nous l'avons un peu maltraitée avec ce trait de notre caractère qui nous conduit à la critique incessante. et pourtant, c'est une année qui aura connu des arbres et des fleurs, une année ou des êtres se seront rencontrés, une année où certains auront commencé à apprendre, à produire, à imaginer, à inventer, une année qui fait partie de notre vie et une année que nous ne reverrons plus. adieu donc, 1974, et salut à toi, 1975 ! $ je souhaite que tu sois une année accueillante pour les français, que tu répondes à leur attente, à l'attente de chacune et de chacun d'entre vous, à ses espoirs, à ses voeux, à ses désirs, à son coeur. bonne année, françaises et français et bonne année la france ! $ lorsque les chefs d'état expriment leurs voeux, on dirait qu'ils ne peuvent pas échapper à la règle de leurs fonctions et que leurs voeux s'adressent inévitablement à la politique. pourtant, je voudrais, ce soir, président de tous les français, que mes voeux s'adressent naturellement et affectueusement à la france, que j'ai pour mission de conduire et de servir, et à vous, les françaises et les français, mes compatriotes et mes amis. $ à la france. je souhaite que l'année 1976 contribue au rayonnement de la france. pourquoi dis-je rayonnement et ne dis-je pas grandeur ? parce que la grandeur de la france peut tenir soit à sa dimension, du temps où, par exemple, en 1800. elle était trois fois plus peuplée que la grande-bretagne et presque aussi peuplée que la russie, soit à la manière dont elle fait face aux difficultés qu'elle traverse, comme du temps de la france combattante et de la france libre. aujourd'hui, dans le monde où nous vivons, compte tenu de notre dimension et, pour le moment, de l'absence d'épreuve, le mot qui convient à la france est celui de rayonnement. pour que la france rayonne, elle doit offrir une image humaine, libérale, mondialiste et moderne. $ elle était dans ce rôle en proposant et en accueillant en 1976 l'ouverture du premier dialogue nord-sud entre les pays riches et les pays pauvres. partout où nous sommes allés cette année en votre nom, en afrique francophone, à alger et à constantine, à rabat et à fez à varsovie et à auschwitz, à kinshasa, à athènes et à thessalonique, à la moscova et à kiev, à tunis au caire et à ismaïlia, partout nous avons rencontré le rayonnement de la france. puisse-t-elle, dans notre univers tourmenté et violent, rester le phare de la liberté et du rapprochement entre les hommes. je le souhaite pour elle et pour le monde. $ à vous, mes compatriotes, mes voeux s'adressent à votre mieux-être, à la qualité de la vie et à l'unité des français. $ le mieux-être, parce que nous avons traversé une crise sévère, mondiale, dont nous avons cherché à limiter les effets sans pouvoir agir directement sur ses causes. le ciel de l'économie s'éclaircit. je souhaite que ce soit à votre avantage, afin que vous viviez mieux en 1976 du produit de votre travail, dans une société plus active, plus juste et plus solidaire. $ la qualité de la vie, pour souligner que l'économie n'est qu'un instrument au service des besoins de l'homme. le progrès économique n'est fait ni pour vous asservir ni pour vous broyer. les forces, les forces immenses de l'économie doivent être appliquées à ce qui peut alléger l'effort, améliorer ou préserver le cadre de vie et faciliter les tâches quotidiennes, notamment celles des familles dont l'ensemble des problèmes sera considéré en 1976 pour qu'elles soient la cellule fondamentale et moderne de l'organisation de notre société et aussi le cadre de votre propre bonheur. $ l'unité des français, car chaque peuple a son tempérament, ses ressorts et ses défauts. le nôtre cultive avec passion, depuis l'origine, ses divisions et ses désaccords. je suis sûr que cela ne lui rend pas service. je ne crois pas que cela le rende plus heureux. les français ne se retrouvent unis dans le malheur. $ puisqu'il s'agit de formuler des voeux, je souhaite l'entente et l'unité des français. ce ne serait renoncer à aucune de leurs convictions ou de leurs préférences, mais ce serait ressentir et témoigner de la fraternité des français en un temps où elle est nécessaire. cette fraternité veut que nous nous adressions ensemble aux plus défavorisés, aux personnes âgées ou seules, aux malades, aux handicapés et à leur famille, aux travailleurs en chômage ou qui effectuent des travaux pénibles, aux immigrés qui vivent parmi nous :portugais, espagnols, africains du nord, africains, à ceux qui sont retenus au loin ou privés de leur liberté, et aussi à nos compatriotes les plus éloignés des départements et des territoires d'outre-mer. $ à eux tous, à vous tous, je souhaite, au nom de la france, une bonne et heureuse année 1976,et je crois qu'anne-aymone veut aussi vous adresser ses voeux. $ à tous et à toutes, j'exprime mes voeux très chaleureux pour cette nouvelle année. qu'elle vous apporte, à vous et à ceux que vous aimez, bonheur, santé et succès. j'ajouterai un souhait : que ceux d'entre nous qui avons la chance d'avoir le bonheur et la santé n'oublient pas ceux qui sont moins favorisés. que pour eux aussi 1976 soit une année meilleure. bonne année à tous ! bonne année à tous ! $ je vous adresse tous mes voeux. comme un peuple que l'histoire a rendu septique, vous ne croyez pas beaucoup à la sincérité des hommes politiques. pourtant, mes voeux sont amicaux et sincères. je souhaite que vous soyez heureux, chez vous, avec ceux que vous aimez, ce qui est le bonheur le plus important. je souhaite que vous gardiez la santé et la sécurité, je souhaite que vous puissiez travailler en paix à améliorer votre sort. $ les temps sont difficiles pour beaucoup d'entre vous, ceux des jeunes qui cherchent un travail digne de leurs capacités, ceux des hommes déjà mûrs qui se voient privés de leurs responsabilités à un âge où il est difficile de recommencer sa vie, ceux dont les entreprises, grandes ou petites, traversent des difficultés. l'action économique en cours est faite pour régler ces problèmes. $ mais je voudrais, ce soir lui ajouter une nouvelle dimension, plus simple et plus humaine, en vous disant que cette action sera conduite, en 1977, pour résoudre les problèmes quotidiens des français, ceux que vous avez rencontrés dans cette difficile année 1976 et ceux que nous rencontrerons en 1977. $ j'adresse aussi mes voeux à ceux qui sont les plus démunis de fraternité et que nous ne devons pas oublier ce soir: les isolés, les handicapés et leur famille, les personnes âgées, ceux que le sort a frappés dans leur corps ou dans leur coeur, les travailleurs immigrés loin de chez eux et tous ceux qui sont séparés, éloignés, exilés. $ à chacune, à chacun, si ma voix lui parvient, qu'elle lui apporte un signe d'amitié de la france. $ pour la france, je souhaite qu'elle soit, en 1977, unie, juste, active et intelligente. unie, pour faire face avec toutes ses forces aux problèmes de notre temps, comme elle est capable de le faire. juste, pour réduire entre ses enfants les inégalités excessives de condition ou de destin. active, pour poursuivre son progrès et tenir son rang dans le monde. et intelligente. je souhaite que la france soit intelligente en 1977 pour sortir des idées étroites, des conceptions dépassées, pour bien comprendre le monde où nous vivons et pour choisir des solutions généreuses et courageuses. $ françaises et français, mes contemporains et mes amis, je vous demande de prendre en charge avec moi, en 1977, le sort de la france, car ce sort ne dépend que de vous. il ne vous sera pas imposé de l'extérieur, il dépendra de vos efforts, de votre application, de votre enthousiasme. $ il ne faut pas vous laisser aller à je ne sais quelle fatalité que nous subirions comme malgré nous, tout en la dénonçant. il n'y a pas d'autre fatalité que celle qu'on accepte de subir. conduisons nous comme un peuple jeune et fier. ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l'histoire! $ il est vrai que l'année 1976 a été plus difficile que nous l'imaginions. à nous de faire que 1977 soit moins mauvaise que nous ne le craignons. elle nous apportera les premiers résultats de nos efforts. $ ce soir, vous allez partager une fête. qu'elle ouvre pour vous l'année nouvelle et qu'elle vous apporte aussi ce sens de la gaieté française, la gaieté de notre peuple qui en a vu bien d'autres, et a su toujours, surmonter ses difficultés ! $ adieu 1976, nous ne t'oublierons pas, avec tes saisons, tes joies et tes peines, et bonne année 1977, pour la france et pour vous tous! $ ce soir, ce n'est pas le chef de l'état qui vient vous parler de politique. c'est l'un d'entre vous auquel vous avez confié démocratiquement, il y a trois ans et demi, la première responsabilité dans la république, qui vient vous exprimer ses voeux. $ pour qu'ils gardent ce caractère, ils seront improvisés. il est naturel que je vous adresse mes voeux parce que, pendant l'année, dans l'exercice de mes fonctions, je pense à vous, à vos bonheurs et à vos malheurs, à vos activités et à vos difficultés, parfois à votre mécontentement et aussi à votre attachement pour notre cher et glorieux pays. $ les voeux que je veux vous dire sont les mêmes que ceux que vous échangerez tout à l'heure entre vous: je vous souhaite le bonheur et la santé. $ le bonheur dans votre vie personnelle et dans votre vie professionnelle, le bonheur pour votre famille, qui est, je pense, la cellule privilégiée de votre bonheur, le bonheur dans vos relations avec vos amis et vos camarades, proches ou lointains. et aussi la santé, pour que la souffrance vous épargne en 1978, pour que vous gardiez toutes vos forces et que vous puissiez ainsi exprimer votre dynamisme et votre gaieté. $ les voeux que nous adressons ensemble à la france sont les mêmes: le bonheur et la santé. $ le bonheur pour la france, c'est la confiance en elle-même et c'est l'unité. la confiance en elle-même, parce que nous traversons une époque difficile, qui est une époque d'évolution et d'adaptation dans le monde, à la recherche d'un nouvel équilibre. $ la france doit avoir confiance en elle-même, parce qu'elle est capable de surmonter ces difficulté. quant nous pensons à ce qui s'est passé en france depuis le début de ce siècle, et dont beaucoup d'entre vous se souviennent, quand nous pensons à la première guerre qui a décimé la plupart des familles françaises, quand nous pensons au deuxième conflit, dans lequel notre pays a été totalement occupé et son économie désorganisée, et lorsque nous constatons que nous avons été capables de surmonter ces difficultés, la france peut avoir confiance en elle-même pour surmonter les difficultés du présent. $ et aussi l'unité. c'est votre expérience: lorsqu'une famille est divisée, lorsqu'elle se déchire, lorsqu'elle se dispute, il n'y a pas de bonheur possible. ceci est également vrai pour la france. c'est pourquoi je lui souhaite, nous lui souhaitons davantage d'unité. $ il y a un personnage dans notre littérature qui, jadis, venait soulever le toit des maisons pour observer ce qui s'y passe. si, ce soir, ce petit personnage soulevait le toit des maisons, qu'apercevrait-il? $ dans les villes, dans les campagnes, dans les départements et territoires d'outre-mer, dans les familles des français à l'étranger, il verrait la grande fête des français, réunis chacun selon ses préférences et son tempérament. $ c'est en pensant à cette grande fête des français que je me souviens d'un poème de paul fort dont on a fait une chanson : " si tous les gars du monde voulaient se donner la main... " $ ceux d'entre vous qui ont entendu cette chanson ont certainement pressenti qu'il y avait là la recette du bonheur et de la paix dans le monde. $ ce qui est vrai du monde est vrai de la france: "si tous les gars de france voulaient se donner la main..." ce sera mon voeu personnel ce soir. $ je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année1978 et je souhaite à la france, qui va tout à l'heure en franchir le seuil, de connaître une bonne année. $ bonsoir, le 1er janvier n'est ni pour vous ni pour moi un événement politique. c'est le jour où deux années se rencontrent ;le temps qui passe et le temps qui vient ;les souvenirs qui s'éloignent et les espoirs qui se rapprochent. c'est pourquoi les voeux les meilleurs sont les plus simples. $ je vous adresse les souhaits que les français échangent entre eux depuis toujours : le bonheur, la santé et le succès. le bonheur pour chacune et chacun de vous, pour votre famille, vos enfants, vos parents et vos amis. j'exprime particulièrement mes voeux de bonheur à celles et ceux qui vivent dans la solitude, du fait de leur âge, ou des circonstances de vie. ces voeux seront, en effet, les seuls qu'ils recevront ce soir. mes voeux de bonne santé, pour qu'en l979 la souffrance vous épargne. et puis mes voeux de succès, dans votre travail, dans votre activité professionnelle, dans vos études, dans l'éducation de vos enfants. $ chacun pense à ceux qui ont été frappés par la crise, hommes, femmes, certaines régions à tradition industrielle. jusqu'à ces dernières années, le chômage épargnait les pays les plus riches. depuis quatre ans, tous sont touchés. à quelques signes, on reconnaît que cette crise commence à refluer lentement, comme une inondation qui se retire. mais il faut diriger et hâter ce reflux pour réorganiser rapidement notre économie, développer l'emploi, et aider les régions les plus touchées à reprendre confiance. ce sera l'effort du gouvernement en 1979. s'il y parvient, avec le concours de tous, alors la france sortira plus forte de la crise. $ dans ma fonction, je suis conduit à penser tous les jours à la france dans le monde, et à la france dans l'avenir. je souhaite que, en 1979, la france fasse rayonner son message de paix, de liberté, et de fraternité dans le monde. je reviens d'afrique. $ dans trois jours, j'accueillerai, en terre française, les trois dirigeants des états-unis d'amérique, d'allemagne et de grande-bretagne. $ au printemps, je me rendrai en union soviétique. pendant les six prochains mois, la france assurera la présidence de la communauté européenne. $ partout, je m'efforce d'affirmer l'image de la france, celle d'un pays ouvert sur l'évolution du monde, indépendant et fier mais fraternel, actif mais respectueux de la liberté et de la dignité des autres. la france sert la cause de la paix et de l'humanité par son action diplomatique, connue ou discrète, par sa présence en temps utile au sein des " casques bleus ", par l'accueil qu'elle fait aux malheureux réfugiés. $ enfin, je souhaite qu'en 1979 nous nous organisions pour préparer l'avenir de la france, avec intelligence et réalisme. ce sera notamment l'affaire des éducateurs et des jeunes. $ mon dernier souhait sera pour l'unité de la france. la france est au total, malgré d'inutiles querelles, plus unie qu'il y a un an. on pouvait craindre qu'elle ne sorte déchirée du grave débat politique de mars dernier. la haine et la rancune pouvaient à nouveau diviser les français. mais le sens de l'unité - ce sens venu du fond des âges et qui est le certificat de naissance des nations, - le sens de l'unité l'a emporté grâce au concours, je tiens à le dire, des uns et des autres. c'est notre bien le plus précieux, c'est le vrai cadeau à nous faire, celui de l'unité de la france ! pour que notre pays démocratique, et donc légitimement divers dans ses opinions, conserve, pour tout ce qui est essentiel, cet instinct d'unité qui fait la force des grandes nations. voici donc mes voeux pour 1979 :que les français soient heureux et qu'ils soient heureux d'être français. bonne année à chacune et à chacun de vous. $ françaises et français, mes chers amis, je vous exprime les voeux très affectueux du président de la république pour une heureuse année 1980. $ ces voeux, sans formalité ni protocole, s'adressent à toutes les françaises et à tous les français, quelles que soient leur condition, leur activité, leur croyance ou leurs opinions. pour reprendre la devise de notre république, ce sont des voeux fraternels. $ ces voeux de bonheur sont naturels pour ceux qui ont la chance d'avoir réuni autour d'eux leur famille ou la chaleur de leurs amis. ils vont aussi à ceux qui passeront cette soirée dans la solitude, du fait de leur âge ou de leur isolement. je les adresse aussi à nos compatriotes lointains des départements et territoires d'outre - mer, aux français qui représentent la france à l'étranger, à ceux que le malheur a frappé en 1979,aux réfugiés politiques que vous avez généreusement accueillis, à celles et ceux qui souffrent dans leur santé ou dans leur liberté. $ à vous toutes et à vous tous, j 'exprime les voeux du président de la république. $ mais, dans ce monde dangereux, à un moment où l'on voit flamber le prix du pétrole et de l'or, vous êtes en droit de vous interroger :que signifient des voeux pour cette fin d'année ? est-ce une illusion que l'on vous propose ? que peut-on attendre en 1980 et pour les années 80 ? $ je vais essayer de répondre à ces questions en quelques mots simples et brefs, parce que c'est pour vous une soirée de fête. $ 1980 nous apportera-t-il la paix ou la guerre ? l'aggravation de la crise ou la sauvegarde de notre manière de vivre ? $ la paix ou la guerre ? la paix, je l'espère, et nous y travaillons. le danger de guerre existe. nous vivons dans une de ces périodes où l'équilibre du monde repose sur la capacité de sang - froid de quelques hommes. j'espère que la sagesse des dirigeants l'emportera. la france travaille pour la paix. elle le fait dans l'immédiat par sa diplomatie ferme et réaliste et qui a contribué à écarter du continent africain voisin les menaces de déstabilisation ;elle le fait pour le futur par des initiatives telles que le dialogue nord-sud afin d'extirper les causes des inégalités et des tensions dans le monde. $ la crise ? elle nous menace, en effet. nous allons subir un nouveau choc, du fait de l'augmentation des prix du pétrole confirmée récemment à caracas. la facture à payer pour la france et pour les français sera plus lourde qu'en 1973-1974. cela ne sert à rien de le dissimuler ou de le nier. $ mais la france n'est plus celle de 1973. elle s'est transformée depuis, elle s'est durcie devant les difficultés, elle est plus réaliste et plus forte. elle est mieux armée pour résister au choc. $ de tous les pays industriels, notre pays est celui qui s'est doté de la politique énergétique la plus complète. nos centrales d'électricité nucléaire, dont la sécurité fait l'objet, bien entendu, de toutes les précautions nécessaires, entrent progressivement en service. elles ont déjà permis la création de cent mille emplois. en dix ans, de 1975 à 1985, elles représenteront une capacité, équivalant à 45 millions de tonnes de pétrole par an. c'est un peu comme si les français avaient construit de leurs mains un gisement de pétrole capable de produire annuellement plus de la moitié de ce que nos voisins britanniques tirent de la mer du nord, et un gisement qui, lui, ne s'épuisera pas. $ pendant cette même période, notre industrie s'est transformée, s'est adaptée. la sidérurgie, agonisante l'an dernier, s'est heureusement ressaisie. nous nous sommes placés systématiquement dans les secteurs de pointe avec cette année le succès commercial d'airbus, le lancement réussi d'ariane, le développement sans précédent de nos télécommunications et de notre informatique. oui, les français, en cinq ans, ont beaucoup travaillé et ils ont commencé desserrer les contraintes de l'avenir. pendant cette même période, nous avons poursuivi notre progrès social. je le dis parce que, dans le tourbillon des critiques, les faits les plus simples sont parfois dissimulés à vos yeux. $ de 1974 à 1979, la quantité de biens et de services produits en france - je dis bien la quantité - a augmenté de 15 % et cette croissance a servi à réduire les inégalités dans le sens d'une plus grande justice, car nous vivons dans une période de réduction des inégalités. $ quelques exemples :le pouvoir d'achat des personnes âgées les plus défavorisées - je parle bien de leur pouvoir d'achat - a été augmenté de 60 %. le pouvoir d'achat du smic a été augmenté de 32 %. le pouvoir d'achat des salaires des travail leurs a été augmenté de 22 %. et dans le même temps, nous nous sommes engagés dans une politique d'ensemble de soutien des familles, cellules vivantes et chaleureuses de la société française. $ malgré la crise, malgré les difficultés, la france a continué son progrès. $ ce que nous avons fait, nous sommes décidés à le poursuivre. nous allons subir un nouveau choc pétrolier, nous allons connaître à nouveau le déficit de notre commerce extérieur, mais peu à peu nous rétablirons notre situation. $ pourquoi ? parce qu'il s'agit des français et je voudrais vous dire un mot sur vous. moi qui, du fait de ma fonction de président de la république, rencontre les autres dirigeants, je suis fier de représenter les français. ce sont des gens sérieux et courageux, comme ils viennent de le démontrer face à la crise de l'énergie. ils ont de grandes facultés d'adaptation et c'est pourquoi il ne faut pas les écraser sous les contraintes ou les formalités bureaucratiques. c'est un peuple généreux quand il le faut, et qui vient de le démontrer vis-à-vis des réfugiés du sud - est asiatique. c'est aussi un peuple qui, dans les circonstances dangereuses, a l'instinct de son unité. $ c'est pourquoi, dans de telles circonstances, les divisions entre français nous apparaissent si dérisoires. $ en 1980, la. france a besoin du sérieux, du courage, des facultés d'adaptation, de la générosité et de l'unité des français. $ quant à moi, je me consacrerai à cette recherche de l'unité entre les français, de cette unité qui est à la fois si nécessaire et au fond d'eux-mêmes, si désirée par les français. $ mes chers amis, je reviens à mes mots du début pour vous exprimer mes voeux très affectueux pour 1980. bonne année à vous toutes et à vous tous, et aussi, maintenant, bonne soirée. $ mes chères françaises et mes chers français, ce soir est une fête pour la plupart d'entre vous. je ne l'oublie pas. vous ne souhaitez pas qu'on ravive vos soucis. mais c'est aussi un de ces instants - bien rares en vérité - où je peux m'adresser à vous sans être tenu par un sujet particulier. $ la fin d'une année qui emporte des joies et des peines, des amours et des regrets, des souvenirs qui pâlissent, l'arrivée d'une nouvelle année, encore inconnue et indécise, nous rappellent la marche inexorable du temps, pour chacun d'entre nous, et nous invitent à la réflexion. $ c'est pourquoi j'ai choisi de vous dire deux choses toutes simples, mais qu'il me semble que je dois rappeler dans un moment difficile pour le monde, et difficile aussi pour notre pays. ces deux choses, les voici : $ la france est un grand pays, et elle doit le rester. la france est une république de libertés, et vous en êtes les soutiens. la france est un grand pays. elle n'est pas une des deux superpuissances. mais c'est un des plus grands et, des plus vigoureux pays du monde. la force d'un pays se mesure à plusieurs signes : $ des signes économiques :son niveau de vie, sa productivité, sa présence dans les secteurs de pointe et dans la science, la solidité de sa monnaie, l'indépendance de ses approvisionnements. c'est ainsi que la part de notre électricité d'origine nationale, qui était de 45 % en 1973, atteindra 70 % à la fin de 1981. le lacet passé autour de notre cou sera desserré d'autant. $ la force d'un pays se mesure ainsi à des signes politiques :la stabilité et l'efficacité de ses institutions, l'indépendance et la puissance de sa défense, son active diplomatie de paix, sa contribution à l'organisation du monde. $ sur tous ces points. la france compte parmi les meilleurs. c'est pourquoi la france est respectée et estimée dans le monde. $ de ce rôle et de ce rang de la france dans le monde, nous sommes solidairement responsables. il faut peu de chose pour détruire l'image d'une nation : le relâchement, l'impatience, la désunion. $ l'année 1981 sera encore une année difficile. conservons ce qui fait notre force ! faisons le nécessaire pour que la france continue d'être un grand pays. c'est le premier voeu que j'adresse en votre nom à la france. $ la france est une république de libertés. beaucoup de libertés ! chacun de nous peut se déplacer comme il veut, pratiquer sa religion. lire et écouter ce qui lui plaît, critiquer s'exprimer comme il l'entend. peu de pays, peu de peuples - hélas ! - bénéficient d'autant de libertés. ces libertés nous sont naturelles, parce qu'elles sont l'acquis précieux des générations de français qui les ont patiemment - et parfois impatiemment - conquises. $ lorsque l'usage de la liberté vous parait excessif - et je sais que beaucoup d'entre vous le pensent parfois - dites-vous que la liberté est un bien fragile, que tant d'autres hommes et tant d'autres femmes dans le monde voudraient connaître autant que nous, et qu'il nous faut savoir sauvegarder. $ la liberté trouve sa limite nécessaire dans le respect des lois, faites pour interdire les abus. les lois doivent être respectées. faites confiance à ceux qui sont chargés, en votre nom et pour vous, de les appliquer. ils le font souvent au péril de leur vie. $ mais le vrai fondement de la république est dans la sagesse du citoyen. vous, toutes et tous, vous êtes davantage responsables du destin de notre pays qu'à aucun autre moment de son histoire, parce que tout ce qui se passe dans le monde, connaissez aussitôt, parce que vous en savez plus sur les problèmes de notre temps que tous ceux qui vous ont précédés. $ vous savez que nous devons faire face à de grandes difficultés, parce que le monde change, qu'il est plus dur et moins prévisible qu'auparavant et qu'il peut devenir menaçant, et qu'en même temps nous voulons y maintenir notre rang et faire de la société française une société plus juste. $ nous ne pouvons pas compter en 1981 sur des facilités venues de l'extérieur. nous ne pourrons compter que sur nos propres forces. ce progrès nous le recherchons dans les voies de la raison, de la tolérance et de la liberté. ce ne sont pas les plus faciles ! mais je vous dit bien haut que ce sont les plus françaises. $ j'ai confiance dans le progrès de la france. je vous le répète, j'ai confiance dans le progrès de la france. on me reproche parfois mon optimisme. ce n'est de l'optimisme mais de la confiance dans un pays que j'aime et que je respecte, une confiance qui vient du plus profond de notre sang et qui se respire avec l'odeur de notre terre. $ demeurez tels que vous êtes, capables de distinguer ce qui est important et ce qui est raisonnable. et les voeux que je vous adresse, ce sont les mêmes que le poète charles péguy exprimait aux lecteurs de sa revue : " à l'héritage français, nous demanderons cette forme de courage si particulière et si éminente, que l'historien sera forcé de l'appeler le courage français, ce courage essentiellement fait de calme et de clarté ". $ et maintenant, ce n'est le président qui vous parle. c'est votre compatriote qui vous souhaite de tout coeur, à vous françaises, à vous français, une année qui satisfasse vos espoirs et vos ambitions, une année heureuse pour vos enfants, avec leur joli sourire innocent, une année où la solitude soit moins glacée pour les isolés, où la maladie soit moins cruelle pour les malades, où les difficultés de tous les jours soient moins lourdes pour les plus démunis; une année de paix, et, tout simplement, si la providence le veut bien, une année de bonheur. bonsoir et bonne année ! $ françaises, français de métropole et d'outre-mer, je vous souhaite une bonne année et je souhaite, en votre nom, bonne année à la france! $ seule l'histoire pourra dire, avec le recul du temps, la trace laissée par l'année qui s'achève ; mais, chacun sait déjà que 1981 aura été l'année du changement que la france a voulu et que son peuple, le 10 mai, m'a chargé de conduire, avec le concours du gouvernement de la république et de l'assemblée nationale issue des dernières élections. $ je vous avais promis d'entreprendre aussitôt les réformes qui permettraient ce changement. nous l'avons fait. le gouvernement a proposé, et le parlement a voté les nationalisations dont le pays avait besoin pour mener à bien sa politique économique. $ je vous avais promis de réduire la domination de l'état sur les individus, sur les collectivités locales, communes, départements, régions. dans le respect de l'unité de la nation, vous disposerez du pouvoir et du droit à la différence, à la responsabilité, vous gérerez plus largement vos propres affaires et vous ne verrez plus l'administration régenter de paris votre vie quotidienne. $ j'avais promis aux plus pauvres et aux plus démunis d'entre vous le moyen de vivre un peu mieux, tout en relançant la consommation populaire, si nécessaire à la croissance de notre économie. $ nous l'avons fait, en attendant de pouvoir le faire davantage. l'augmentation des bas salaires, du minimum-vieillesse, des allocations pour les handicapés, de l'allocation logement, des allocations familiales, les aides apportées aux petits et moyens exploitants agricoles accablés pendant huit années successives par la baisse de leur pouvoir d'achat, les mesures de rattrapage prises pour certaines catégories comme les anciens-combattants ou les rapatriés, tout cela, sans oublier l'impôt sur les grandes fortunes, n'est encore que l'esquisse d'une société plus juste qu'il nous faudra bâtir. $ je vous avais promis d'étendre le champ des libertés publiques. nous l'avons fait. notre droit pénal est en voie d'être débarrassé des lois inutilement répressives. mais, nous avons en même temps renforcé votre sécurité : 5 à 6 000 gardiens de la paix, 2 500 gendarmes actuellement recrutés, iront grossir les rangs de la force publique et veiller à la tranquillité des villes et des campagnes. $ je vous avais promis des réformes sociales. ce sera fait dans le courant du trimestre prochain et dès le mois de janvier, avec la réduction du temps de travail hebdomadaire, la cinquième semaine de congés, la retraite facultative à 60 ans, l'interdiction de certains cumuls d'emploi et de retraite, la formation professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans. $ déjà, nous avons garanti le droit des travailleurs immigrés. nous voulons étendre, dans la réalité, le droit des femmes à l'égalité de condition et de salaire qui leur est reconnu par la loi. nous voulons enfin réaliser les droits nouveaux des travailleurs dans l'entreprise, en généralisant les conventions collectives auxquelles échappent encore près de 3 millions de salariés et en faisant de la politique contractuelle - information, négociation -la pierre angulaire de notre vie sociale. $ mais 1982 ne répondra à nos espoirs que si nous faisons reculer et le chômage et l'inflation. $ pour gagner la bataille de l'emploi, j'attends de tous les français qu'ils mobilisent leurs facultés d'énergie, d'initiative et d'entreprise et j'attends du gouvernement qu'il leur en donne les moyens. $ produire plus, produire mieux, c'est une nécessité. il y faudra l'effort de tous, de la constance, de la confiance en soi : il y faudra encore et toujours des réformes. $ réforme de la sécurité sociale, qui doit cesser de peser sur les seules entreprises et sur les salariés. $ réforme de la fiscalité, qui doit cesser de freiner la volonté d'agir. $ réforme de nos structures industrielles, afin que nous soyons capables de reconquérir notre marché intérieur et de distancer sur leur propre terrain nos concurrents étrangers. $ réforme de la distribution. ce sera aussi, croyez-moi, la meilleure façon de vaincre l'inflation. $ en tout cas, la reprise est là. c'est la première réponse à nos efforts communs. $ au dehors, les périls s'accumulent. un pays comme la france sait depuis plus de mille ans que l'histoire appartient aux peuples courageux et qu'habite l'amour sacré de la patrie. c'est pourquoi, dans le cadre de notre alliance, nous devons assurer nous-mêmes notre défense c'est ce que j'ai fait en ordonnant la construction d'un septième sous-marin nucléaire et en fixant la stratégie de nos armées. $ mais le choix qui est le nôtre, c'est la paix, c'est le désarmement, c'est la sécurité collective. pour que la paix l'emporte, et elle doit l'emporter, il faut que se maintienne l'équilibre des forces entre les deux puissances qui dominent le monde. cependant, il est également dangereux que les deux puissances dont je parle puissent coexister sur la base du partage de l'europe d'il y aura bientôt quarante ans. $ tout ce qui permettra de sortir de yalta sera bon, à la condition de ne jamais confondre le désir que nous en avons et la réalité d'aujourd'hui. $ le drame polonais s'inscrit dans cette contradiction. il n'est pas de plus grande solidarité que celle qui nous unit au peuple de pologne. prouvons-le en refusant le système qui l'opprime et la domination qu'il engendre, en défendant son droit, ses libertés, sa juste aspiration à vivre indépendant, et sachons mesurer les lenteurs de l'histoire. $ pour 1982, nos autres objectifs seront principalement de donner à la communauté européenne des dix une volonté politique et de faire entendre la voix de la france parmi les peuples du tiers-monde. $ à cet égard, on doit dire que s'il est des pays plus forts et plus riches que le nôtre, il n'en est pas de plus écouté, tout simplement parce que nous n'avons pas cessé de répéter que la lutte contre la misère et la faim passe par un nouvel ordre monétaire mondial et par le soutien des cours des matières premières dont dépend le sort des pays les plus pauvres. j'étais heureux de compter à paris, à la fin de l'année, trente-trois pays africains venus discuter en confiance avec nous, et de constater que la parole de la france s'identifiait à celle de la liberté. $ françaises, français, avant de vous quitter, je pense à celles et à ceux d'entre vous qui connaissent le deuil, les chagrins, le poids de la maladie et de la solitude, qui souffrent du chômage. je pense, bien entendu, aussi à celles et à ceux qui vont fêter joyeusement le nouvel an en cercle de famille. $ tous ensemble, vous êtes la france, et je vous redis bonne année. que l'espoir et la volonté inspirent notre action ! vive la république! vive la france! $ françaises, français de métropole et d'outre-mer, fidèle à la tradition qui veut que le chef de l'état offre ses voeux à la nation à l'occasion du nouvel an, je vous présente ce soir ceux que je forme pour la france. $ comme la plupart des pays du monde, nous venons de vivre une année difficile. $ la crise, qui jusqu'alors frappait l'europe, s'aggrave aux états-unis d'amérique, gagne le japon, dévaste le tiers-monde. elle est universelle. $ prise dans la tourmente, la france, mieux que les autres, a soutenu à la fois sa croissance, son budget, sa lutte contre le chômage. plus que les autres, elle a défendu le pouvoir d'achat des moins favorisés. plus tard que les autres, elle a réduit, mais pas assez, son inflation. elle s'est moins bien comportée que les autres sur les marchés extérieurs. voilà la vérité. $ au total, en dépit de remarquables réussites - notre agriculture, par exemple, qui en 1982 a connu ses meilleurs résultats depuis bientôt dix ans, le renouveau industriel entrepris par le gouvernement et qui commence à apporter ses fruits - au total, notre production et nos échanges demeurent insuffisants, trop d'hommes et de femmes parfois désespérés attendent un emploi et, je n'hésite pas à le dire, trop d'injustices pèsent encore sur les plus faibles. $ et pourtant, de ce tableau sans complaisance, je tire les raisons de ma confiance pour l'avenir. ce que l'on appelle la politique de rigueur n'est qu'une épreuve de vérité. elle met en pleine lumière les aspérités du terrain et montre à tous l'itinéraire pour en sortir, car nous en sortirons, pour le bien de la france. à cette fin, je vous propose quatre objectifs prioritaires pour 1983. $ d'abord la jeunesse. j'attends du gouvernement qu'il prolonge son action pour que tous les jeunes de 18 à 25 ans soient pourvus d'une formation ou d'un métier. pas de jeunes sans formation professionnelle. je souhaite que ce mot d'ordre rassemble à bref délai les initiatives publiques et privées. $ deuxième objectif, la famille. jamais elle n'a reçu pareil soutien qu'au lendemain du mois de mai 1981. eh bien, retrouvons cet élan. mais je considère, quant à moi, que l'aide au deuxième, puis au troisième enfant, représente pour nous un devoir national. $ troisième objectif, la solidarité. quiconque est seul dans la vie, quiconque est pauvre, quiconque souffre d'être parmi les sans travail, rencontrera, je vous l'assure, une société plus fraternelle. $ solidaire est l'oeuvre du gouvernement, auquel on doit: la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, l'aménagement du temps et des cadences de travail, les droits nouveaux des travailleurs, l'affirmation réitérée des droits des femmes, les nouvelles facilités pour l'installation des jeunes agriculteurs, les chèques-vacances, l'aide accrue aux personnes âgées et aux handicapés. il faudra continuer, sans confondre le souhaitable et le possible. mais, je le répète ici, il n'y aura pas de redressement national sans le préalable de la justice sociale. $ quatrième objectif, et qui commande tous les autres, l'entreprise. bon ! je vais dire une fois de plus ce que j 'ai dit cent fois: il faut produire, et produire plus, et produire mieux. mais à cela, trois conditions. modérer les charges sociales et financières, reconnaître leurs responsabilités à tous les travailleurs, inventer, investir, savoir vendre pour être compétitif. $ d'où l'importance du plan, ce ixe plan qui redeviendra, grâce à nous, l'ardente obligation qu'il n'aurait pas dû cesser d'être. $ grands travaux, expositions universelles, moyens de transport et de communication modernes, ultramodernes, automobiles, métro, airbus, t.g.v., réseaux câblés, satellites, ordinateur individuel, financement public dans les secteurs de pointe pour conquérir des marchés, économies d'énergie, recherche fondamentale et recherche appliquée à la mécanique, à l'électronique, à la médecine. $ françaises, français, nous avons de quoi faire, si nous avons l'envie, la volonté de réussir en sachant avancer à la mesure de nos moyens. alors, ensemble, parce qu'il faut qu'on soit ensemble sans se laisser détourner par des querelles inutiles, alors, ensemble, nous allons travailler à ce que s'épanouissent dans leurs diversités les vertus créatrices de ce grand peuple qui est le nôtre. $ mais comment parler de la france sans regarder autour de nous ? 1983 verra, sur le sol de l'europe, les deux superpuissances s'arranger ou surarmer. je m'en tiens à cette règle d'or: l'équilibre des forces dans le monde et en europe est la plus sûre invitation à la sagesse. paix, équilibre, telle sera en tout cas, dans cette rude partie qui s'engage, la politique française. $ quoi qu'il en soit, nous ne laisserons à personne le soin d'assurer à notre place notre sécurité et notre indépendance. $ aussi ai-je donné l'ordre - toute politique est un choix - de renforcer nos moyens de dissuasion sur lesquels repose la défense du pays. $ mais puisque j'ai prononcé le mot sécurité, je précise qu'il s'applique aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, il n'est pas de compromis quand la communauté nationale est en cause. $ le rayonnement de la france est grand dans le monde, dans cette europe qu'il faut construire, dans cet immense tiers-monde qui a confiance en nous. $ nous en avons besoin pour que notre parole soit entendue partout où la guerre et l'oppression se substituent aux droits de l'homme. je pense à l'afghanistan, au liban, à la pologne, à tant de peuples d'amérique latine et à tous ceux que l'on étouffe et que l'on brise. $ ce soir, ce sera mon souhait de bonne année, un voeu de liberté et d'espérance pour les autres et pour nous-mêmes. oui, françaises et français, bonne année ! vive la république, vive la france ! $ mes chers compatriotes, à vous qui êtes réunis en famille, et avec vos amis, et à vous qui, ce soir, êtes seuls ou malades, j'adresse mes voeux de bonne année. $ celle qui s'achève a été rude, cruelle même pour beaucoup. ma pensée va vers les parents et les proches de nos soldats tombés au liban, vers ceux qui ont, comme eux, perdu un être cher, vers ceux qui souffrent d'une séparation, vers ceux qui connaissent le drame du chômage. à tous je souhaite que l'an nouveau donne des raisons d'espérer. $ mille neuf cent quatre vingt quatre. bien qu'à de nombreux signes on voit notre pays sortir peu à peu de la crise, je ne promets rien d'autre à personne que la poursuite, sans faiblesse, de l'effort de redressement national où nous sommes engagés. $ ce qui a été fait dans ce sens l'a été grâce à vous qui croyez en la france. c'est encore grâce à vous que nous venons de battre ces derniers mois le record absolu de nos ventes à l'étranger. quel succès pour nos producteurs et nos exportateurs et quel exemple pour nous tous! $ mais, ne nous y trompons pas, nous avons devant nous deux obstacles majeurs le premier s'appelle l'inflation qu'il faut encore réduire, et ce n'est pas facile, pour affronter victorieusement la concurrence ; le deuxième, c'est le vieillissement d'une partie de notre appareil industriel qu'il faut adapter au changement prodigieux et accéléré des techniques en formant femmes et hommes aux emplois qu'exigent ces techniques. et comme l'état entend réaliser en 1985 le nécessaire allégement des impôts et des charges, c'est ainsi et pas autrement que nous relancerons l'activité économique, que nous créerons des emplois durables, que nous revaloriserons le pouvoir d'achat des salaires et que nous ferons de la france un grand pays moderne. à condition, évidemment, qu'une politique sociale de solidarité et de dialogue inspire et accompagne la politique économique. elles sont, pour moi, inséparables. $ à l'extérieur, la france est parfois combattue mais toujours respectée. au liban où nous faisons notre devoir, c'est de nous que l'on attend, de part et d'autre, la sauvegarde des vies humaines ; sauvegarde rendue possible en plusieurs circonstances - départ des palestiniens, échanges des prisonniers, aide à la population de beyrouth - par la présence de nos soldats auxquels j'adresse ici mes voeux. au tchad, c'est de nous que l'on attend les chances de la paix et de l'indépendance dans une afrique rassurée. il appartient maintenant, et dans ces deux pays aux nationaux, eux-mêmes, de s'entendre et aux instances internationales d'assurer le relais. alors, mission remplie, nos soldats rentreront chez nous. $ vous avez suivi cette année, souvent avec anxiété, le débat sur les euromissiles, ces armes nucléaires installées en europe et qui ne visent que l'europe. j'ai, en votre nom, soutenu et je soutiendrai demain qu'il devait y avoir équilibre des forces et au plus bas niveau possible, si l'on voulait servir la paix. puissent les russes et les américains se décider à négocier utilement. $ enfin, 1984 sera l'année de l'europe pour le meilleur ou pour le pire. deux rendez-vous sont déjà pris. en juin, on élira les députés européens et la france présidera, dès ce premier janvier, aux destinées de la communauté. première dans le monde sur le plan commercial, il manque à l'europe une volonté politique, c'est-à-dire la conscience de ce qu'elle vaut, de ce qu'elle peut. la france, qui est européenne ne veut pas rater cette chance. $ mes chers compatriotes, voilà pour nous de grandes tâches. sans oublier les autres: plus de sécurité, des banlieues rénovées, et plus d'enfants dans nos familles. en dépit de leurs divergences, je ne me lasserai jamais d'espérer - ni de vouloir -que les français s'unissent quand il s'agit de l'essentiel. bonne année à tous. vive la république! vive la france! $ mes chers compatriotes, ce soir, partout en france, nous souhaiterons la bonne année à ceux que nous aimons. mais nous penserons d'abord à ceux qui souffrent, en ce jour, de solitude, de maladie. de pauvreté et de chagrins de toute sorte. $ nul ne peut vivre sans espoir. aussi mon premier voeu sera-t-il que nous soyons plus solidaires. mon deuxième voeu découle du premier: que la france et que les français s'unissent sur l'essentiel. vous le constatez comme moi: ils se divisent à tout propos alors qu'ils sont si forts, rassemblés. $ permettez-moi un souvenir, tout à fait personnel. grands-parents, parents, huit frères et soeurs, cousins, nous n'étions jamais moins de quinze à vingt, à la maison, dans notre petite ville de charente. quand nous fêtions le nouvel an il n'y avait pas de discours. mais j'entends encore un mot qui revenait constamment dans la bouche de mon père: " tolérance ", " soyez tolérants entre vous " disait-il à notre petite troupe turbulente. $ eh bien ! mes chers compatriotes, un pays est comme une famille. on n'a pas les mêmes goûts, on n'a pas les mêmes idées, mais on a la même patrie. la nôtre est belle et grande. aidons-la, servons-la. aimons notre patrie. $ soyons-en sûrs, si nous traitons les problèmes graves et difficiles de l'heure, chômage, sécurité, nouvelle-calédonie, avec esprit de tolérance, vous verrez que nous les réglerons dans l'intérêt de tous. et puis dans le monde très dur où nous vivons, où l'on n'a rien pour rien, il faut que vous compreniez que la france a besoin de l'union de tous ses enfants. $ mon troisième voeu sera vite dit: " bonne année pour l'europe ", afin que la jeunesse d'aujourd'hui puisse entrer de plain-pied dans le siècle prochain. $ nous avons le droit d'être fiers, nous français. ce sont deux des nôtres qui, voici trente cinq ans, ont inventé l'europe de la communauté. et c'est encore chez nous, à fontainebleau, au mois de juin dernier, qu'elle a repris conscience d'elle-même. puisqu'on parle de grands projets pour la jeunesse, en voilà un ! oui, bonne année pour l'europe ! $ et, bonne année aussi pour la paix ! bientôt les états-unis d'amérique et la russie soviétique se retrouveront à genève pour discuter désarmement. il était temps. les tensions s'aggravent et des millions d'êtres humains meurent de faim. tout est lié. je souhaite que le dialogue est-ouest laisse enfin le champ libre au dialogue nord-sud, c'est le seul dialogue de l'espoir. $ mes chers compatriotes, ma mission est de dire la vérité des français aux français. cette mission je la remplirai. nous avons traversé bien des crises, subi bien des épreuves dans notre histoire. celle d'aujourd'hui n'est pas la pire. mais elle réclame les mêmes vertus: l'union, le courage et l'effort. c'est avec ce bagage qu'on gagne les victoires. et moi, je crois de toutes mes forces à la france qui gagne. bonne année à la réussite de la france ! vive la république ! vive la france ! $ bonne et heureuse année, mes chers compatriotes, une année qui finit, une année qui commence, c'est un moment grave et joyeux et l'on aime à être ensemble un soir comme celui-ci. on se sent plus fort, plus uni. $ comment ne pas penser aux autres qui sont seuls et qui souffrent, privés d'espoir ou de travail, malades, otages victimes de l'injustice de la vie, ou pire, de l'injustice des hommes. $ mais une année nouvelle, c'est aussi une étape pour la france, une étape bien courte, trop courte pour en juger. voyez, on peut le dire, il aura fallu plus de quatre ans pour qu'on commence à se rendre compte que nous sommes sur le bon chemin. $ vous remarquerez que les catastrophes annoncées avec tant d'insistance, jour après jour et pendant des années, ne se sont pas produites. je crois pouvoir dire, au contraire. $ l'inflation recule, et nous abordons 1986 dans la meilleure situation que nous ayons connue depuis dix-huit ans. pour la première fois depuis seize ans, le chômage a cessé de croître. les comptes de notre commerce extérieur, ce qu'on achète et ce qu'on vend à l'étranger, sont équilibrés. le franc tient sa place parmi les monnaies fortes. les impôts d'état ont diminué. l'emprunt obligatoire de 1983 sera remboursé en janvier. l'épargne populaire se porte bien. $ tout cela n'est pas tombé du ciel mais résulte de vos efforts. et moi, je suis fier des français. ils protestent toujours, mais ils sont courageux. $ on a dit que nos réformes sociales avaient coûté trop cher. demandez donc aux bénéficiaires de la retraite à 60 ans si cela coûte trop cher un peu de repos après tant de travail, demandez ce qu'ils en pensent à ceux qui m'écoutent en cet instant et qui ont pu prendre pour noël une cinquième semaine de congés payés. demandez aux familles, aux salariés du smic, aux personnes âgées, aux handicapés, si cela coûte trop cher de les aider à vivre mieux. croyez-moi, un peuple, pour être grand, doit être solidaire. eh bien, il faut continuer. surtout, ne lâchons pas la rampe. ce sera difficile, encore, mais nous finirons par gagner. $ regardons autour de nous. la liste est longue des peuples écrasés par la guerre, par l'oppression, la tyrannie et le racisme, et qui ne peuvent, comme nous le faisons en cette veillée du nouvel an, célébrer dans la joie et dans la liberté leurs fêtes traditionnelles. oui, il y a des moments où l'on mesure vraiment la chance qu'on a de vivre libre dans un pays comme le nôtre. $ libres et forts. troisième puissance militaire, cinquième puissance industrielle dans le monde occidental, engagée à fond dans la construction de l'europe, écoutée dans le tiers-monde, et cette année vous avez vu que la france et paris s'étaient trouvés, une fois de plus, sur la route qui conduit à la détente et à la paix. $ mes chers compatriotes, des élections législatives auront lieu au mois de mars prochain. elles seront l'occasion d'un débat normal et sain dans une démocratie. vous ferez ce que vous voudrez. je vous demande de préserver ce qui a été conquis sur l'injustice sociale et sur la crise économique. $ je souhaite que rien ne vienne compromettre le redressement qui mobilise toutes nos forces. quant à moi, garant de l'unité nationale, je serai là pour assurer la continuité de nos institutions et répondre comme il se doit aux volontés de notre peuple. bonne et heureuse année pour vous tous. vive la république! vive la france! $ mes chers compatriotes, je remercie la tradition qui me vaut, pour la sixième fois, de vous souhaiter la bonne année et d'adresser, en votre nom, un signe d'amitié à ceux qui vivent dans la peine, pauvreté, chômage, maladie, solitude, ou qui attendent depuis si longtemps, et avec quelle angoisse, le retour d'un être cher. $ les voeux que je forme pour vous ne varient pas avec le temps, je souhaite que la france sache s'unir quand il faut. je souhaite qu'elle sache vivre et faire vivre sa démocratie. je souhaite qu'elle gagne les enjeux que lui propose le monde moderne. $ qu'elle sache s'unir quand il le faut. les événements de 1986 ont montré que la nécessité de faire front, sans hésiter, contre le terrorisme, s'imposait. ils ont montré que nous devions plus que jamais nous mobiliser contre le chômage, ils ont montré que nous devions répondre aux aspirations des jeunes et leur donner plus largement les moyens d'ouvrir les portes du savoir et la responsabilité d'un métier, ils ont montré que nous devions persévérer dans notre effort pour que recule la vie chère, ou si vous voulez, l'inflation. voilà de grandes causes nationales autour desquelles se rassembler. $ mais il en est d'autres. que notre politique extérieure et notre politique de défense obtiennent dans l'opinion un vaste consentement, qu'il s'agisse de la défense de la paix, de la construction de l'europe, du développement du tiers-monde et de la lutte contre la faim, de la défense des droits de l'homme ou des conditions de notre indépendance. $ je n'insisterai ce soir que sur ce point. l'europe ne se fera pas toute seule. elle subira, dans les mois qui viennent, de rudes assauts. elle a besoin qu'on l'aide et que l'on y croie, elle a besoin que les peuples s'en mêlent. la france est notre patrie et l'europe notre avenir. ne manquons pas ce rendez-vous. $ mon autre souhait, je vous l'ai dit, est que la france sache vivre et faire vivre sa démocratie. les élections législatives du 16 mars nous ont posé un problème nouveau. nous avions débuté l'année avec une majorité et une politique. nous l'avons continuée avec une autre majorité pour faire une autre politique. $ dans cette situation, mon devoir était clair et ma décision prise d'éviter à la france une crise inutile. inutile, et donc dangereuse pour la bonne marche de la république, dangereuse pour le redressement économique entrepris de longue date par nos gouvernements. j'ai assuré la continuité de l'état, et j 'entends maintenir ce cap. à chacun d'exercer sa tâche dans le souci des équilibres dont dépend le bien public. $ mon troisième voeu, enfin, pour 1987, me servira de conclusion. il est que la france gagne. $ elle y parviendra d'autant mieux qu'on aura écarté de sa route les sujets qui la divisent et qui la blessent dès lors qu'ils touchent à ses racines historiques, culturelles, spirituelles qui sont essentiellement pluralistes. elle y parviendra d'autant mieux que nous saurons faire prévaloir la paix sociale. la démocratie est, par nature, débat, confrontation d'idées et d'intérêts. l'approche en est difficile pour tout gouvernement, qui a mission de décider. $ mais, dans les conflits de cette sorte, l'esprit de tolérance et la volonté de dialogue doivent l'emporter sur le refus et le repli sur soi. c'est comme dans une famille. mieux vaut se parler que s'ignorer. $ mes chers compatriotes, quand je vois ce dont sont capables tant de français et dans tant de domaines, champions de la science, des arts, de l'industrie, du sport, quand je vois la qualité de nos ouvriers, de nos cadres, de nos agriculteurs, quand je constate le rôle de la france sur la scène internationale, je suis sûr de nos moyens et de nos chances. encore faut-il y ajouter la volonté de réussir, et de réussir tous ensemble. bonne année 1987, vive la république, vive la france ! $ mes chers compatriotes, nous qui serons nombreux ce soir à fêter le nouvel an, ayons d'abord une pensée, comme je vous y invite chaque fois, pour ceux qui seront seuls, âgés, malades, sans famille, ou séparés de ceux qu'ils aiment, pour ceux que la crise frappe durement, victimes du chômage ou de la pauvreté, pour ceux que les violences de la nature ont accablés. $ c'est mon rô1e, je crois, que d'exprimer au nom de tous la fraternité qui nous lie, la fraternité qui, si souvent, nous manque. la france est un pays de liberté où l'on se plaît à discuter, à s'opposer, parfois même à se déchirer. je forme mes voeux, simplement, pour qu'on s'y aime un peu plus, et qu'on sente un peu mieux nos raisons d'être unis quand notre avenir est en jeu. $ je désire, précisément, réfléchir avec vous à trois des rendez-vous que 1988 nous propose. un pour la paix, un pour l'europe, un pour la france. $ pour la paix, c'est la première fois depuis l'ère atomique que les deux plus grandes puissances du monde décident de désarmer. certes, il faudra veiller aux équilibres nécessaires. mais si l'on échoue, la course au surarmement reprendra de plus belle et personne n'y gagnera. $ souhaitons, mes chers compatriotes, souhaitons que messieurs reagan et gorbatchev réussissent à dégager la route. et prêtons leur la main. parmi tant de conflits sanglants ce serait enfin un signe de sagesse et d'espoir. nous n'en avons guère vu d'autres en 1987. nulle part la paix ne l'a emporté sur la haine. et partout le fossé s'est creusé entre les pays pauvres et les pays développés. $ quand au rendez-vous de l'europe, n'oublions pas que le 31 décembre 1992, dans cinq ans jour pour jour, les frontières qui s'élèvent encore entre les douze états de la communauté tomberont. cinq ans pour faire de 320 millions d'êtres humains un peuple en marche, un acteur de l'histoire, cela suppose la mobilisation immédiate de nos forces autour d'une formidable volonté politique. les dirigeants européens n'en montrent pas beaucoup ces temps-ci. je souhaite ardemment qu'ils se reprennent et que la france, une fois de plus, donne l'élan. en tout cas, on saura dès cette année, si l'échéance sera tenue. $ le troisième rendez-vous est celui que la france s'est fixé à elle-même: je veux dire l'élection présidentielle. $ mes voeux pour cet acte majeur de notre vie commune sont que les français se prononcent clairement sur quelques choix essentiels et qu'ils le fassent, si possible, dans un esprit de tolérance. je n'établirai pas ici la liste de ces choix. les candidats s'en chargeront en temps voulu. $ j'observerai cependant que rien ne sera possible sans la religion de l'effort, de l'initiative et de la création, sans le concours de la jeunesse; que tout passera par le savoir, la formation, par la recherche, par la culture; que notre république est une démocratie politique mais, également, économique et sociale, ce qui signifie que les responsabilités et les fruits du travail doivent être justement partagés, que la solidarité nationale doit inspirer nos lois, que la protection sociale est droit, et qu'il ne doit exister dans notre société, en métropole comme outre-mer, ni exclus, ni laissés pour compte. $ mes chers compatriotes, j'ai voulu depuis bientôt sept ans que la france fût défendue, écoutée, respectée. elle l'est. c'était mon devoir aussi que de la prémunir contre ses divisions, que de témoigner pour l'unité profonde de son peuple sans jamais souscrire à l'abandon de ses principes, sans jamais renier mes propres convictions. pendant les mois qui viennent et dont on peut prévoir qu'ils connaîtront des turbulences, votre confiance m'aidera. bonne année à vous tous, vive la république ! vive la france ! $ mes chers compatriotes, parce que c'est à strasbourg que rouget de l'isle a, pour la première fois, chanté la marseillaise - le chant de la patrie et de la république - parce que strasbourg est la capitale de l'europe et que, cette europe, nous avons quatre ans, pas davantage, pour la construire, parce que strasbourg vient de fêter son deuxième millénaire, et pour bien d'autres raisons qui font que strasbourg est aimée des français, je suis heureux de vous présenter, ce soir et de cette ville, mes voeux de nouvel an. $ nulle part mieux qu'ici on ne se sent à la fois, français et européen, européen français. $ nous allons célébrer cette année le bicentenaire de la révolution dont le premier acte a été, en 1789, de proclamer les droits de l'homme et la souveraineté du peuple. deux idées, deux principes qui depuis lors ont inspiré tous les combats pour la liberté et la démocratie. $ ce message que la france a lancé au monde, il y a maintenant deux siècles, nous avons, certes, le droit d'en être fiers mais nous avons aussi le devoir de lui rester fidèles. or, il y a chez nous plus d'exclus et de laissés pour compte qu'on ne le croit généralement, que ce soit pour cause de chômage, de maladie, d'ignorance, de pauvreté, que sais-je ? ou de couleur de peau. $ c'est pourquoi je me suis réjoui qu'à la demande du gouvernement, le parlement ait voté ce mois-ci un revenu minimum d'insertion qui ne laissera personne sans ressources, c'est pourquoi j'ai voulu que les crédits de l'éducation nationale soient fortement augmentés, et qu'ils continueront de l'être ces prochaines années, afin que chacun de nos enfants ait la chance de s'instruire et de se former, dès l'école, en vue d'acquérir un métier et de réussir sa vie professionnelle. $ de même, j'ai approuvé du fond du coeur, la voie choisie pour la pacification des esprits en nouvelle-calédonie. $ mais il reste beaucoup à faire. je souhaite par exemple, que soient révisées sans tarder plusieurs des dispositions législatives applicables aux immigrés, dispositions qui ne me paraissent ni équitables, ni justifiées. ce sera notre réponse aux actes criminels qui ont marqué ces derniers temps un certain réveil du racisme. $ je souhaite également que s 'engage la discussion du nouveau code pénal déposé au sénat par robert badinter, au début de 1986, afin d'humaniser et de moderniser notre droit. $ et d'une façon plus générale, comment ne pas entendre l'appel de celles et de ceux qui vivent dans la difficulté quotidienne - un salaire ou un traitement trop bas, pas de logement ou un loyer trop cher, des moyens de transports défaillants ? celles et ceux qui souffrent dans leur dignité de n' être pas reconnus pour ce qu'ils valent? $ il faut que la croissance de notre richesse nationale, qu'une gestion sérieuse nous permet d'entrevoir, soit en même temps que le meilleur moyen de créer des emplois, l'occasion de réduire les inégalités excessives de notre société, en partageant plus justement les fruits de l'effort commun. $ croyez-le, mes chers compatriotes, plus nous serons unis autour des idéaux qui ont fondé la république et mieux la france se portera et plus grandes seront ses chances de tenir sa place dans l'europe de demain. $ car voilà que se propose un autre enjeu, celui que l'europe, notre europe des douze s'est fixé à elle-même, puisque le 31 décembre 1992, je le répète, dans quatre ans seulement, 320 millions d'européens, dont nous sommes, auront à vivre ensemble, toutes barrières abattues, libres d'échanger leurs biens et leurs services, de circuler, de s'installer, de travailler où ils voudront. $ c'est un risque me dira-t-on. sans doute. eh bien ! ce risque est pris et je l'assume en votre nom, assuré qu'un pays créateur comme le nôtre n'a rien à craindre de l'histoire, s'il mobilise comme il convient ses énergies et ses talents. $ le vrai risque serait au contraire de s'isoler, de se replier sur soi-même. seule l'europe technologique, économique et monétaire aura la dimension suffisante pour rivaliser avec le japon et les états-unis d'amérique. seule l'europe politique sera capable de tenir tête aux puissances qui dominent le monde. $ et j'attends dès maintenant, pour 1989, que nos partenaires s'engagent avec nous afin que les peuples de la terre s'organisent, et qu'ils prennent en charge leur environnement, menacé des pires désastres la forêt qu'on tue, l'eau que l'on corrompt, l'air qu'on épuise par aveuglement ou par goût coupable d'un profit immédiat. $ j'attends, de l'europe aussi qu'elle comprenne que sans politique sociale et sans espace culturel, elle ne sera pas. $ enfin, c'est à l'europe qu'il appartient, me semble-t-il, de donner l'exemple pour corriger les déséquilibres qui s' accroissent entre les pays riches et les pays pauvres. $ mes chers compatriotes, dans cette perspective je vous dis bonne année. en dépit des drames qui l'ont traversée, 1988 a vu la paix et le désarmement gagner du terrain sur la guerre. $ l'espoir grandit d'une ère nouvelle. puisse 1989 justifier cet espoir. vive la république! vive la france ! $ mes chers compatriotes, nous avons été fiers de fêter cette année le bicentenaire de notre révolution, de commémorer le rôle joué par la france dans le combat pour la liberté et pour l'égalité, pour la défense des droits de l'homme et voilà qu'à deux cents ans de distance les mêmes mots, porteurs des mêmes espérances, ont renversé d'autres bastilles là où, en europe, régnait encore la dictature. $ chacun le sait, le changement qui s'est produit ces derniers mois dans les pays de l'est dépasse, en importance, tout ce que nous avons connu depuis la seconde guerre mondiale et s'inscrit, sans aucun doute, parmi les grands événements de l'histoire. $ il a fallu pour cela que se conjuguent un échec économique et politique sans appel, l'intuition et la volonté de mikhaïl gorbatchev, la force de conviction et le courage moral des résistants à l'oppression, l'étonnante maturité enfin des peuples en révolte contre la tyrannie. $ quoi qu'il en soit, nous venons d'assister à la plus éclatante victoire de la démocratie, 1789-1989, personne n'aurait osé rêver pareille célébration pour un si bel anniversaire. $ mais le drame roumain nous rappelle que l'histoire est tragique et que la liberté se paie au prix de la souffrance. n'oublions pas ce qu'ont subi des millions et de millions de femmes et d'hommes pendant une si longue nuit. leur soudaine libération ne peut faire illusion. ils ont devant eux beaucoup d'obstacles à surmonter et ils auront besoin de nous. $ l'europe, c'est évident, ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. hier, dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie. $ des questions nouvelles commencent à se poser qui n'auront pas de réponse en un jour, mais elles sont posées : l'avenir des alliances, l'alliance atlantique et le pacte de varsovie, à quel rythme poursuivre le désarmement, sous quelle forme et dans quelles conditions se réunira le peuple allemand, quel type de coopération entre l'est et l'ouest, l'intangibilité ou non des frontières existantes, et jusqu'où le réveil des nationalités? $ ou bien la tendance à l'éclatement, à l'émiettement s'accroîtra et nous retrouverons l'europe de 1919 - on connaît la suite - ou bien l'europe se construira. elle peut le faire en deux étapes, d'abord grâce à notre communauté des douze qui doit absolument renforcer ses structures comme elle vient de le décider à strasbourg. $ je suis persuadé qu'elle a, par sa seule existence, puissamment contribué au sursaut des peuples de l'est en leur servant de référence et de pôle d'attraction. $ la deuxième étape reste à inventer à partir des accords d'helsinki, je compte voir naître dans les années 90 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les états de notre continent dans une association commune et permanente d'échanges, de paix et de sécurité. $ cela ne sera évidemment possible qu'après l'instauration, dans les pays de l'est, du pluralisme des partis, d'élections libres, d'un système représentatif et de la liberté d'information. à la vitesse où vont les choses, nous n'en sommes peut-être pas si loin. $ souvent, tandis que les foules de prague, de bucarest, de varsovie ou de berlin mettaient à bas les murs de toutes sortes où l'on voulait les enfermer, je me disais que nous avions de la chance, nous français, de vivre dans un pays comme le nôtre, formé par les principes de 1789 et cent vingt ans de république. $ mais je pensais aussi qu'il nous fallait en être dignes. les peuples libérés ne nous demandent pas l'aumône mais des raisons de croire dans un régime de liberté et de justice, c'est-à-dire un certain modèle de vie au sein d'une société de droit. $ je forme des voeux pour que la france échappe aux entraînements du racisme, pour qu' elle se montre ouverte et fraternelle à quiconque vit sur son sol et se met sous la protection de ses lois. j'entends qu'elle reste au premier rang des nations qui luttent contre la pauvreté, le sous-développement des populations chez nous et dans le monde. $ je forme des voeux, et le gouvernement y travaille, pour que la croissance de notre économie qui a déjà permis de créer, en 1989, plus de 350 000 emplois fasse enfin reculer le chômage et pour que les profits que le pays en tire soient plus justement partagés. $ je forme des voeux pour que de grands chantiers tels que le logement social, la fonction publique, la formation professionnelle, l'application et l'extension des lois auroux, la rénovation de l'université, et bien d'autres encore, reçoivent les concours syndicaux et politiques qu'ils méritent. $ mes voeux vont aussi, mes chers compatriotes, vers vous qui m'écoutez, et particulièrement vers ceux d'entre vous qui sont seuls ou dans la peine. je souhaite de toutes mes forces que la france offre à ceux qui l'aiment, le visage qu'ils attendent d'elle. bonne et heureuse année 1990 à tous. vive la république, vive la france ! $ mes chers compatriotes, à l'heure des voeux du nouvel an, vous trouverez normal que nous portions d'abord notre pensée vers nos soldats qui servent la france dans cette région du golfe où pèse encore si lourd la menace de guerre. $ nous leur dirons notre confiance. ils témoignent du rang qu'occupe notre pays dans le monde et de sa capacité à prendre part au règlement des grands dossiers de la planète, à la place que nous avons héritée de la seconde guerre mondiale. $ n'oubliez pas, en effet, qu'avec les états-unis, l'union soviétique, la chine et la grande-bretagne, nous sommes l'un des cinq membres permanents du conseil de sécurité, organe suprême des nations-unies. à ce titre, nous avons condamné l'invasion et l'annexion du koweït par l'irak et participé à l'embargo. comprenez-moi, si nous laissons violer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, rien n'empêchera, un peu partout, le fort d'écraser le faible, d'imposer sa violence. j'ai connu cela quand j'avais vingt ans et je ne veux pas que cela recommence. $ en tout état de cause, la france appliquera les résolutions du conseil de sécurité, y compris le recours éventuel à la force. voilà pourquoi j'ai décidé l'envoi de nos soldats au moyen-orient. $ mais je crois encore aux chances de la paix et la france y travaillera jusqu'au bout, à la condition de tenir bon sur les principes. c'est ce qui s'est produit pour les otages. aujourd'hui, ils sont libres. c'est ce qui peut se produire demain pour le koweït. $ je l'ai dit à la tribune des nations-unies, le 24 septembre dernier, il faut que l'irak s'en convainque: le koweït occupé, rien n'est possible, le koweït évacué, tout le devient. $ alors s'ouvrira le temps du dialogue. je souhaite qu'il s'organise dans le cadre d'une ou plusieurs conférences internationales où ne sera éludée aucune question: ni le droit d'israël à la sécurité, ni le droit des palestiniens à posséder une patrie, ni le droit du liban à son intégrité, ni le droit de tous, de l'irak, du koweït, à vivre en paix dans une région où l'on aura la sagesse, comme nous l'avons fait en europe, de préférer l'entente à l'affrontement perpétuel. $ là encore, dans cette oeuvre de paix, parce qu'elle aura été présente au moment difficile, la france jouera le rôle qui lui revient. ce rôle, elle l'a tenu dans la rafale d'événements de 1990. par exemple, c'est à paris, sous présidence française, que s'est réunie, il y a moins de deux mois, la plus importante conférence européenne de l'histoire puisque, à l'exception de l'albanie, tous les états de notre continent s'y sont retrouvés, en compagnie des états-unis et du canada, pour proclamer solennellement la fin de l'après-guerre et des blocs militaires, pour signer le premier accord de désarmement des forces conventionnelles, pour enregistrer le traité qui a consacré l'unité allemande, pour garantir l'inviolabilité de la frontière entre l'allemagne et la pologne et pour doter enfin cette europe nouvelle de structures durables. $ je me souviens de vous avoir déclaré, lors des premiers voeux que je vous adressais, le 31 décembre 1981: " tout ce qui permettra de sortir de yalta sera bon ", ce qui voulait dire " tout ce qui permettra d'en finir avec la division mortelle de l'europe ". eh bien ! c'est fait. $ on doit maintenant aller plus loin grâce à la communauté des douze, attelée à son unité politique, économique et monétaire, grâce à la confédération européenne dont on jettera les bases dès le printemps prochain, grâce à la solidarité accrue à l'égard des pays de l'est. tout cela va dans le même sens. $ j'entends pourtant, ici et là, des craintes s'exprimer. peur de l'europe, précisément, qui nous priverait de notre identité. peur de l'allemagne réunifiée. peur du japon dont les produits inondent nos marchés. peur des états-unis, désormais seule superpuissance. peur de l'union soviétique, instable et divisée. peur de l'afrique du nord, si peuplée qu'elle déborde. peur de l'afrique noire en détresse. peur de l'incendie au moyen-orient. $ or, la position de la france est forte à l'étranger, ceux qui voyagent le savent, ils en sont fiers. je suis frappé du décalage qui existe entre la réalité de notre situation et l'idée que s'en font bon nombre de français. ayons confiance en nous. $ je sais ce qui ne va pas chez nous. je sais aussi ce qui va bien. faire mieux est affaire de courage, de volonté, et d'imagination créatrice. $ nous avons besoin de l'état, de son autorité pour contenir les intérêts particuliers. nous avons besoin d'un climat moral assaini pour mobiliser l'énergie collective. nous avons besoin d'une plus grande égalité dans le partage des profits dus au travail de tous. nous avons besoin d'une jeunesse formée aux métiers qu'elle fera pour que recule enfin la gangrène du chômage. et je n'ignore pas que nous avons besoin de bien d'autres choses encore. $ c'est vrai, rien n'est facile. tout est péril pour un peuple qui s'abandonne. mais la france a toujours eu des voisins, des concurrents ambitieux, incommodes. voilà mille ans que cela dure ! et elle est là, vivante, active et forte en cette fin du xxe siècle, à l'avant-garde des idées et des initiatives qui modèleront le suivant. $ mes chers compatriotes, ce soir mes voeux tiendront en quelques mots très simples, ceux que vous emploierez vous-mêmes quand vous vous direz "bonne année". que 1991 vous soit aussi heureuse que la vie le permet, que vous soient épargnées les grandes peines, la souffrance et la solitude, que vous vous sentiez solidaires, là où vous êtes, de ceux qui vous entourent et, d'une façon plus large, que vous ayez l'envie, l'ambition de contribuer au succès de la france qui reste, grâce à vous, l'un des premiers pays du monde. vive la république ! vive la france ! $ mes chers compatriotes, l'année qui s'achève a été difficile. nous l'avons commencée dans l'épreuve de la guerre du golfe. je vous ai demandé à l'époque, de vous unir. le courage de nos soldats et l'entente avec nos alliés ont fait le reste. et nous avons, ensemble, rétabli le droit. $ mais entre israël et les pays arabes, la paix reste en suspens tandis que plus près de nous l'algérie se cherche. là, comme ailleurs, l'histoire n'est jamais en repos. $ l'europe, de son côté, a connu des bouleversements sans pareil. l'union soviétique a perdu son empire et s'est écroulée sur elle-même, effaçant à la fois la trace de staline et celle de pierre-le-grand. le départ, ces derniers jours, de monsieur gorbatchev par qui tout fut possible - la fin de la guerre froide, le désarmement, l'approche de la démocratie sur cette terre brûlée par des siècles de despotisme - laisse place à des républiques souveraines à qui nous adressons nos voeux mais qui ont encore à trouver leur voie pour que reculent la misère et la faim, et pour qu'on sache où siège la responsabilité nucléaire. $ depuis quelques mois, nous avons dans les yeux les images terribles des combats que se livrent les peuples de yougoslavie, hier encore associés sous un même drapeau. comment arrêter cette guerre ? la france soutient les efforts de négociation et d'arbitrage de la communauté et des nations-unies. elle reconnaît le principe de l'autodétermination. mais il lui paraît urgent que soient mises en place des structures inter-européennes, où le droit à l'indépendance ne se confondra pas avec l'anarchie des tribus d'autrefois. ce sera, je le pense, l'un des enjeux majeurs de 1992. $ car l'inquiétude gagne l'europe de l'est où l'on redoute la contagion. comment cette inquiétude nous épargnerait-elle, nous qui, à l'ouest, avons pourtant la chance de vivre en paix et d'avoir dépassé nos propres divisions ? raison de plus de se réjouir des récents accords de maastricht. une monnaie commune, l'amorce d'une diplomatie, d'une défense et d'une armée communes à l'europe des douze, une charte sociale, l'exemple de stabilité offert aux peuples qui se déchirent, bientôt 350 à 360 millions d'européens solidaires sur la scène du monde, en attendant les autres, bref, l'europe qui se fait: voilà un grand dessein, capable d'enthousiasmer, de rassembler et de justifier l'espérance. $ c'est au printemps prochain que la france aura à ratifier le traité auquel j'ai souscrit en son nom. cinq siècles exactement après la découverte de l'amérique, ce sera une autre manière de découvrir l'europe, celle du troisième millénaire. $ chez nous, nous subissons une crise de langueur, économique sans doute, psychologique aussi. on s'est lassé d'attendre la reprise. on espérait des états-unis qu'ils donneraient le signal. mais le signal n'est pas venu. je comprends que cette situation vous angoisse qui se traduit de mois en mois par des milliers d'emplois perdus, qui s'ajoutent à tant d'autres. et puis il y a encore trop de gens malheureux, trop de gens éprouvés. tout cela je le sais. j'ai besoin de vous pour continuer patiemment de combattre ce mal. vous avez le droit de douter lorsqu'on vous dit que, dans le désordre général, la france s'en tire mieux que les autres, qu'elle maîtrise l'inflation, mieux que l'allemagne, mieux que l'angleterre, mieux que les états-unis, que sa croissance, trop faible encore, reste cependant supérieure à la leur. $ et pourtant, c'est vrai ! la france travaille, la france agit. on sera surpris quand les passions se seront apaisées, de la somme d'initiatives, de réalisations engagées par le gouvernement, notamment pour la formation des jeunes à la recherche d'un emploi. $ interrogez les chefs d'entreprise, les ingénieurs, les producteurs présents sur les marchés internationaux, eux qui peuvent comparer, qui savent que la france demeure l'un des quatre premiers pays du monde, qui constatent qu'à l'étranger on nous considère comme l'un des pays les mieux préparés pour le retour de la prospérité. ils vous diront ce qu'ils en pensent. $ enfin, il nous restera à doter la république d'institutions mieux adaptées à notre vie démocratique. $ j'engagerai cette réforme avant la fin de l'année. je veux rendre plus évident encore, qu'il n'est pas de pays plus libre que le notre. mais il ne dépend pas de moi seul qu'il soit aussi le plus responsable. que les élus, les syndicats, la presse, qui voudra, m'aident à faire comprendre que l'intérêt général doit l'emporter sur l'individualisme, la solidarité sur les corporatismes, le sens national sur l'esprit partisan, la justice sociale sur l'abus des profits. $ mes chers compatriotes, voeux pour la paix, voeux pour l'europe, voeux pour la france, c'est une façon pour moi, en cette veille de nouvel an, de vous dire ce que je souhaite pour vous, dans votre vie de tous les jours, que vous soyez seuls ou en famille, en france ou loin de chez nous: santé, sécurité, joie d'aimer, d'être aimé. à tous, bonne et heureuse année, vive la république ! vive la france ! $ mes chers compatriotes, saluons, pour commencer l'année, l'audace et la sagesse. la sagesse est celle des chefs d'état, américain et russe, qui signeront dans trois jours un accord portant sur la réduction en dix ans, de deux tiers de leurs armes nucléaires stratégiques. $ l'audace est celle de l'europe, puisque demain, premier janvier 1993, les frontières disparaîtront entre les douze pays de la communauté. je vous en parlais ces dernières années, comme on parle d'une espérance. eh bien, demain, ce sera fait ! $ les marchandises et les capitaux, tout de suite, les hommes bientôt, circuleront sans obstacle du nord de l'allemagne au sud de l'italie, de londres à athènes ou de rome à lisbonne. par bonheur, la géographie a placé la france au centre de cette europe là. elle y gagnera encore en influence. $ le traité de maastricht dont la mise en oeuvre aura lieu, quoiqu'il advienne, au cours des prochains mois, parachèvera ce vaste ensemble. par votre vote du 20 septembre 1992, vous avez donné à l'europe l'élan qui lui manquait. $ mais si l'ouest de notre continent va vers son unité, l'est va vers sa dispersion. nul ne reprochera à des peuples longtemps privés de liberté de s'enfermer jalousement dans leur indépendance. malheureusement, un nationalisme fondé sur des concepts raciaux ou religieux réveille, ici et là, d'anciennes rivalités, parfois de vieilles haines qu'on croyait oubliées. tel est le cas de l'ex-yougoslavie. vous pouvez mesurer, grâce aux images qui nous parviennent, le caractère impitoyable de la guerre qui se livre en bosnie, avec son atroce purification ethnique, ses camps de misère et de mort, le viol et la torture. $ la question posée aux nations-unies dont c'est le rôle est celle-ci: comment y mettre un terme ? arbitrage, conciliation, dialogue, on a tout essayé. $ la france est à l'origine de la plupart des propositions en ce sens. près de 5 000 de nos soldats sont sur place pour s'interposer entre les combattants, aider, sauver des vies. neuf des nôtres ont péri en accomplissant cette mission. aucun autre pays n'a fourni un effort semblable. pouvons-nous faire plus ? $ je n'y consentirai que si les nations-unies en prennent la responsabilité et si américains et européens s'engagent avec nous. je souhaite que les négociations de genève qui se déroulent actuellement aboutissent au plus vite. sinon, j'attends du conseil de sécurité qu'il ordonne de dégager l'espace aérien de bosnie, ainsi que les itinéraires qui permettront d'atteindre les camps de prisonniers et les villes martyres, comme sarajevo. $ quant aux mesures à prendre au kossovo, au sandjak et en macédoine pour empêcher l'extension d'un conflit qui embraserait les balkans, elles relèvent également du conseil de sécurité. $ les quelques dizaines d'observateurs déjà présents sur le terrain ne suffiront pas. ce dispositif doit être renforcé. aux responsables serbes de comprendre qu'il leur faut savoir s'arrêter. $ mes chers compatriotes, 1993 sera aussi l'année d'un grand rendez-vous de politique intérieure: les élections législatives de mars. puisque nous en sommes à la période des voeux, je ferai celui-ci: que les préférences politiques s'affirment sans jamais rompre la solidarité nationale lorsque l'intérêt commun est en jeu. je veillerai en tout cas, après comme avant les élections, au respect scrupuleux de notre vie démocratique et j'espère que chacun agira de même. de plus, dès que j'aurai reçu les propositions du comité consultatif pour la révision de la constitution, je soumettrai au parlement un projet visant à promouvoir un meilleur équilibre des pouvoirs et à parfaire ce qu'on appelle l'état de droit. $ d'ici là, le gouvernement continuera de travailler d'arrache-pied. il persévérera dans sa politique d'une monnaie forte, expression d'une économie saine débarrassée de l'inflation. $ quand le taux d'intérêt de l'argent se détendra en allemagne - cela devient possible - et quand la reprise américaine s'affirmera - l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe devrait y contribuer - vous comprendrez mieux pourquoi nous avons maintenu notre ligne économique. grâce à elle, la france sera prête avant ses concurrents, à en tirer le meilleur profit. $ il est normal que le pouvoir en place paie dans l'opinion publique le prix de son courage ! on lui rendra justice plus tard. c'est la règle ! $ mais je sais quelles souffrances, chômage, exclusions de toutes sortes, ont été la conséquence du ralentissement économique en occident. le gouvernement a tout fait pour en limiter les dommages. il compte que l' europe de la communauté, qui a déjà son agriculture à défendre contre les agressions extérieures, saura organiser la croissance de l'industrie, relancer l'investissement et multiplier les travaux d'intérêt général, comme il a été décidé à edimbourg au début de ce mois. $ un dernier mot: j'espère que personne ne songe à s'attaquer à nos acquis sociaux. la solidarité des français entre eux, entre bien-portants et malades, entre jeunes et vieux, entre actifs et chômeurs, entre riches et pauvres, constitue le ciment de notre société. $ mes chers compatriotes, je vous adresse mes voeux de bonne et heureuse année. vous penserez ce soir avec moi à ceux des nôtres, qui, partout dans le monde, en somalie, au cambodge, en bosnie, portent le message de la france, vous penserez à ceux qui souffrent et qui ont besoin d'amitié. vive la république ! vive la france ! $ mes chers compatriotes, 1993 s'en va. elle aura été l'année noire du chômage, qui ronge nos sociétés occidentales depuis bientôt vingt ans, qui frappe chez nous plus de trois millions de familles, qui interdit à la jeunesse d'espérer, qui pose aux responsables du pays, à tous les niveaux et dans tous les secteurs, la plus grave question de cette fin de siècle. $ elle aura été l'année où les inégalités grandissantes ont conduit les peuples de l'est, qui l'avaient si longtemps attendue, à douter des bienfaits de la liberté et les autres, je veux dire, nous, à l'ouest, à vivre dans un système dont la logique est de plus en plus implacable pour les plus faibles. $ elle aura vu l'ancienne europe soviétique continuer de se disloquer, tandis que la guerre, la misère, et le désordre qu'elles engendrent, avivent les haines raciales et les passions nationalistes. 1993 nous laissera des images de sang et de mort, avec sarajevo comme symbole des peuples martyrisés. et si notre regard va plus loin, au-delà de notre continent, ce sera pour constater que tout autour de la planète les conflits meurtriers se multiplient et s'exaspèrent. $ mais 1993, c'est aussi autre chose que ce tableau tragique, c'est la paix revenue au cambodge, la fin de l'apartheid en afrique du sud, le dialogue ouvert entre israël et les palestiniens. chez nous, c'est la naissance de l'union européenne qui donne enfin à l'europe des douze les structures dont elle a besoin, comme on commence à l'apercevoir dans les grandes négociations internationales. $ 1993, c'est encore, pour m'en tenir à quelques exemples de ce que peut notre pays, l'admirable découverte par nos savants des secrets du génome humain, le soixante-deuxième tir de la fusée ariane à la conquête de l'espace, l'ouverture du tunnel sous la manche, la beauté du grand louvre, nos techniques présentes partout, qui font de nous la quatrième puissance économique du monde, la solidité du franc, redevenu monnaie forte et enviée après avoir surmonté les bourrasques de cet été, le courage de nos soldats qui risquent leur vie au service de la paix. je vous l'ai dit, ce ne sont que quelques exemples. j'aurais pu vous en choisir d'autres. le t.g.v. qui relie paris à lille en moins d'une heure. l'airbus qui fait le tour de la terre sans escale en battant tous les records. $ comme j'aimerais que tant d'efforts soient récompensés en 1994 dans des domaines tels que l'emploi, l'organisation et les conditions du travail, le logement, la protection sociale, causes de l'angoisse et de la souffrance d'un si grand nombre de français, sans oublier la lutte contre le sida. et ne croyez-vous pas insupportable d'assister à l'enrichissement de puissantes entreprises, ce qui est bon en soi, tandis que les ouvriers et les cadres qui en assurent le succès, peuvent être à tout moment brutalement licenciés ? il n'y a pas d'économie saine sans cohésion sociale. la reprise économique qu'on nous annonce amorcera-t-elle la décrue du chômage ? rien ne le garantit. le temps est donc venu pour les organisations patronales et les syndicats de travailleurs d'établir ensemble et au plus tôt, les bases d'un nouveau contrat social pour l'emploi. l'état devra les y aider. il aura à coeur, je l'espère, que cesse cette lugubre course aux licenciements dont sont victimes les salariés. $ mes chers compatriotes, au mois de mars dernier, vous avez élu à l'assemblée nationale une nouvelle majorité politique. après pierre bérégovoy, dont la mémoire nous est chère, le premier ministre que j'ai choisi, monsieur edouard balladur, s'est aussitôt mis à la tâche. cela a modifié bien des choses. ma première mission reste, elle, de veiller à la sécurité extérieure du pays et à l'unité de la nation. je suis là ce soir pour vous redire que je n'y manquerai pas. $ la france a derrière elle une longue et noble histoire. depuis la révolution de 89 et la déclaration des droits de l'homme, c'est vers elle que se tourne l'espoir des peuples opprimés. maintenons cette haute tradition, parlons le langage du progrès et de la liberté. c'est ainsi qu'on nous aime et qu'on reconnaît. chaque fois que je vois l'injustice et l'intolérance avancer, je pense que c'est la république qui recule. notre constitution le proclame dès ses premières lignes: " la france est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ". respectons ces mots d'ordre qui nous ont fait ce que nous sommes. $ de tous les côtés les périls nous pressent. l'algérie déchirée, la russie incertaine, les balkans en feu. et la liste n'est pas close. $ faut-il craindre le pire? non. nous avons la chance d'être un pays écouté parmi les nations. nous avons les moyens de notre sécurité. et puis, il y a l'europe des douze: c'est notre meilleur rempart. je souhaite que s'élargisse au continent tout entier la zone de paix qui nous protège. $ ce voeu que j'exprime, mes chers compatriotes, s'ajoute à ceux que je forme pour vous. j'adresse une pensée particulière à ceux d'entre vous qui subissent les inondations, qui n'ont pas de logis, qui sont seuls ou malades et se sentent exclus, aux français qui vivent sous la menace en algérie, à nos soldats loin du pays. mes chers compatriotes, je vous le demande, soyez unis et solidaires. c'est la réponse à tout. bonne et heureuse année 1994. vive la république! vive la france! $ mes chers compatriotes, parmi les événements qui marqueront l'année 1994, le sauvetage de l'airbus alger-paris, il y a seulement quelques jours, à l'aéroport de marseille, résume mieux que tout autre les menaces et les risques qu'un pays comme le nôtre doit savoir affronter, la détermination, l'abnégation et le courage nécessaires pour les surmonter. $ j'ai déjà remercié en votre nom les acteurs de ce drame. j'ai souligné la cohésion et la fermeté des pouvoirs publics et je dois redire l'admiration que m'inspire l'extraordinaire coup d'éclat du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, le g.i.g.n. les membres de ce groupe, et l'armée française dans son ensemble, qui a su les former, ont honoré la france. j'ajoute que beaucoup d'autres méritent d'être cités. je pense, en particulier, à l'équipage d'air-france dont le sang froid et la résistance à la fatigue physique et morale ont largement contribué au succès commun. $ en dépit des difficulté actuelles, je trouve dans ces faits un véritable réconfort. il est bon de pouvoir se dire, en cette nuit du nouvel an, que les français, si prompts à se quereller, sont également capables de s'unir et de montrer au monde ce qu'ils valent quand le danger est là. $ réservons également une pensée respectueuse et fraternelle aux familles des passagers en deuil et aux soldats blessés au combat, qui souffrent dans leur coeur et dans leur chair. ainsi se mêlent, dans toute communauté humaine, la joie et la douleur. ce qui nous rappelle que nul n'est à l'abri du malheur et que le premier devoir de ceux qui ont la chance d'être épargnés, est de se montrer, plus encore, solidaires de ceux que frappe le destin. $ cette leçon vaut pour tout. sur le plan international où de nombreux peuples sont soumis aux horreurs de la guerre civile et de l'oppression étrangère. j'observe, à cet égard, que la france s'est toujours placée au premier rang des forces de paix. sur le plan national où s'accroît le nombre des français sans abri, victimes du chômage, de la pauvreté, de l'exclusion. c'est un discours, me direz-vous, que tout le monde tient aujourd'hui. je constate seulement que les efforts accomplis par les uns et les autres n'ont pas guéri le mal. le moment est donc venu de s'interroger sur les moyens que nous fournira la reprise économique si souvent annoncée, pour que le retour à l'expansion s'accompagne d'un véritable ajustement des conditions sociales, trop évidemment inégales. $ car la croissance n'est pas une fin en soi. elle doit être l'instrument d'une répartition plus équitable des richesses créées par tous et pour tous. dès maintenant et dans les années prochaines, les gouvernements, quelles que soient leurs tendances, auront à répondre d'abord à cette question. $ la lutte contre les injustices: j'y reviens toujours. ceux qui portent le poids principal du travail et de la production, ceux qui peinent le plus, mais qui voient leur salaire augmenter faiblement, quand il augmente, les licenciements massifs se multiplier, et tout près d'eux ou dans leurs rangs, s'étendre l'exclusion, ceux-là ont bien le droit d'espérer un plus juste profit dans leur vie quotidienne. mais on n'y parviendra que si employeurs et salariés parlent entre eux, que s'ils engagent le dialogue, que si le gouvernement les y encourage, qui si tous se décident à négocier ensemble des choses de leur vie. pourquoi la discussion sur un nouveau contrat social pour l'emploi est-elle ainsi bloquée ? $ mes chers compatriotes, c'est la dernière fois que je m'adresse à vous pour des voeux de nouvelle année en ma qualité de président de la république. aussi je me permettrai deux recommandations: la première: ne dissociez jamais la liberté et l'égalité. ce sont des idéaux difficiles à atteindre, mais qui sont à la base de toute démocratie. la seconde: ne séparez jamais la grandeur de la france à la construction de l'europe. c'est notre nouvelle dimension, et notre ambition pour le siècle prochain. $ sur l'europe, deux échéances nous attendent: d'abord la mise en oeuvre du traité de l ' union européenne . ensuite, l'élargissement progressif de l'union à l'ensemble des démocraties européennes. que d'énergie et d'enthousiasme seront indispensables si l'on veut qu'aboutisse cette entreprise audacieuse ! élargir l'europe, oui, mais sans l'affaiblir. vous le voyez, nous avons du travail devant nous. $ or, dès demain ler janvier, et pour six mois, c'est la france qui présidera l'union. cette situation ne se représentera plus avant longtemps. le gouvernement a préparé avec moi les grandes lignes de cette présidence. j'ai demandé au premier ministre d'accorder une importance particulière à la politique sociale trop souvent négligée. à cet effet, nous recevrons bientôt les grandes organisations professionnelles et syndicales qui ont à faire valoir leur point de vue. je vous le dis avec la même passion que naguère. n'en doutez pas, l'avenir de la france passe par l'europe. en servant l'une, nous servons l'autre. $ mes chers compatriotes, je n'apprendrai rien à personne en rappelant que dans quatre mois aura lieu l'élection présidentielle. c'est un rendez-vous important que la france se donne à elle-même. je souhaite vivement que ce soit l'occasion d'un vrai, d'un grand débat et sur tous les sujets, y compris les règles morales de votre vie publique et le rôle et les limites des divers pouvoirs. les problèmes que nous connaissons ne disparaîtront pas pour autant. mais la france y trouvera un nouvel élan. l'an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses voeux. là ou je serai, je l'écouterai le coeur plein de reconnaissance pour le peuple français qui m'aura si longtemps confié son destin, et plein d'espoir en vous. $ je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas. je forme ce soir des voeux pour vous tous en m'adressant d'abord à ceux qui souffrent, à ceux qui sont seuls, à ceux qui sont loin de chez eux .bonne année, mes chers compatriotes. bonne année et longue vie. vive la république ! vive la france ! $ mes chers compatriotes, vous m'avez élu, en mai dernier, pour que nous construisions ensemble une nouvelle france, une france juste, unie, respectueuse de notre pacte républicain. une france telle que vous et moi la voulons. $ je mets toutes mes forces au service de cette ambition qui est aussi celle du premier ministre, auquel je tiens à rendre hommage pour l'action courageuse qu'il a menée avec détermination dans des circonstances particulièrement difficiles. cette ambition est celle du gouvernement tout entier. $ depuis sept mois, notre priorité, c'est l'emploi. c'est au nom de l'emploi que nous remettons nos finances publiques en ordre, afin de construire une économie créatrice de travail et de richesses. c'est au nom de l'emploi que nous menons une lutte sans merci contre le chômage de longue durée, grâce au contrat initiative emploi. c'est au nom de l'emploi que nous aidons les artisans et les petites et moyennes entreprises, à se développer. $ la lutte contre le chômage est inséparable de la lutte contre l'exclusion. je refuse la fracture sociale apparue au fil des ans. déjà, un programme de plusieurs milliers de logements en faveur des plus démunis est en cours. une prestation nouvelle garantira bientôt l'autonomie des personnes âgées dépendantes. $ nous avons décidé de réformer notre protection sociale. non pour la détruire, comme certains ont voulu le faire croire, mais pour garder et léguer à nos enfants une protection sociale efficace, juste et accessible à tous. nous l'avons fait parce qu'il n'était plus possible d'attendre, sans mettre en péril notre sécurité sociale dont je suis le gardien. $ il n'est pas facile de réformer. je le sais. la crise que nous venons de traverser l'a rappelé. au-delà de la défense d'intérêts particuliers, elle a mis en lumière des inquiétudes, des angoisses face au chômage, face à des réformes trop longtemps différées, face à un avenir incertain. elle a révélé un manque de confiance dans des pouvoirs qui sont ressentis comme éloignés des réalités quotidiennes et qui n'auraient d'autres réponses aux problèmes de l'heure que l'accroissement des contributions de chacun. reconnaissons-le, cette crise a pu éveiller, chez certains, quelques doutes par rapport aux espoirs que mon élection a fait naître. eh bien non ! ces espoirs, je les porte. ils ne seront pas déçus. $ de la crise, il faut tirer les leçons. la première, c'est qu'il n'est plus possible de gouverner aujourd'hui comme on l'a fait au cours des vingt dernières années : esquiver les vrais problèmes, poser des pansements sur des blessures qu'on ne soigne jamais, remettre à demain ce qu'il faut faire sans délai. nous étions au bout de ce système. $ il faut bien le comprendre : si nous voulons être un pays en paix avec lui-même, un pays qui compte dans le monde, nous devons bouger, nous devons nous adapter. adapter notre défense, adapter notre éducation, adapter notre production aux contraintes de la compétition planétaire. pour ces nouvelles conquêtes, je veux susciter la mobilisation de toutes nos énergies. $ la deuxième leçon, c'est qu'on ne changera pas la france sans les français. chacun d'entre nous a soif de considération, d'explication. et c'est vrai, nous avons moins que d'autres l'habitude de la concertation. $ c'est tous ensemble que nous devons retrouver les voies du dialogue. le progrès social en dépend. il faut des interlocuteurs forts et conscients de leur responsabilité. des syndicats, des organisations professionnelles et des associations. il faut surtout que nous apprenions à nous écouter davantage. j'appelle chacun à prendre toute sa part de ce dialogue dont dépend notre capacité à nous réformer. je souhaite que l'année 1996 soit notamment celle d'un engagement collectif et négocié pour l'aménagement et la réduction du temps de travail, pour l'embauche et l'insertion des jeunes. $ la troisième leçon, c'est une leçon d'espérance. les crises sont souvent des révélateurs. pendant ces semaines si difficiles pour beaucoup de français, vous avez montré, jour après jour, un esprit de responsabilité, un esprit de solidarité exemplaires. des millions d'entre vous se sont levés très tôt le matin, déployant imagination et volonté, simplement pour arriver à l'heure au travail. $ je veux saluer aussi la sérénité et la force d'âme dont vous avez fait preuve au moment des attentats qui ont frappé notre pays donnant ainsi au monde l'image d'un grand peuple dont je suis fier. $ pour 1996, beaucoup dépend de nous. la croissance, qui crée des emplois, sera aussi ce que nous la ferons. la croissance, c'est d'abord la confiance, confiance en nos initiatives, confiance en nos efforts. $ et nous avons en main de vrais atouts. nous sommes la quatrième puissance économique du monde. notre économie est saine. nos entreprises sont compétitives. nos services publics, même s'ils doivent s'adapter, sont parmi les meilleurs du monde. nos jeunes sont de plus en plus qualifiés, même si nous devons mieux les orienter, mieux les aider, pour leur mettre le pied à l'étrier. en tirant partie de leur énergie et de leur enthousiasme, il faut encourager leur formidable capacité d'adaptation et d'initiative. à nous de leur faire confiance, à nous de leur donner leur chance. $ le gouvernement est tout entier mobilisé. il a pris des mesures pour relancer la consommation et l'investissement, afin de soutenir l'activité et de créer des emplois. je lui ai demandé de ne plus recourir à de nouvelles augmentations d'impôts et de cotisations sociales et de les diminuer, dès que possible. le premier ministre s'y est engagé devant vous. tout cela suppose, vous le comprenez bien, une vigoureuse et courageuse réforme de l'état. $ tous ensemble, nous pouvons faire de 1996 une année décisive, une bonne année pour la france. $ notre pays joue un rôle important dans le monde. nous y sommes respectés. nous venons de le prouver dans l'ex-yougoslavie, en prenant des initiatives fortes pour mettre fin à de longues années d'un conflit barbare et rétablir la paix dans cette partie du continent européen. $ l'europe nous est plus nécessaire que jamais. elle nous garantit la paix. la france veut y prendre toute sa place. je veillerai à ce que l'union européenne soit plus attentive à vos préoccupations quotidiennes, à ce qu'elle réponde davantage à vos aspirations sociales, à ce qu'elle fasse de l'emploi une priorité. l'homme doit être au coeur de notre projet commun, comme je l'ai demandé avec insistance à nos partenaires lors du conseil européen de madrid. $ pour toutes ces raisons, mes chers compatriotes, je suis sûr de notre avenir. $ je le sais, certains doutent et souffrent. il y a des femmes et des hommes en profonde détresse. ce soir, c'est d'abord à eux que va ma pensée. c'est pour eux que le gouvernement va soumettre au parlement une loi qui s'attaquera aux racines de l'exclusion. c'est pour eux que des initiatives fortes seront prises en faveur des quartiers en difficulté. $ mais entre tous les français, entre les plus démunis et ceux que la vie a davantage favorisés, je souhaite une communauté renforcée, plus fraternelle pour que chacun puisse aborder cette année nouvelle avec espoir et confiance. $ nous sommes les héritiers d'une longue histoire. nous vivons dans un pays libre, envié même. un pays qui a traversé bien des épreuves, qui s'est forgé une identité forte. ce n'est pas rien que d'être français. ce sont des droits qu'il faut préserver. ce sont des devoirs qu'il faut assumer. plus ferme sera votre volonté, plus grande sera votre mobilisation, plus loin nous irons. plus forte sera la france. $ oui, notre pays est porteur d'un message. un message de fraternité, de tolérance et de justice. c'est ainsi que je vois la france. une france qui regarde en face son passé, les heures sombres comme les heures glorieuses. une france fidèle à son histoire, à ses valeurs, et décidée à les défendre. une nation qui entre dans l'avenir avec confiance, parce qu'elle a choisi le progrès et la solidarité. $ mes chers compatriotes, en cette soirée de voeux, je vous souhaite, simplement et chaleureusement, une bonne année, une année sereine, une année heureuse. nous sommes au début du chemin, mais nous sommes sur le bon chemin. vive la république ! vive la france $ mes chers compatriotes, 1996 a été une année difficile pour beaucoup d'entre nous. je le sais. pourtant, je reste confiant. car la france change. la france se modernise. les français se mobilisent. je suis impressionné, lors de mes déplacements, par ces français que je rencontre et qui s'engagent, toujours plus nombreux, ici pour insérer des exclus, là pour préserver un patrimoine culturel, là encore pour créer une nouvelle activité, gérer autrement une entreprise, former des jeunes, lutter contre l'illettrisme. $ dans cet esprit, je voudrais vous dire ce soir les voeux que je forme pour vous et pour la france. je voudrais vous dire comment, en 1997, nous progresserons sur le chemin de nos ambitions communes. $ notre nation traverse, c'est vrai, des turbulences. les interrogations sont nombreuses. les débats sont passionnés. $ et au risque de surprendre, je vous dirai que c'est la diversité de ces interrogations, la richesse de ces débats qui fondent aussi ma confiance. notre pays est en train de changer, de bouger, de se remettre en question. au-delà des blocages et des conservatismes qui existent ici ou là, j'y vois une preuve de dynamisme et de vitalité. $ la france est sortie d'une longue période d'immobilisme. nous vivions à crédit, nous accumulions dettes et déficits, nous refusions de voir le monde se transformer autour de nous. peu à peu, notre pays perdait ses chances, sa voix et finalement son rang. $ il n'est pas facile, évidemment, d'adapter la france à son temps. cela exige de penser et d'agir autrement. $ nous le faisons pour notre défense avec la création d'une armée professionnelle et d'un nouveau rapport entre les jeunes et la nation. $ nous le faisons pour notre protection sociale, dont je suis le garant, avec l'objectif de la rendre plus juste et plus efficace. $ nous le faisons pour notre cohésion nationale avec le pacte pour la ville, le logement, le projet de loi contre l'exclusion, les décisions prises en faveur des chômeurs de longue durée. $ nous le faisons à l'école et à l'université, dont la réforme est lancée, pour donner aux jeunes de meilleures chances de réussite. $ penser et agir autrement, c'est aussi avoir une conception plus exigeante et plus moderne de l'état. $ l'état n'est pas là pour dépenser, sans limite ni contrôle, l'argent des contribuables. $ l'état est là pour défendre le droit, pour assurer l'ordre et la sécurité sur l'ensemble du territoire. l'état est là pour garantir la liberté, toutes les libertés, l'indépendance de la justice, les valeurs de solidarité, de tolérance et de respect de l'autre, qui sont les valeurs mêmes de la république. l'état est là pour favoriser et non étouffer les initiatives, petites ou grandes, de ceux qui créent, qui investissent, qui recrutent, qui exportent. $ mon ambition, l'ambition que je vous propose, c'est de faire en sorte que la france tire profit de cette période de transition et réussisse son entrée dans l'avenir tout en restant fidèle à elle-même. $ nous construisons une france vivante et forte, capable de créer plus d'activité et plus d'emplois. dans la compétition internationale, nous marquons des points. nos concurrents le savent. notre économie est performante et nous exportons comme nous n'avons jamais exporté. $ malgré cela, notre croissance a été trop faible cette année pour faire reculer le chômage, ce qui est mon objectif essentiel. mais notre croissance repart et elle sera plus forte en 1997. au gouvernement de libérer les énergies qui ne demandent qu'à l'être. en simplifiant, bien davantage encore, les réglementations, les formalités, la paperasserie. en allant plus vite et plus loin dans la baisse des impôts qui a été amorcée, comme vous allez le constater dans les prochains mois. en rendant au travail sa valeur et sa dignité. en récompensant le mérite et l'effort, ce que nous ne faisons pas assez. $ nous voulons construire une france accueillante, et surtout plus accueillante pour les jeunes. $ notre pays est le plus jeune d'europe. c'est une chance. les jeunes français sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes. il faut leur faire confiance. $ entrepreneurs, maires, responsables d'associations prennent des initiatives. elles doivent se multiplier. $ formations en alternance pour les jeunes non qualifiés, expériences en entreprises pour les étudiants, contrats d'insertion pour les moins favorisés : le gouvernement et les partenaires sociaux ont ouvert la voie. $ il faut aller encore plus loin et ouvrir de nouveaux chantiers. je pense, par exemple, à la nécessaire réforme de l'enseignement professionnel qui doit s'ouvrir davantage à l'évolution des métiers et des technologies. $ 1997 sera vraiment l'année de l'emploi des jeunes, comme je l'ai souhaité, si chacun s'y engage avec toute sa volonté, toute son imagination. $ et j'invite les forces vives, chaque entreprise de france, chaque collectivité locale, chaque association à prendre sa part dans ce grand effort national. $ nous voulons aussi construire une france apaisée, capable de faire reculer toutes les violences. $ le terrorisme, qui voudrait intimider et qui suscite chez nos compatriotes courage et solidarité. je vous demande de rester vigilants. $ la délinquance, la violence, notamment dans certains quartiers difficiles, qui ne doivent pas être tolérées, quelles qu'en soient les causes. il y va de la vie quotidienne de beaucoup de français. $ la violence à l'école, qui est peut être la pire, car elle porte atteinte à la vocation même de l'école de la république : instruire et intégrer. parents, enseignants, élèves et pouvoirs publics ont commencé à travailler ensemble pour faire reculer cette violence. il faut poursuivre dans cette voie. $ nous devons construire une société où l'on se parle. une france apaisée, c'est une france qui dialogue. la sncf l'an dernier, le conflit des routiers cette année, ont montré combien nous avons du mal à nous écouter et à nous comprendre. $ nous devons devenir un pays capable d'anticiper et de conduire, dans la sérénité, les nécessaires évolutions de la société. il n'y a pas de dialogue social sans respect de l'autre. $ mais il n'y a pas de vrai dialogue social sans culture de la responsabilité. ne pas porter atteinte à l'intérêt général au nom d'intérêts particuliers. ne pas tout attendre de l'état. accepter le principe de la réforme à condition qu'elle soit juste et concertée. en france, chaque jour, des accords entre partenaires sociaux sont conclus qui font avancer les choses. et j'y suis très attentif car le progrès social et la cohésion nationale en dépendent. $ cette france vivante et forte, cette france accueillante, apaisée, elle sera la nôtre grâce aux choix que nous avons faits : choix de l'europe, choix de la modernité, respect de l'identité française. $ si nous jouons bien notre rôle dans la construction européenne, si nous adaptons notre nation à son temps, si nous nous appuyons sur ce que nous sommes, c'est-à-dire un peuple inventif, entreprenant, généreux, alors, j'en suis sûr, nous réussirons ensemble. $ mes chers compatriotes, de métropole, d'outre-mer, de l'étranger, en ce 31 décembre, je souhaite de tout coeur à chacune et à chacun d'entre vous, une bonne et une heureuse année. vive la république ! et vive la france ! $ mes chers compatriotes, je suis heureux de vous dire, ce soir, les voeux très sincères que je forme pour vous et pour tous ceux que vous aimez. beaucoup d'entre vous sont en famille et s'apprêtent à fêter la nouvelle année. d'autres sont seuls, malades, ou dans la peine. ma première pensée, une pensée chaleureuse, sera pour eux. $ en 1997, une nouvelle majorité a été élue. j'ai donc nommé un premier ministre issu de cette majorité, le gouvernement applique sa politique. et je vais vous dire comment les choses se présentent. $ conformément à la lettre et à l'esprit de nos institutions, j'assume dans leur plénitude les pouvoirs et les devoirs de ma charge. garant de la continuité de l'état, je suis aussi le gardien des valeurs de la république, au premier rang desquelles la liberté et la solidarité. responsable de l'avenir de la nation, j'interviendrai chaque fois que ses intérêts seront en jeu pour vous dire ce que je crois être bon pour les français ou, au contraire, dangereux pour la france. $ vingt-quatre mois seulement nous séparent de l'an 2000. le temps s'accélère, les échanges se multiplient, les mentalités évoluent, les frontières s'estompent. nous vivons des temps incertains et difficiles, mais qui ne voit que ce sont aussi des temps riches de promesses, riches de possibilités pour autant que l'on sache et que l'on veuille les saisir ? à l'aube de cette année nouvelle, je voudrais, dans cet esprit, formuler deux voeux pour la france. $ je souhaite une france rassemblée, accordée, dont les citoyens vivent en bonne intelligence. cela veut dire, d'abord, une france rassurée. il y a chez nous trop de violence, trop d'insécurité, dans les écoles, dans les transports, dans les rues. chaque jour les limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait. c'est aujourd'hui, je le sais, avec le chômage, votre premier souci. l'état doit jouer son rôle. il doit s'efforcer de mieux comprendre. il doit prévenir. il doit aussi punir quand il le faut. j'appelle chacun à prendre ses responsabilités. que les citoyens respectent leurs devoirs. que les pouvoirs publics restaurent l'ordre et la sécurité, qui est la première des libertés. $ une france rassemblée, c'est une france fière de ses valeurs. la dignité des hommes et des femmes, bien sûr, la protection des enfants, mais aussi la laïcité et l'intégration. $ l'idéal de tolérance, auquel nous sommes tous profondément attachés, ne doit pas nous conduire à accepter ce qui met en péril l'unité de la nation. notre pays n'est pas et ne sera jamais l'addition de communautés juxtaposées. le bien public n'est pas et ne sera jamais l'addition d'intérêts particuliers. $ enfin une france rassemblée, c'est une france qui se parle. qui sait écouter, qui sait pratiquer l'échange et le dialogue, qui sait anticiper les évolutions nécessaires et les conduire dans la concertation. la modernité n'est pas un champ de bataille, avec des gagnants et des perdants. chacun peut et doit y trouver des avantages. pour cela, discutons, dépassons nos contradictions et nos querelles, inventons des solutions nouvelles. je vous convie tous ardemment à mieux faire vivre notre démocratie. $ mon deuxième voeu, c'est une france qui a davantage foi en elle-même. nous avons toutes les raisons d'être fiers de notre patrie et de croire en notre avenir. cet avenir, notre avenir est chaque jour construit et fortifié par des hommes, des femmes, des jeunes surtout, avides de comprendre et de créer. il s'appuie sur notre vaste culture, sans cesse rajeunie et enrichie par des connaissances nouvelles. il s'exprime dans des sciences et des technologies que je veux toujours plus vivaces et qu'une démocratie plus exigeante doit préserver de l'excès. $ et puis il y a l'europe. cette europe qu'après d'autres, et avec d'autres, je contribue à bâtir. je le fais pour garantir la paix à un continent que l'histoire a trop souvent brutalisé et trop longtemps divisé. je le fais pour assurer sa puissance et sa prospérité au service de tous. je le fais parce que je sais que nous pouvons y être les meilleurs. nous le pouvons si nous changeons dans nos têtes. il n'y a pas d'exception française qui nous permettrait de nous soustraire aux règles qui valent pour les autres. mais il doit y avoir une ambition française : libérer les forces, les énergies de notre peuple, créer les conditions de la richesse et de l'activité pour que tous les français en profitent. pour que nous puissions créer les emplois qui nous manquent et faire reculer le chômage qui frappe si durement tant d'entre nous. et l'on voit bien encore aujourd'hui la gravité et l'acuité de ce drame. lutter plus efficacement contre l'exclusion. que personne ne reste au bord du chemin. il est là, notre rêve de dignité et de grandeur, plus vivant que jamais. nous en ferons une réalité. $ dans la vie d'un pays, il y a des temps de joie et de tristesse, d'espoir et d'inquiétude, des séparations, des retrouvailles. mais l'important c'est de préserver ce qui fait la force d'une famille, l'entraide, la chaleur, le soutien, le plaisir d'être ensemble et d'avancer ensemble. une nation, c'est la chance de vivre et d'appartenir à une communauté unie par son histoire et par sa culture. c'est construire un avenir pour nos enfants. $ mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, soyons fiers, soyons heureux d'être français et ayons confiance en nous. je souhaite à chacune et à chacun d'entre vous une très bonne année. vive la république. vive la france. $ mes chers compatriotes, je suis heureux de vous retrouver ce soir, et de vous dire les voeux très chaleureux que je forme pour vous, pour les vôtres et pour notre pays, à l'occasion exceptionnelle de cette dernière année avant un nouveau millénaire. $ l'année 1998 s'achève. elle nous laissera des souvenirs forts. la joie sans frontière de la coupe du monde, symbole de fraternité et d'union entre les peuples. le cinquantenaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, célébré avec coeur et enthousiasme, comme une promesse pour l'avenir. $ en même temps, hélas, de nombreuses victimes tombaient au kosovo, en afrique centrale, en irak, tandis que des catastrophes dévastaient en quelques heures des régions entières, comme nous l'avons vécu récemment aux côtés de l'amérique centrale. $ chez nous le chômage, la misère, qu'elle soit matérielle ou morale, n'ont pas diminué comme nous l'aurions souhaité. et puis, nous avons vu la mondialisation en marche. un monde, c'est vrai, où les crises, notamment financières, se propagent très vite. mais aussi et surtout un monde de plus en plus ouvert, où tout circule, les hommes, les richesses, l'information, la connaissance, un monde plein d'énergies, plein de vitalité, riche de fraternités à inventer. $ ces changements nous inquiètent parfois. et pourtant ils seront porteurs de progrès si nous savons non seulement les maîtriser, mais surtout si nous savons humaniser, civiliser la mondialisation. ce combat pour un monde plus humain où doivent prévaloir le droit et la fraternité est celui de la france. c'est le mien. nous sommes tout à fait capables de réussir parce que nous le ferons ensemble. c'est ensemble que nous allons changer d'époque. $ préparer l'avenir, c'est le premier devoir de tout responsable. c'est vous donner la parole, c'est être à l'écoute de vos aspirations et de vos préoccupations. c'est proposer clairement un chemin pour vous permettre de donner le meilleur de vous-même, d'épanouir vos talents et de réaliser vos projets. $ aux responsables publics, vous demandez, d'abord, du courage, le courage de dire, le courage de faire, le courage de changer et d'assumer. nous avons tout à gagner à poser franchement les problèmes. tout le monde sait ce qui marche bien et ce qui marche moins bien en france. en dépit d'immenses progrès, trop de pesanteurs et d'habitudes nous tirent encore en arrière. trop souvent, les intérêts particuliers l'emportent et nous ne jouons pas assez " collectif ". $ choisissons résolument d'avancer. c'est ainsi que nous ouvrirons notre vie politique, que nous ferons mieux vivre notre démocratie. c'est ainsi que nous inventerons une nouvelle solidarité, une solidarité responsable pour ramener vers l'emploi ceux qui en sont exclus, parfois depuis longtemps. c'est ainsi que nous donnerons à nos enfants une bonne formation pour l'emploi. c'est ainsi que nous garantirons l'avenir de nos retraites. c'est ainsi que nous pourrons jouer toutes nos cartes dans un espace européen ouvert. $ l'europe est déjà une longue histoire. elle est encore un long chemin. de plus en plus, elle sera notre quotidien. la création de l'euro ouvre une ère nouvelle. l'euro va changer l'europe, et d'abord les mentalités. je tiens ce soir à vous rendre hommage. $ l'euro, c'est d'abord le fruit de vos efforts et de vos succès. c'est aussi l'expression de votre lucidité et de votre esprit d'ouverture car, si vous ne l'aviez pas voulu, si vous ne l'aviez pas rendu possible, nous serions restés en dehors de cette grande aventure. pour nous, français, c'est une chance. l'euro nous apportera plus de choix dans nos achats, des prix plus bas, de nouvelles parts de marchés, de nouvelles possibilités d'investissement, et donc d'emplois. il nous apportera plus de stabilité dans un monde incertain. plus de force face aux grands pôles économiques et politiques qui se développent sur la planète. $ mais pour que nous puissions être parmi les meilleurs, il faut défaire les nœuds qui nous empêchent d'avancer. libérer nos capacités d'innovation. baisser nos impôts et nos charges qui sont parmi les plus élevés d'europe. valoriser ceux qui créent. tirer le meilleur parti des nouvelles technologies. voilà comment nous devons construire notre avenir. c'est une belle ambition, une ambition raisonnable, et c'est la mienne. $ des responsables publics, mes chers compatriotes, vous attendez aussi qu'ils fassent respecter la loi. vous souhaitez de l'autorité, une autorité intelligente et responsable, sûre de sa raison d'être qui est tout simplement le respect de nos valeurs républicaines. ces valeurs, et notamment l'intégration, l'égalité des chances, sont parfois menacées. la sécurité des biens et des personnes n'est pas garantie partout. l'éducation, la prévention sont indispensables, mais vous savez aussi que la sanction ne l'est pas moins. je rappelle que la sécurité est la première des libertés. $ enfin, je sais que vous aspirez à plus d'unité. autant vous appréciez les vrais débats, autant vous êtes lassés des vaines querelles. je pense, comme vous, qu'il faut éviter ce qui divise inutilement, ce qui blesse les gens dans leurs convictions. il y a aujourd'hui bien d'autres priorités, bien d'autres enjeux. partout, je constate une formidable envie d'agir et de créer, une soif de comprendre, le besoin de réussir. je vois à l'oeuvre de nouvelles énergies qui transforment peu à peu notre pays. si nous savons les encourager, les libérer, alors, oui, la france sera bien partie pour le siècle qui vient ! $ partout, je rencontre des femmes et des hommes qui se rassemblent pour faire progresser les choses. sur beaucoup de sujets, c'est possible. nous avons bien vu ce que peut la france quand elle est unie, enthousiaste, tournée vers la même ambition, une ambition partagée. $ voilà, mes chers compatriotes, de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, les voeux que je forme pour la france. sachons être lucides, inventifs, généreux. sachons créer ou renouer tous les dialogues. sachons nous rassembler pour le bien de la nation. $ je souhaite à chacune et à chacun d'entre vous, à ceux qui ont la chance d'être en famille, entourés de l'affection et de la solidarité des leurs, comme à ceux qui sont seuls ce soir, une bonne et heureuse année. vive la république. vive la france. $ mes chers compatriotes, je voudrais d'abord exprimer ma sympathie à toutes celles et à tous ceux qui vivent ces derniers jours de 1999 dans l'épreuve. $ je pense aux nombreuses victimes de la tempête et à toutes les familles endeuillées dont nous partageons la peine. je pense à nos concitoyens cruellement touchés dans leur vie quotidienne, à ceux dont les biens ont été détruits, à ceux qui craignent pour leur activité et leur emploi, à ceux qui souffrent de voir notre patrimoine, notre littoral, nos forêts, nos monuments, défigurés. $ je vous redis mon émotion mais aussi ma fierté devant l'exceptionnel élan de solidarité qui anime tant de bénévoles et d'associations mobilisés aux côtés des services publics civils et militaires et des élus. $ en ces heures difficiles, nous ressentons profondément la fragilité des choses, la précarité de ce qui nous semblait acquis. nous voyons combien tout peut être parfois remis en cause du fait de l'inconscience des hommes ou du déchaînement des éléments naturels. $ nous mesurons aussi l'importance du rôle de l'état dans notre société. un état sur lequel pèsent des responsabilités essentielles : le service public, la sécurité, la solidarité. un état auquel il appartient de prévoir, de faire face, d'assurer la coordination des moyens du pays. $ nous mesurons surtout le prix de l'aide fraternelle, du soutien spontané, de la main tendue, qui sont le ciment même de la nation. $ au moment où nous touchons aux portes de l'an 2000, rien n'est décidément plus moderne, plus nécessaire, plus solide, que le sentiment d'appartenir à une même communauté et d'être responsables les uns des autres. la france blessée veut se retrouver rassemblée et fraternelle. parce que nos compatriotes ont toujours su, dans l'épreuve, faire parler leur coeur, je voudrais dire merci à tous les français. $ mais ce soir, nous vivons ensemble un moment fort et singulier. ce qui paraissait très lointain et qui a longtemps symbolisé le futur, l'an 2000, est devenu contemporain, immédiat. je suis sûr que beaucoup d'entre vous vont vivre ces instants avec un peu d'émotion, un peu d'étonnement, une certaine appréhension parfois, née du sentiment que s'achève une époque dont on possédait les clés, dont on maîtrisait les règles et les habitudes. $ je comprends ces mouvements de l'âme. pourtant, j'ai confiance. la france franchira les obstacles comme elle l'a toujours fait au long de son histoire pour peu qu'elle soit fidèle à elle-même. $ même si le passé est bien présent dans notre mémoire, je ne m'attarderai pas sur le siècle qui s'achève. siècle de progrès sans précédent. pour la santé, l'éducation, les conditions de vie. pour les libertés, la vie démocratique, la situation des femmes, les solidarités. mais aussi siècle d'horreurs, de tragédies, de convulsions, qui a vu deux guerres mondiales, le goulag, les dictatures totalitaires. et la shoah. $ ce soir, ce qui importe, c'est l'avenir, notre avenir, celui de nos enfants. le progrès va se poursuivre, avec ses hésitations, avec ses limites que nous mesurons bien face aux événements récents qui nous invitent à l'humilité. progrès de la science. progrès des communications entre les hommes. progrès de la médecine : un grand nombre des enfants qui vont naître cette année verront l'an 2100. $ ces progrès ne prendront tout leur sens que s'ils bénéficient à l'homme, à tous les hommes. le xxième siècle doit être le siècle de l'éthique. je sais que bien des tragédies, aujourd'hui, font douter de cette espérance. pourtant, de plus en plus, les nations s'accordent pour mieux faire respecter les droits de l'homme, pour défendre la liberté et la dignité humaines. un nouvel ordre international s'affirme peu à peu. demain, il ne devra plus y avoir de repos pour les criminels contre l'humanité. et, au nom de la france, en votre nom, c'est le combat difficile que je mène chaque jour. $ à l'intérieur de chaque nation, une exigence se fait entendre, toujours plus forte, pour que les avancées de la science soient orientées vers le bien de l'homme et ne se retournent jamais contre lui . je pense, par exemple, aux manipulations génétiques ou au clonage. $ de même, dans le domaine de l'environnement, les peuples ne veulent plus que la course à la productivité épuise la planète. la responsabilité de tous ceux qui dans le monde dégradent le patrimoine naturel doit être recherchée et sanctionnée car il s'agit du patrimoine que nous léguerons à nos enfants. $ même si le monde change comme il n'a jamais changé, la modernité ne doit pas nous diviser. elle doit profiter à chacun. $ nous réussirons. nous réussirons, parce que nous avons pris des décisions qui engagent et qui garantissent notre avenir. $ nous avons choisi ensemble de faire grandir la france dans l'europe. une europe qui nous garantit la paix. une europe qui nous permet de peser davantage dans le monde. $ nous avons choisi aussi de prendre part à la mondialisation, d'en prendre toute notre part. mais une mondialisation maîtrisée, organisée, respectueuse de l'environnement, capable de prendre en compte les aspirations des hommes et capable de faire reculer la pauvreté. ce sera tout le sens du combat de la france dans les grandes négociations à venir. $ mes chers compatriotes,nous avons en commun certaines valeurs. $ la volonté de donner à chacun sa chance pour que notre société soit plus allante, plus mobile, plus optimiste. l'exigence de solidarité. une solidarité plus responsable où chacun s'efforcerait de prendre sa part du contrat. l'attachement à la famille, parce qu'elle est chaleur, entraide, sécurité. $ le désir d'être utile, de trouver sa place dans la société, de donner autour de soi, de se réaliser. la tolérance, qui ne doit pas être renoncement à ses convictions, mais respect de l'autre. l'esprit républicain et le sens de l'intérêt général, qui imposent que l'état conserve toute sa place pour dire le droit, le faire respecter, avec autorité, avec justice. $ gardons ces exigences. gardons ces valeurs. en les faisant vivre, nous serons plus forts pour aborder les temps qui viennent. $ la france change. elle doit le faire au rythme du monde. en étant fidèle à son génie propre, elle saura conjuguer le changement et la cohésion sociale, l'esprit d'initiative et la sécurité, la modernité et le bien vivre ensemble. $ mes chers compatriotes, je mesure l'honneur et la responsabilité qui m'échoient de m'adresser à vous ce soir, alors que notre nation franchit le cap du siècle. $ la france a plus de mille ans, riches de fièvres, de passions, d'enthousiasmes. elle continue, comme hier, à ouvrir et à défricher les chemins du monde. le nouveau siècle est à inventer, plus fraternel, plus volontaire. il aura les couleurs que nous lui donnerons. la france sera ce que nous voudrons qu'elle soit. une nation unie, vivante, solidaire, ouverte, qui n'accepte aucune $ fatalité, car, dans un monde où rien n'est figé, l'avenir dépend de nous. l'avenir dépend de notre capacité à construire, à créer, à rêver ensemble les voies de l'aventure humaine. $ à chacune et à chacun d'entre vous, françaises et français de métropole, d'outre-mer, de l'étranger, je souhaite très chaleureusement une bonne et une heureuse année 2000. $ mes chers compatriotes, à la veille de cette année 2001 ma pensée va vers vous, qui êtes dans la joie du réveillon. elle va aussi vers ceux qui n'ont pas la chance d'être ce soir en famille ou avec des proches, et qui ressentent dans leur coeur le poids des épreuves, de la solitude ou de la maladie. je pense spécialement à ceux de nos aînés qui vont franchir seuls le cap du nouvel an. à tous et à chacun, j'adresse mes voeux très chaleureux de bonne et heureuse année. $ si le passage à l'an 2000 a été célébré dans le monde entier comme le commencement d'une époque nouvelle, l'année 2000 fut, en réalité, un temps de prise de conscience. $ conscience des risques que peuvent engendrer l'activité humaine, l'invention humaine, quand elles ne sont pas assez maîtrisées. les tempêtes de décembre 1999, peut-être liées au réchauffement de la terre ; la marée noire de l'érika ; la crise de la vache folle, dont l'europe, à l'initiative de la france, a maintenant pris la mesure. autant de conséquences, directes ou indirectes, d'une modernité insuffisamment contrôlée, insuffisamment soucieuse des hommes et de leur avenir. $ conscience de la fragilité de la vie humaine, et de l'inégalité face à la santé. prenez l'exemple du sida. il frappe de plus en plus et partout dans le monde. nos sociétés doivent, plus que jamais, rester mobilisées, actives et vigilantes. mais les traitements dont bénéficie l'occident restent aujourd'hui inaccessibles aux malades des pays pauvres. cette injustice doit être combattue. $ conscience de la fragilité de la paix quand l'incompréhension, la passion et la colère engendrent la violence dans tant de régions du monde. $ mais conscience, aussi, de la puissance et de la splendeur du génie humain quand les progrès de la médecine suscitent tant d'espoir, quand la thérapie génique permet à des enfants promis à de lourds handicaps de naître et de grandir en bonne santé. $ conscience de l'élan, du dynamisme, des perspectives multiples offertes par la croissance mondiale. conscience d'un avenir plus ouvert pour les jeunes. conscience de nouveaux domaines à explorer, de nouvelles techniques, de nouvelles pratiques, qui changent peu à peu la vie professionnelle et aussi le rapport au temps. $ conscience, enfin, du devoir de solidarité. solidarité entre le nord et le sud, indispensable si nous voulons que la mondialisation profite à tous. solidarité au sein de l'europe, si nous voulons construire une citoyenneté européenne, garante de la paix et de la démocratie sur notre continent. solidarité entre tous les membres de notre communauté nationale. l'action sociale des organismes publics est nécessaire, mais au-delà, ce qui permet de faire face, c'est le soutien efficace d'une association, la main tendue par un parent, par un voisin et tout ce qui donne un visage à la solidarité. le progrès n'est rien sans la fraternité. $ face à toutes ces évolutions qui suscitent beaucoup d'espérance mais aussi des inquiétudes, il y a de nouvelles chances à saisir, de nouveaux horizons à ouvrir, de nouveaux espaces à conquérir. $ rien ne se fera tout seul bien sûr. l'avenir est entièrement à construire. et vous avez, je le sais, de plus en plus ce désir de vous l'approprier, cette envie d'agir et d'avancer, cette soif de projets, de réalisations qui sont aujourd'hui les grands atouts de la france. $ mais il faut aussi une volonté nationale, un enthousiasme collectif, et il faut avancer sans attendre demain. c'est pourquoi, mes chers compatriotes, 2001 doit être une année utile. chaque année compte, aucune ne peut être perdue. $ une année utile pour notre planète. elle est le patrimoine commun que nous lèguerons à nos enfants. elle ne nous appartient pas. désormais, les problèmes sont identifiés. des solutions existent, pour mieux garantir la sécurité alimentaire, pour rendre plus sûrs et plus propres les mers et les océans, pour ménager les ressources naturelles, pour enrayer certains phénomènes comme le réchauffement de la terre. ces solutions exigent une volonté internationale. elles ne sont pas faciles à mettre en oeuvre. certes nous avançons dans la bonne direction mais trop lentement. la france se bat pour que le sens de la responsabilité collective l'emporte sur les intérêts particuliers. son combat doit être celui de toute l'europe. et je souhaite que 2001 soit une année de progrès pour l'environnement, pour notre patrimoine naturel, pour les couleurs de notre vie quotidienne, pour la qualité de notre vie. $ une année utile pour l'europe. la présidence française l'aura fait progresser dans les domaines qui comptent : la sécurité, le travail, l'éducation, la culture, l'environnement. elle s'est achevée sur un nouveau et bon traité. et l'histoire retiendra qu'à nice une volonté s'est exprimée. l'europe s'est mise en ordre de marche pour achever son unité, mettant un terme aux fractures nées des guerres mondiales et du totalitarisme. cette volonté s'inscrit dans une vision, dans une ambition, dont j'ai esquissé les contours récemment à berlin. l'europe est notre nouvel horizon. et j'aurai l'occasion de vous en reparler. $ une année utile pour la france. le travail et les efforts des français, l'action des gouvernements successifs et la croissance mondiale, ont provoqué un réel élan de notre économie. parce que nous avons des entrepreneurs audacieux, imaginatifs, parce que le savoir-faire et la qualité des salariés français sont reconnus, la france invente, la france produit, la france exporte. nos entreprises créent des emplois. le chômage recule. mais il demeure encore, pour beaucoup de familles, une réalité ou une menace. $ pour que chaque français ait demain une activité, il faut faire dès maintenant les réformes qui préparent l'avenir, celles que beaucoup de nos voisins ont déjà faites. elles concernent l'éducation, les retraites, la fiscalité, l'état et son rôle, les dépenses publiques, les libertés locales. la situation économique nous donne aujourd'hui les moyens d'agir. c'est le moment de le faire. pour que tombent les barrières et les obstacles, pour que les énergies s'expriment, pour que l'activité s'amplifie là où elle a repris. pour que les portes s'ouvrent grandes là où elles s'entrouvrent aujourd'hui. $ et puis, il y a les difficultés des français, vos difficultés, certaines peurs vécues au quotidien. beaucoup de nos compatriotes sont privés d'une liberté et d'un droit essentiels, ceux de vivre tout simplement en sécurité. la montée de la violence et des incivilités, jusque dans les écoles, les agressions de plus en plus graves, parfois commises par des jeunes qui sont encore des enfants, la répétition de meurtres gratuits, tout cela appelle une mobilisation nationale, une prise en compte des problèmes dans leur exacte dimension, et surtout des solutions réelles. il n'est pas possible qu'une partie de la population se sente parfois abandonnée de tous, et d'abord de l'état. je souhaite que sur ces sujets, si sensibles pour nos concitoyens, l'année 2001 soit une année d'action et de progrès. $ une année utile, enfin, pour notre démocratie. jour après jour, le débat démocratique doit éclairer les français sur les choix de l'avenir. il doit permettre aux convictions de s'exprimer dans la dignité, dans la sérénité et surtout dans le respect de l'autre. ne laissons jamais abaisser le dialogue républicain. défendons toujours la plus haute idée de l'intérêt général. notre vie politique repose désormais sur des bases plus saines que naguère. sa modernisation doit se poursuivre. notre société ne peut plus être conduite comme elle l'était il y a seulement vingt ans. la participation de chacun à la vie de la cité est trop restreinte. il faut l'ouvrir à tous. ainsi, notre démocratie sera plus vivante et plus forte. $ mes chers compatriotes, nous pouvons aborder cette nouvelle année ensemble avec confiance, fidèles à nous-mêmes, enracinés dans notre terre de france, dans notre histoire, dans nos convictions, dans nos affections. ouverts sur l'avenir. prêts à saisir toutes nos chances. libres, heureux, et fiers de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. à chacune et à chacun d'entre vous, mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, je souhaite une bonne et une heureuse année. vive la république et vive la france. $ mes chers compatriotes, les moments où un peuple se rassemble, respire au même rythme, bat d'un même coeur, sont toujours des moments privilégiés. les fêtes de noël et du nouvel an participent de ces rendez-vous du pays avec lui-même. $ pour beaucoup d'entre vous, c'est un temps de joie, de retrouvailles, de chaleur familiale et amicale. pour certains, parce qu'ils sont seuls, malades ou dans la peine, c'est une période difficile. et j'ai pour eux ce soir une pensée particulière. et je pense aussi à nos compatriotes de toulouse, mais également de la somme et de l'est de la france, pour qui le souvenir de 2001 restera d'abord celui des épreuves. à chacune et à chacun d'eux, je veux dire, en ce 31 décembre, la solidarité et l'amitié de la nation. et à vous tous, mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer, de l'étranger, j'adresse mes voeux très chaleureux de bonne et heureuse année. $ avec l'arrivée de l'euro, nous allons vivre dans quelques heures un moment historique : 300 millions d'européens partageront désormais la même monnaie. c'est l'europe qui avance. c'est l'europe qui progresse. $ cette europe, nous la regardons autrement depuis les terribles événements qui ont touché l'amérique au coeur le 11 septembre dernier. dans un monde où les foyers de haine et d'incompréhension sont nombreux, où les inégalités se creusent, où le sentiment d'injustice est si présent, nous mesurons davantage combien il importe que l'europe s'affirme, qu'elle relaie et amplifie l'action des nations, qu'elle participe en tant que telle aux évolutions du monde. $ l'euro est une victoire de l'europe. après un siècle de déchirements, de guerres, de tâtonnements, voici que, dans la paix, l'unité et la stabilité, notre continent affirme enfin son identité et sa puissance ! nous pouvons en être fiers, car c'est aussi un succès pour tous les français, la récompense des efforts qu'ils ont consentis. $ bien sûr, il faudra à chacune et à chacun un temps d'adaptation pour trouver ses repères, apprendre les prix, apprivoiser la nouvelle monnaie. certains éprouveront peut-être des difficultés. en y mettant toute la patience, l'attention et l'entraide nécessaires, vous verrez que les nouvelles habitudes ne tarderont pas à venir. $ mais vous le savez bien, il ne s'agit pas seulement de remplacer nos francs par des euros. l'euro, c'est une chance d'avenir supplémentaire pour la france et les français. et c'est aussi une nouvelle façon d'être en europe, de vivre l'europe, une europe du quotidien qui doit devenir pleinement celle des citoyens. $ dans sa longue histoire, la france a parfois été tentée de se replier sur elle-même. ensemble, oui ensemble, nous avons voulu au contraire qu'elle aille de l'avant, qu'elle ait confiance en elle, que son horizon s'étende, qu'elle s'ouvre davantage sur le reste du monde. $ il y a six ans, au prix d'un effort considérable des français pour réduire nos déficits publics, nous nous sommes engagés, nous nous sommes mis en situation d'être qualifiés pour l'euro. chacun sait que ce n'était pas gagné d'avance. mais nous l'avons fait. nous y sommes parvenus et ce choix est maintenant définitif. nous l'avons voulu pour que chaque français ait toutes les cartes en main pour le xxième siècle. nous avons ainsi rempli notre part du contrat européen. $ oh, l'euro n'est pas une fin en soi. il signifiera, pour nous, plus de croissance, plus d'emplois, plus de pouvoir d'achat, plus d'échanges. une france plus forte. mais il doit être avant tout un instrument au service de l'europe des hommes que nous construisons. $ a nous maintenant d'en tirer parti ! car si l'euro est une chance, c'est aussi un défi. $ nous avons de nombreux atouts pour faire de l'euro un formidable amplificateur d'énergie et de prospérité. notre modèle économique et social qui allie développement économique et protection solidaire contre les risques de l'existence. la vitalité de nos entreprises. la force de notre agriculture. notre géographie, au carrefour de toutes les routes européennes. nos infrastructures, nos services publics, la qualité de nos formations et de notre recherche. notre langue. notre culture. $ mais pour que l'euro tienne ses promesses, pour qu'il nous permette d'améliorer notre rang et nos positions dans le monde, de grandes réformes de modernisation de la société, de l'économie et de l'état devront encore être engagées pour lever les obstacles qui freinent notre progrès. et j'ai confiance qu'elles le seront. la france est dynamique, courageuse, ambitieuse. elle a besoin d'abord de se retrouver telle qu'en elle-même pour affirmer ses valeurs, celles de la république, qui fondent nos libertés. elle a besoin d'un état fort, d'une autorité respectée, d'un ordre républicain assumé. elle a besoin d'unité et de cohésion. $ la cohésion nationale, c'est l'essentiel. on le voit à chaque fois qu'un drame, une catastrophe, surviennent, et qui provoque chez nous un extraordinaire élan de solidarité. on le voit aussi dans la joie, chaque fois que la france gagne. ce sentiment de cohésion, d'appartenance à une même communauté, à une même patrie, ne doit pas être un moment d'exception, liée à une émotion particulière, mais le fondement même de notre citoyenneté française. il est à la source de toute volonté nationale. il doit se vivre tous les jours. il est notre force. il doit être notre exigence. $ la société française, au fil des décennies, a acquis souffle, vitalité, diversité. mais dans le bouillonnement français, il y a aussi des doutes, des peurs, des divisions. $ la cohésion de notre nation exige l'affirmation d'une grande aventure collective, d'un idéal, de rêves, de projets communs. mais elle exige aussi la juste reconnaissance de la place de chacun, de son travail, de son rôle comme de sa dignité. $ cela suppose une société qui valorise tout à la fois le mérite, l'énergie, les talents, la générosité. si nous devons tous être les artisans de la cohésion nationale, il revient bien sûr à l'état d'en être le garant et de servir cette grande ambition. $ le premier devoir de l'état c'est d'assumer ses responsabilités au service des citoyens. il doit trouver sa place, remplir ses missions, en respectant les initiatives qui viennent des forces vives de notre société et de nos collectivités territoriales. $ il est en charge de la solidarité, une solidarité vigilante qui ne doit oublier personne. solidarité pour l'emploi et en faveur des plus vulnérables. solidarité entre les générations par la sauvegarde de nos retraites. solidarité aussi avec le futur en respectant l'environnement et en garantissant le développement durable de notre planète. $ l'état est aussi en charge de l'égalité républicaine, une égalité menacée quand l'insécurité progresse, quand l'exercice des libertés, la qualité de vie, la qualité des études, dépendent de l'endroit où l'on habite, du collège ou du lycée que l'on fréquente. $ l'état est en charge, enfin, de l'intérêt supérieur de la nation. les aspirations légitimes doivent être entendues, mais il n'est pas normal que les lois et les règles soient bafouées au nom d'intérêts particuliers. $ mes chers compatriotes, pour que la france rayonne, pour qu'elle se déploie, pour que chaque français s'épanouisse dans le monde de demain, nous devons faire le choix de l'europe, du mouvement et de la fidélité à l'idéal de la république. le choix d'une ambition française, le choix de l'action. $ quelles que soient les épreuves récentes et les incertitudes de l'avenir, je sais que vous voulez faire vivre les valeurs qui sont celles de notre démocratie, de notre république. que vous voulez conforter notre cohésion nationale. que vous voulez avancer, réussir et faire réussir la france. $ à toutes les françaises, à tous les français, de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, je souhaite une bonne et heureuse année. vive la république, et vive la france. mes chers compatriotes, je me réjouis d'être parmi vous à l'occasion du nouvel an. beaucoup sont heureux d'être en famille ou avec des amis pour accueillir cette année 2003, et je les salue amicalement. d'autres, je le sais, n'apprécient guère cette période de fêtes, parce que leurs soucis, leur détresse parfois, leur sont plus sensibles. a toutes celles et à tous ceux qui sont dans l'isolement, dans la peine, dans les épreuves, je veux dire ma sympathie et ma solidarité. 2002 fut une année de débats et, pour certains, l'occasion d'exprimer leur insatisfaction et leurs inquiétudes. elle fut également, et elle restera, l'année du sursaut républicain. l'année du rassemblement. l'année du changement aussi, pour la sécurité et la justice, pour l'économie et l'emploi, pour la défense nationale. une première étape a été franchie par le gouvernement de jean-pierre raffarin, dont je veux saluer l'esprit de mission et la volonté de faire bouger les choses avec et pour les français. réaffirmer l'autorité de l'état était un préalable. nous pouvons maintenant aborder les étapes suivantes. avec lucidité, bien sûr, mais aussi avec confiance et détermination. lucidité, parce que nous vivons dans un monde incertain, dangereux, où les menaces de guerre s'ajoutent aux risques terroristes. un monde où une utilisation dévoyée du progrès scientifique peut porter atteinte à la dignité même de la personne humaine. et la france devra être au premier rang pour défendre la paix, la justice et l'éthique. sur notre sol, les tentations du communautarisme et du repli sur soi sont réelles. la violence, qui recule grâce à l'action du gouvernement, est loin d'avoir disparu. nos équilibres écologiques sont de plus en plus menacés. notre cohésion nationale, souvent malmenée, a besoin d'être fortifiée. la situation de l'emploi, les difficultés matérielles, l'exclusion restent chez nous une préoccupation majeure. l'effort engagé pour libérer les énergies au service de la croissance, c'est un effort qui doit être poursuivi avec ténacité. lucidité mais confiance, parce que la france a tout pour être une nation forte, par son dynamisme, sa capacité de rassemblement et son esprit de solidarité. notre vitalité démographique nous distingue en europe. le travail, la créativité, les savoir-faire des français sont reconnus. nos entreprises sont présentes dans le monde entier. confiance aussi parce que nous sommes en train de renouer avec des valeurs essentielles comme la responsabilité personnelle, le sens de l'intérêt collectif, l'autorité, les solidarités de proximité. la responsabilité personnelle, c'est d'abord le civisme, le respect de l'autre, le respect de la différence, le respect dû aux plus vulnérables. c'est bien sûr le contraire du mépris, de l'indifférence, de l'inconscience, qui font tant de victimes. et, la mobilisation contre la violence routière doit en être un exemple. détermination enfin. parce que, pour préparer et réussir l'avenir, il faut agir, changer, se remettre en cause. nous savons tous que des réformes sont indispensables. des réformes que nos partenaires européens ont faites, et que nous avons trop longtemps retardées. la france a beaucoup changé. elle était naguère composée de blocs antagonistes, souvent inconciliables, et prêts à se déchirer sur tout sujet. aujourd'hui, j'en suis persuadé, le rassemblement du plus grand nombre, autour de grandes ambitions collectives, et au-delà de clivages dépassés, est devenu possible pour conduire les réformes dont notre pays a besoin. la réforme des retraites, qui concerne tout le monde et qui seule permettra de garantir à chaque français une bonne retraite. c'est une chance pour tous, et ce serait un grand péril de ne pas la faire. la décentralisation, déjà engagée. le nécessaire renouveau de notre école. la sauvegarde de notre système de santé. la modernisation de l'état, sans laquelle nos services publics dépériraient. la protection de notre environnement. le rétablissement du dynamisme et de l'attractivité de notre économie, mis à mal par un excès de réglementations et d'impôts, qui nous a fait perdre beaucoup d'investissements et d'emplois. je veillerai à ce que ces réformes soient menées à bien, avec tous et dans l'intérêt de tous. le premier ministre et le gouvernement conduiront cette action dans l'esprit de transparence, de dialogue et de justice dont ils font preuve depuis leur prise de fonction. chaque française, chaque français, en étant pleinement et clairement informé, pourra assumer sa part des évolutions nécessaires. la france n'avancera que si nous avançons tous ensemble. alors, rien de ce qui est nécessaire ne nous sera impossible. l'effort de la nation sera d'autant plus facile qu'il sera équitablement partagé. il y a là un impératif de justice entre les français, un impératif dont je veux être le garant. primauté de l'intérêt collectif, responsabilité, équité : voilà comment nous réussirons ! c'est cela, le pacte français. l'exigence de liberté et de solidarité. la recherche permanente du juste équilibre entre la volonté d'une nation ambitieuse et la place à réserver à chaque citoyen et à ses attentes. mes chers compatriotes, c'est une année d'action, d'action résolue et équitable, qui nous attend, pour notre avenir et pour celui de nos enfants. plus la france sera dynamique, mieux elle sera écoutée. dans une europe unie, bientôt reformée et élargie, elle parlera avec davantage de force. au cours des derniers mois, elle a su faire entendre son message de paix, d'équilibre, et de solidarité avec les pays pauvres. en 2003 la france poursuivra son action, avec les nations unies, malgré les difficultés, pour faire prévaloir les principes qui fondent son engagement et sa vision du monde. mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, cette année d'action résolue et équitable, il nous faut l'aborder unis et déterminés. du fond du coeur, je souhaite à chacune et à chacun d'entre vous une très bonne et très heureuse année. vive la république, vive la france. mes chers compatriotes, je suis heureux d'être avec vous ce soir pour vous souhaiter chaleureusement une bonne et heureuse année 2004. beaucoup d'entre vous sont réunis pour le réveillon et partagent la joie de se retrouver. d'autres sont seuls, malades ou dans la peine. mes pensées les plus fraternelles vont vers eux et je veux leur dire, du fond du coeur, mes voeux d'espérance et de solidarité. mes pensées vont également vers toutes celles et tous ceux qui, chez nous, cette année, ont été cruellement touchés par les incendies et par les inondations. et comment ne pas penser aussi à ces drames au-delà de nos frontières, et en particulier au tragique tremblement de terre en iran, pour lequel nos équipes médicales et de secours sont à pied d'oeuvre. 2003 fut marquée dans le monde par l'instabilité, les tensions et les crises : la guerre en irak, le terrorisme, les attentats et les violences au proche-orient, les troubles en côte d'ivoire... partout, la france a assumé fortement et clairement ses responsabilités pour la paix et pour le respect du droit. elle continuera à agir en ce sens. de même, au-delà des difficultés qui ont toujours émaillé la construction européenne mais qui ne l'ont jamais arrêtée, la france continuera à porter une grande ambition pour une europe au service de tous les citoyens. aujourd'hui, nous devons relever un défi sans précédent, doter notre europe élargie d'une règle commune. la france, avec l'allemagne, et avec nos autres partenaires, entend se situer aux avant-postes de ce grand projet. au terme de cette année, comme vous, je n'oublie naturellement pas l'épreuve si douloureuse de la canicule, le formidable dévouement de toutes celles et de tous ceux qui se sont mobilisés, mais aussi les défaillances de nos systèmes de prévention et d'alerte qui ont conduit le gouvernement à engager les réformes indispensables. l'année qui s'achève a été une année importante pour la france. l'insécurité progressait. elle recule, y compris sur nos routes. les retraites étaient menacées. elles ont été sauvegardées. nos impôts, nos charges, étaient parmi les plus élevés du monde. ils ont commencé à baisser. les dépenses de l'état galopaient. elles sont stabilisées. les 35 heures freinaient l'activité. elles ont été assouplies. et tout cela n'a été possible que grâce à vous, à vous toutes et à vous tous. vos efforts permettent aujourd'hui le retour de la croissance. tout l'enjeu de l'année 2004 est de tirer le meilleur parti de cette croissance, avec une priorité : l'emploi. l'objectif c'est de remettre sur les voies de l'activité les françaises et les français, et notamment les jeunes, que le système laissait jusqu'à présent sur le bord de la route. l'objectif, c'est de donner aux salariés de nouveaux atouts pour l'emploi. l'objectif, c'est de donner à la france les moyens de la puissance économique, car c'est la condition même du progrès social. ces objectifs peuvent être, doivent être conciliés dans une économie moderne. beaucoup a déjà été fait par le gouvernement. mais pour passer à la vitesse supérieure, nous avons besoin de nouveaux moyens d'action. j'ai demandé au gouvernement de jean-pierre raffarin d'ouvrir, dès le début de l'année, les concertations avec les partenaires sociaux en vue de faire voter par le parlement une grande loi de mobilisation pour l'emploi. se mobiliser pour l'emploi, c'est permettre aux entreprises de donner leur pleine mesure, car ne l'oublions jamais ce sont d'abord les entreprises qui font l'emploi. c'est pourquoi de nouvelles décisions seront prises pour alléger les procédures inutiles et les charges excessives qui entravent leur dynamisme et qui suscitent, chez trop d'entre elles, une sorte de réticence à embaucher. se mobiliser pour l'emploi, c'est relancer nos efforts de recherche, mais aussi d'équipement et d'infrastructure, indispensables à une puissance économique durable. c'est aussi poursuivre notre politique de création d'entreprise et de défense de notre industrie. se mobiliser pour l'emploi, c'est donner aux françaises et aux français de nouveaux atouts. pour cela, ouvrons un droit à la formation et à la seconde chance pour les salariés sortis prématurément du système scolaire. renforçons la prévention des licenciements et des plans sociaux. instaurons de nouveaux droits au reclassement pour les salariés des petites et moyennes entreprises. modernisons notre service public de l'emploi. se mobiliser pour l'emploi, c'est répondre aux difficultés d'entrée dans la vie active des jeunes de 16 à 24 ans en créant pour eux un véritable droit à l'activité, à la formation ou à l'emploi. aucun jeune ne doit être laissé sans solution ou sans accompagnement. enfin donner la priorité à l'emploi, c'est bousculer les conservatismes pour parvenir à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, car nous en sommes encore, hélas, bien loin aujourd'hui. l'exigence d'action et de justice devra nous guider aussi dans la conduite de deux autres priorités pour la nation : la cohésion sociale et l'école. dans six mois, en faisant appel à la responsabilité de tous, notre assurance maladie, aujourd'hui en péril, aura été consolidée. nous poursuivrons la modernisation de notre système de santé et notamment de nos hôpitaux. le gouvernement apportera aussi une nouvelle pierre à notre édifice social en créant la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, car nous avons le devoir de mieux aider les personnes handicapées et les personnes âgées dépendantes. nous devons également reconnaître à chacun sa place, briser les ghettos, tendre la main à toutes celles et à tous ceux qui se sentent à l'écart en raison de leur situation sociale ou de leurs origines. nous devons redonner tout son sens à une laïcité ouverte, généreuse et porteuse d'harmonie entre tous les français. nous devons enfin réaffirmer la valeur fondamentale de l'égalité des chances, qui passe d'abord par l'école. un grand débat national sur l'éducation a été lancé. c'est le moment pour vous de dire quelle école vous souhaitez pour l'avenir de vos enfants. dans un an, l'école aura sa loi d'orientation. si nous savons nous rassembler autour de ces priorités alors rien ne nous sera impossible. mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, grâce à vous, grâce à votre engagement, grâce à votre esprit de responsabilité, l'horizon s'éclaircit, notre pays est désormais sur le bon chemin. unis autour des valeurs qui font la france, et dont nous sommes fiers, nous allons ensemble rendre notre nation plus puissante, plus solidaire, plus juste. du fond du coeur, je souhaite à chacune et à chacun d'entre vous une bonne et heureuse année 2004. vive la république, vive la france. mes chers compatriotes, de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, nous sommes tous bouleversés par la terrible catastrophe qui a semé la mort, l'horreur et la dévastation dans l'océan indien. ce soir, mes pensées vont à toutes les victimes. elles vont aux familles et aux proches de nos compatriotes dont la vie s'est brisée ce 26 décembre. elles vont aux blessés, à toutes celles et à tous ceux qui sont sans nouvelle d'une personne aimée. je veux leur dire, au nom de la nation tout entière, mon émotion et ma profonde solidarité. le gouvernement s'est immédiatement mobilisé pour apporter aux victimes assistance et soutien. et je salue le magnifique élan de générosité des françaises et des français qui s'engagent et qui répondent en masse à l'appel des associations humanitaires pour venir en aide aux populations frappées par cette tragédie, une tragédie qui est aussi la nôtre. car chacun ressent aujourd'hui à quel point, par-delà les distances, nous formons une seule et même humanité dont le destin ne se distingue pas de celui de notre planète. l'action doit se poursuivre face à l'urgence : retrouver nos compatriotes et aider leurs familles, renforcer les secours et l'aide humanitaire, lutter contre les risques d'épidémies. au-delà, la france et l'europe mettent en place des moyens exceptionnels, et notamment un moratoire sur la dette, pour permettre la reconstruction des régions dévastées et la reprise de l'activité de populations qui ont tout perdu. si nous ne pouvons évidemment pas empêcher de tels séismes, il dépend de nous d'en prévenir les conséquences les plus dramatiques. la france s'impliquera pour que l'europe et les nations unies mettent rapidement en place des dispositifs d'alerte efficaces et organisent une véritable force humanitaire de réaction rapide, comme nous avons su le faire, pour la paix, avec les casques bleus. mes chers compatriotes, ce soir, je veux aussi vous parler de notre pays et de son avenir. après deux années et demi d'action pour préserver et renforcer nos solidarités, retrouver une croissance soutenue, restaurer l'autorité de l'état, restaurer les valeurs de la république, le temps est venu de déployer notre projet pour l'avenir. le projet d'une société ouverte sur l'europe. une société de justice, de croissance, d'emploi. une société de l'intelligence, de la créativité, de l'innovation. l'europe pour laquelle la france se bat depuis longtemps est une europe réconciliée et unie. une europe engagée de tout son poids pour la paix, pour la liberté, pour le développement. une europe en première ligne contre les pollutions et la destruction de la nature. une europe offrant à tous ses enfants les meilleures garanties sociales et les meilleures chances d'emploi et de prospérité. une europe qui s'appuie sur les nations, qui les rassemble pour leur permettre de compter face aux grands ensembles du monde. en 2005, vous aurez l'avenir de cette europe entre vos mains. j'ai en effet décidé que la constitution européenne vous sera soumise, par référendum, avant l'été. ainsi, vous, peuple souverain, serez appelé à choisir vous-même votre destin. en approuvant la constitution européenne, vous permettrez à l'europe d'être plus démocratique, plus volontaire, plus puissante. vous la rendrez capable de progrès économiques et sociaux plus rapides. et vous permettrez à la france de peser davantage dans l'union. entre le repli et l'ouverture, le choix que nous ferons sera décisif. ce choix engage l'avenir de la france et de l'europe. il ne devra être altéré ou détourné par aucune autre considération. c'est pour nous tous une très grande responsabilité. bâtissons aussi une société qui donne ses chances à chacun, une société de croissance, tournée vers l'activité et vers l'emploi. depuis 2002, le gouvernement de jean-pierre raffarin a pris les mesures nécessaires pour faire repartir notre économie en privilégiant le travail, le soutien à la consommation et le dynamisme de nos entreprises. 2004 aura été la meilleure année de croissance de ces quatre dernières années. pour la première fois depuis 2001, le chômage a été stabilisé. ce n'est pas suffisant, mais à mi-parcours, nous sommes sur la bonne voie et je demande au gouvernement de continuer et d'amplifier ses efforts. tout faire pour la croissance. poursuivre la hausse du smic et soutenir le pouvoir d'achat. poursuivre la baisse de l'impôt sur le revenu et la baisse des charges. continuer à maîtriser nos dépenses. encourager l'investissement en mettant en œuvre la réforme de la taxe professionnelle. permettre à celles et à ceux qui veulent gagner plus de travailler plus. donner plus de droits aux consommateurs. développer la concurrence. encourager l'exportation et renforcer notre présence sur les grands marchés émergents. tout faire pour que cette croissance profite à l'emploi. j'ai voulu que l'ensemble des pouvoirs publics se mobilisent au service de notre cohésion sociale. la loi vient d'être votée. nous avons maintenant de nouveaux moyens d'action pour développer l'emploi des jeunes. pour ramener vers l'activité les allocataires de minima sociaux. pour lutter contre les discriminations à l'embauche. moderniser le service public de l'emploi. aller à la conquête de tous ces emplois non pourvus, en particulier dans l'artisanat et les services aux personnes où les besoins sont immenses. tout faire enfin pour être au rendez-vous des technologies qui créent les emplois de demain. les succès industriels se préparent longtemps à l'avance. les programmes des dernières décennies, comme le tgv, le nucléaire, airbus ou ariane, font encore la force de notre industrie. j'ai demandé au gouvernement de lancer, en soutien de nos entreprises et avec nos partenaires européens, les projets industriels qui tireront la croissance de demain et nous permettront d'accroître notre avance technologique. nous irons ainsi résolument vers une société de l'innovation et des hautes qualifications. elles seront la première source de dynamisme et de richesse du xxième siècle. c'est dans la compétition avec les pays les plus en pointe que se joue notre place. c'est pourquoi j'ai voulu également qu'une réforme vienne aider notre école à s'adapter aux exigences et aux défis de notre temps. la loi d'orientation commencera à s'appliquer dès la rentrée de septembre. elle est capitale pour la réussite de chaque enfant et pour le dynamisme de la nation tout entière. donnons en même temps à notre recherche les moyens de se mobiliser au service de notre avenir : c'est l'ambition de la réforme que le gouvernement prépare avec la communauté scientifique. et mettons notre enseignement supérieur en capacité de rivaliser, dans tous les domaines, avec les universités les plus performantes du monde. mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, je souhaite à chacune et à chacun d'entre vous une très heureuse nouvelle année. pour celles et ceux qui abordent cette nouvelle année dans la solitude, la détresse ou la maladie, je veux exprimer mes pensées les plus chaleureuses. je veux aussi rendre hommage, en votre nom à tous, à nos soldats engagés sur tous les continents au service de la paix. ils accomplissent leur mission avec un courage et un professionnalisme exemplaires. notre nation est solidaire, ambitieuse, volontaire et fière de ses valeurs. c'est sur vous tous que repose son avenir. et c'est à vous que je veux dire ce soir ma confiance en vous exprimant mes voeux les plus chaleureux pour 2005. vive la république, vive la france ! mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, au seuil de cette nouvelle année, j'adresse à chacune et à chacun d'entre vous mes vœux les plus chaleureux. et en ces instants de fête, je pense d'abord à toutes celles et à tous ceux qui connaissent la maladie, la solitude, la peine. je pense aussi à nos soldats qui sont engagés sur tous les continents au service de la paix. et je veux dire à la famille de bernard planche, que les pouvoirs publics sont pleinement mobilisés pour obtenir sa libération. l'année 2005 a vu s'exprimer les tensions et les interrogations qui traversent notre société : le non au référendum et la crise des banlieues en portent le témoignage. avec en arrière-plan, une question, celle de la mondialisation : comment rester nous-mêmes dans un monde qui change d'une manière accélérée ? mais 2005 a aussi été une année de succès pour la france. avec l'a380 d'airbus, avec ariane 5, avec le système de navigation par satellite galileo, avec iter pour l'énergie du futur, notre pays s'est porté à la pointe de l'innovation mondiale. la croissance est repartie. et surtout, nous avons marqué des points face au chômage. c'est un fléau, source de tant de difficultés, de malheurs, de blocages. depuis huit mois, mois après mois, le chômage baisse : déjà près de 160 000 chômeurs de moins. c'est la preuve que vos efforts, que les réformes en profondeur engagées depuis 2002 et que l'action résolue du gouvernement commencent à porter leurs fruits. c'est un extraordinaire encouragement à aller encore plus de l'avant pour gagner la bataille de l'emploi. mes chers compatriotes, il faut croire en la france. nous devons retrouver toute la force mobilisatrice et le sens profondément moderne du mot "patriotisme" : aimer son pays, en être fier, agir pour lui. ensemble, nous allons accélérer notre action et nous inscrire dans un projet collectif. ce projet n'est pas à inventer, il est à faire vivre, dans les principes et dans les actes : ce projet, c'est la république. au fondement même de la république il y a le respect de la loi et des règles. nous allons intensifier encore la lutte contre la violence et la délinquance. lutter plus vigoureusement contre l'immigration clandestine. réformer notre justice, pour que plus jamais un drame comme celui d'outreau ne puisse se reproduire. et au cœur de la république, il y a le mérite : pouvoir réussir par son travail, sa volonté, son talent, quel que soit le lieu où l'on vit ou quelle que soit son origine. pouvoir progresser, réussir dans la société sans être entravé par la barrière des castes ou des privilèges. l'école, c'est la clé de tout. nous allons mieux aider les établissements qui en ont besoin, faire de l'apprentissage l'autre voie de la réussite, ouvrir plus largement les portes des universités et des grandes écoles aux enfants des milieux modestes. et puis, l'honneur de la république c'est d'intensifier notre action au service des habitants des quartiers en difficulté parce qu'il n'y a pas de république sans égalité des chances. mes chers compatriotes, soyons intransigeants sur les idéaux de la république. refus du communautarisme. respect dû à chacun. respect de la laïcité. lutte contre les discriminations. combat contre le racisme et l'antisémitisme. parce que nous ne sommes vraiment nous-mêmes que libérés de tout ce qui abaisse, de tout ce qui salit, de tout ce qui sème la discorde. parce que la diversité fait partie de notre histoire : c'est une richesse. c'est un atout pour notre avenir. la république, c'est aussi l'esprit de conquête. nous allons faire de la mondialisation un atout pour notre croissance et pour nos emplois. parce que nous voulons renforcer nos atouts pour l'emploi et garantir un haut niveau de protection sociale, nous allons ouvrir le chantier de la réforme de son financement. aujourd'hui, plus une entreprise licencie, plus elle délocalise et moins elle paye de charges. il faut que notre système de cotisations patronales favorise les entreprises qui emploient en france. ensuite, nous allons, avec les partenaires sociaux, instaurer une véritable sécurisation des parcours professionnels fondée sur le droit à l'accompagnement et à la formation, pour tous, et tout au long de la vie de travail. la bataille de la mondialisation et de l'emploi, nous la gagnerons aussi par l'innovation, en allant au devant des progrès technologiques. aujourd'hui, nous sommes confrontés simultanément à deux révolutions industrielles majeures : l'énergie, avec l'après pétrole qui est la grande affaire du siècle. et le numérique. j'ai décidé d'en faire les deux priorités de notre politique industrielle. la france sera pionnière. elle agira pour entraîner ses partenaires européens dans la voie de la construction de l'europe industrielle. l'europe est essentielle pour notre avenir. avec tous nos partenaires, nous avons trouvé un bon accord sur le budget européen mais il faut à l'europe des institutions plus démocratiques, plus stables, plus efficaces. on ne peut pas attendre. c'est pourquoi, je prendrai rapidement des initiatives pour relancer la construction de l'europe politique, de l'europe sociale, de l'europe des projets. mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger, soyons nous-mêmes. faisons de la mondialisation un atout pour notre avenir. la france a toujours surmonté les défis auxquels elle était confrontée. a chaque fois, elle en est sortie plus forte. la réponse, c'est l'ambition, c'est la fraternité, c'est le rassemblement, c'est la république. vive la république ! vive la france ! mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer, de l'étranger, a la veille de l'année 2007, qui sera particulièrement importante pour l'avenir de notre pays, j'adresse, du fond du cœur, à chacune et à chacun d'entre vous mes vœux les plus chaleureux. et je pense d'abord à toutes celles et à tous ceux qui sont victimes de la solitude, de la maladie, de la détresse. je veux aussi saluer avec respect et reconnaissance nos soldats qui défendent, partout dans le monde, la paix et les valeurs de la france. ensemble, depuis que j'ai l'honneur de vous servir et de vous représenter, nous vivons des changements considérables. une économie mondiale en pleine expansion. une concurrence de plus en plus vive mais qui nous ouvre aussi des opportunités nouvelles. la révolution de l'internet, qui transforme notre façon de communiquer, de travailler, de vivre en société. un monde où la surexploitation des ressources naturelles dérègle le climat et mettra en danger l'humanité, si nous ne réagissons pas dès maintenant. un monde qui n'a jamais été aussi riche et aussi pauvre à la fois. un monde marqué par le 11 septembre, le terrorisme, la guerre en irak, la crise au proche-orient, la tentation absurde et irresponsable du choc des civilisations et des cultures. parce que j'aime passionnément la france, je me bats pour qu'elle prenne toute sa place dans ce nouveau monde tout en restant fidèle à elle-même. je me bats pour que chaque français, pour que chaque jeune en particulier, ait sa chance, où qu'il vive et quelles que soient ses origines. bien sûr, je voudrais que les choses avancent plus vite, et qu'elles avancent mieux pour chacun d'entre vous. mais grâce à votre talent, grâce à votre travail, la france s'affirme. avec l'action résolue du premier ministre et de son gouvernement, le chômage baisse fortement : déjà 360 000 chômeurs de moins. la croissance est là et elle est solide. nos retraites, notre sécurité sociale se réforment et c'est la garantie de leur avenir. le nombre de logements sociaux nouveaux chaque année a doublé depuis 2002. nos regards et nos comportements évoluent heureusement vis-à-vis des personnes handicapées, des victimes du cancer, des victimes de la violence routière. grâce à votre mobilisation, près de 9 000 vies ont été sauvées sur les routes de france. d'ici aux élections, j'aurai une double exigence : que le gouvernement soit au travail, à votre service, pour la sécurité, pour l'emploi, pour le pouvoir d'achat et que ces mois soient aussi des moments de débats ouverts, démocratiques et responsables et je m'y engagerai pleinement. je voudrais vous dire ce soir quels en sont, à mes yeux, les enjeux majeurs. le premier, c'est l'unité et le rassemblement autour des valeurs qui font la france : la liberté, l'humanisme, le respect, et notamment le respect de la diversité et des différences, la laïcité, le combat contre le racisme, l'antisémitisme, le communautarisme. n'écoutez pas les apprentis sorciers de l'extrémisme. la france est forte, la france est belle quand elle sait, tout à la fois, faire respecter ses règles et tendre la main. le deuxième enjeu, c'est évidemment le progrès économique et social. je sais les souffrances et les difficultés auxquelles certains d'entre vous sont confrontés. je connais vos attentes pour ce qui concerne les salaires et le pouvoir d'achat, c'est-à-dire la juste récompense de votre travail. mais gardez-vous cependant des idéologies, des illusions, du retour aux recettes qui ne marchent pas. c'est le travail, c'est la formation, c'est la recherche qui font la force des économies modernes. en donnant toute sa place au dialogue social, des réformes importantes sont devant nous : pour aller beaucoup plus loin dans la baisse du chômage, pour faire de la participation un véritable projet de société, pour donner plus de puissance à nos entreprises, pour mettre en place un véritable droit au logement opposable, c'est-à-dire faire du droit au logement une réalité. et je demande au gouvernement d'avancer sur ce point dans les toutes prochaines semaines. le troisième enjeu, c'est de bien mesurer que la france a des responsabilités particulières dans le monde. la vocation de la france et son honneur, c'est d'affirmer sa voix avec force et avec indépendance pour la paix et pour la justice. c'est aussi son intérêt. ainsi, agir comme nous le faisons, pour le développement des pays les plus pauvres, c'est, bien sûr, répondre à une exigence morale essentielle. mais c'est également prévenir l'afflux à nos frontières de tous ceux qui quittent leur pays parce qu'ils n'ont plus d'espoir. le quatrième enjeu, c'est l'europe. depuis un an et demi, nous avons choisi de faire progresser l'europe des projets : la recherche, l'énergie, la sécurité, l'immigration. n'oublions jamais que l'europe, c'est la garantie de la paix et de la démocratie sur notre continent. c'est donc notre avenir. le 50e anniversaire du traité de rome, le 25 mars prochain, nous offre l'occasion de donner un nouveau souffle à la construction européenne : pour une europe politique, pour une europe de l'ambition économique et du progrès social, pour une europe qui nous protège. la france y prendra naturellement toute sa part. enfin, il y a l'enjeu écologique. c'est un enjeu immédiat. un enjeu politique. la france est le premier pays au monde à avoir inscrit en 2005 une charte de l'environnement dans sa constitution. en février, elle accueillera une conférence internationale pour accélérer la marche vers une organisation mondiale de l'environnement. mais c'est aussi chez nous que ce combat se gagne, par le changement en profondeur de nos comportements et de nos politiques. c'est une exigence et c'est une chance. avec la nécessité d'inventer une économie respectueuse de l'environnement, c'est une nouvelle révolution industrielle qui est devant nous, celle du développement durable. elle sera source de croissance et d'emplois et la france a tous les atouts pour en être le champion. mes chers compatriotes, oui, nous pouvons être fiers d'être français ! poursuivons notre effort de modernisation. ne cherchons pas à imiter. soyons nous-mêmes. au printemps prochain, vous aurez à faire des choix décisifs. faites vivre intensément vos convictions. vous êtes le peuple souverain. la france a besoin de chacune et de chacun d'entre vous. elle compte sur vous. vive la république ! vive la france ! françaises, français, mes chers compatriotes, en ce 31 décembre, au terme d’une année si pleine pour notre pays, c’est avec reconnaissance pour la confiance que vous m’avez témoignée et conscient des devoirs qu’elle m’impose que je m’adresse à vous. ce soir, j’ai une pensée pour chacun d’entre vous. je pense à vous qui vous préparez à fêter la nouvelle année avec votre famille, avec vos amis, en oubliant les soucis de la vie quotidienne. je pense à vous qui êtes obligés de travailler cette nuit au service des autres et à vous, soldats français en opérations loin de vos foyers et qui risquez votre vie pour défendre nos valeurs. je pense aussi à vous qui êtes seuls et pour qui cette soirée sans personne à qui parler sera une soirée de solitude semblable à toutes les autres. je pense à vous, que la vie a éprouvés, et que la tristesse ou la douleur tiennent à l’écart de la fête. a chacun de vous je veux adresser un message d’espérance, un message de foi dans la vie et dans l’avenir. je voudrais convaincre même celui qui en doute qu’il n’y a pas de fatalité du malheur. au milieu des joies et des peines que l’existence réserve à chacun d’entre nous, nous pouvons, par l’effort de tous, bâtir une société où la vie sera plus facile, où l’avenir pourra être regardé avec davantage de confiance. c’est la tâche que vous m’avez confiée en m’élisant président de la république au mois de mai dernier. tâche immense tant la france a pris de retard sur la marche du monde. je sais combien est grande votre attente d’un changement profond après des années d’efforts et de sacrifices que la plupart d’entre vous a le sentiment d’avoir consentis en vain. je sais les craintes que beaucoup d’entre vous éprouvent pour l’avenir de leurs enfants. je sais l’angoisse qui vous étreint quand vous avez peur de perdre votre emploi ou quand vous craignez que l’augmentation du coût de la vie ne vous permette plus, même en travaillant dur, de faire vivre décemment votre famille. je sais votre exaspération quand vous voulez entreprendre ou quand vous voulez travailler davantage et que vous avez le sentiment que tout est fait pour vous en empêcher. alors, tout ne peut être résolu en un jour ! mais, croyez-le bien, ma détermination est sans faille. malgré les obstacles, malgré les difficultés, ce que j’ai dit, je le ferai. je le ferai tout simplement parce que c’est l’intérêt de la france. depuis que vous m’avez choisi pour présider aux destinées de notre pays, j’ai voulu tout mettre en œuvre pour tenir la promesse que je vous avais faite de vous rendre la fierté d’être français, de vous donner le sentiment que dans notre vieux pays tout pourrait devenir possible. j’ai, avec françois fillon et tout le gouvernement, engagé depuis 8 mois beaucoup de changements profonds. a ceux qui trouvent que cela n’est pas allé assez vite, je veux dire que j’ai fait tout ce que je pensais possible de faire en tenant compte de l’exigence du dialogue social et de la négociation. je ne crois pas à la brutalité comme méthode de gouvernement. je crois que mon rôle est de convaincre et de rassembler non de heurter et de diviser. c’est ce à quoi je me suis efforcé dans le respect de tous. a ceux qui pensent que le changement a été trop rapide, je veux dire qu’il ne faut pas perdre de vue que notre pays a trop attendu et que le temps presse si nous voulons rester maîtres de notre destin. j’ai voulu mettre chacun face à ses responsabilités. j’ai pris les miennes. j’ai pu commettre des erreurs. mais depuis 8 mois, je n’ai agi qu’avec le souci de défendre les intérêts de la france et pas un jour ne s’est passé où je ne me sois répété l’engagement que j’ai pris envers chacun de vous : « je ne vous tromperai pas, je ne vous trahirai pas ». je vous dois la vérité. je vous la dirai toujours. je ne m’autoriserai aucune hypocrisie. j’ai mis tout mon cœur, et toute mon énergie à être le président de tous les français et pas seulement de ceux qui ont toujours partagé mes convictions. c’est pourquoi j’ai voulu l’ouverture, c’est pourquoi je l’ai faite avec des hommes et des femmes de valeur. je ne leur ai pas demandé de se renier. je leur ai simplement proposé de servir leur pays. ils l’ont accepté. je leur en suis reconnaissant. c’est avec le même esprit d’ouverture, avec la même volonté de tenir mes engagements que j’aborde cette nouvelle année où, malgré une conjoncture internationale freinée par la crise financière, les premiers résultats de l’action entreprise devraient se faire sentir. beaucoup reste à faire, j’en suis bien conscient, pour que les mesures mises en œuvre se traduisent par des améliorations visibles dans votre vie quotidienne, pour répondre à toutes les attentes que vous avez exprimées ou pour que la france retrouve son rang et son rôle dans le monde. en cette fin d’année 2007 une première étape s’achève sur la voie du changement. ce fut celle de l’urgence : urgence à dépasser les vieux clivages partisans. urgence du choc fiscal et social pour rétablir la confiance et soutenir l’activité et qui a permis à notre économie de mieux résister que d’autres au ralentissement de la conjoncture. urgence du pouvoir d’achat. urgence de l’autonomie des universités. urgence de réformer les régimes spéciaux, de libérer et de réhabiliter le travail. urgence du service minimum. urgence de la modernisation de l’etat qui commence enfin, urgence des réformes qui attendent depuis 20 ans ou 30 ans. urgence que la france devienne exemplaire en matière d’environnement, de qualité de la vie, de développement durable. urgence du traité simplifié pour débloquer l’europe, l’europe dont je n’ai jamais cessé de penser qu’elle était indispensable. urgence que la france se remette à parler avec tout le monde pour qu’elle puisse jouer le rôle qui doit être le sien au service de la paix et de l’équilibre du monde, au service de ceux qui souffrent, des enfants et des femmes martyrisés, des persécutés, de ceux qui attendent au fond de leurs prisons que la france parle et agisse pour eux. avec 2008, une deuxième étape s’ouvre : celle d’une politique qui touche davantage encore à l’essentiel, à notre façon d’être dans la société et dans le monde, à notre culture, à notre identité, à nos valeurs, à notre rapport aux autres, c'est-à-dire au fond à tout ce qui fait une civilisation. depuis trop longtemps la politique se réduit à la gestion restant à l’écart des causes réelles de nos maux qui sont souvent plus profondes. j’ai la conviction que dans l’époque où nous sommes, nous avons besoin de ce que j’appelle une politique de civilisation. nous ne résoudrons rien si nous ne bâtissons pas l’école et la ville du xxième siècle, si nous ne mettons pas au cœur de la politique le souci de l’intégration, de la diversité, de la justice, des droits de l’homme, de l’environnement, si nous ne retrouvons pas le goût de l’aventure et du risque, le sens de la responsabilité en même temps que celui du respect et de la solidarité, ou si nous n’entreprenons pas de moraliser le capitalisme financier. il ne s’agit pas de faire des discours - on en a tant fait - il s’agit d’agir pour obtenir des résultats. alors, que la france montre la voie ! c’est ce que depuis toujours tous les peuples du monde attendent d’elle. c’est ce que nous ferons quand la france présidera, à partir du 1er juillet, l’union européenne. c’est ce que nous voulons faire avec l’union pour la méditerranée qui est un grand rêve de civilisation. c’est ce que nous voulons faire partout dans le monde pour redonner de l’espoir à ceux qui n’en n’ont plus. c’est ce que, bien sûr, surmontant nos doutes et nos angoisses, nous devons faire d’abord pour la france elle-même. notre vieux monde a besoin d’une nouvelle renaissance. eh bien, que la france soit l’âme de cette renaissance ! voici mon vœu le plus cher pour cette année qui vient. je souhaite du fond du cœur qu’elle soit pour la france, pour chacun d’entre vous, pour tous ceux qui vous sont chers une année de bonheur et de réussite. mes chers compatriotes, vive la république vive la france ! mes chers compatriotes, l’année 2008 s’achève. elle a été rude. c’est la raison pour laquelle je veux penser d’abord à ceux que la vie a durement éprouvés, à ceux qui ont perdu leur emploi sans y être pour quoi que ce soit, à ceux qui sont victimes d’injustice, à ceux qui doivent affronter l’absence d’un être cher. je veux penser à nos soldats qui en ce moment même risquent leur vie pour notre sécurité et pour la paix. je veux penser à leurs familles qui vivent douloureusement cette séparation. et plus encore à ceux qui pleurent un fils, un mari, un fiancé, un père. pour tous les français, cette année a été difficile. la crise économique et financière mondiale est venue ajouter son lot de peines et de souffrances. chacun d’entre vous en subit les conséquences. face à cette crise je mesure la responsabilité qui est la mienne. cette responsabilité je l’assumerai pour que tous ceux qui en ont besoin soient protégés par l’etat et que notre pays sorte plus fort de cette épreuve. depuis que les difficultés sont apparues je vous ai toujours dit la vérité et j’ai agi. c’était mon devoir. le pire aurait été que, dans cette situation, chaque pays décide sans se préoccuper des autres. les initiatives que j’ai prises au nom de la présidence française de l’union européenne pour coordonner l’action de tous les européens et pour réunir les chefs d’état des vingt plus grandes puissances mondiales à washington, ont permis d’éviter que le monde s’engage sur la pente du chacun pour soi qui aurait été fatale. de même, l’immobilisme serait une faute. j’ai promis que les mêmes causes ne produiraient plus les mêmes effets. la france a exigé des changements pour moraliser le capitalisme, promouvoir l’entrepreneur sur le spéculateur, sanctionner les excès inacceptables qui vous ont scandalisés à juste titre, pour redonner à la dimension humaine toute sa place dans l’économie. nous obtiendrons des résultats lors du prochain sommet de londres le 2 avril. dans une période de crise comme le monde n’en avait pas connu depuis bien longtemps, j’ai essayé de changer l’europe. depuis toujours j’ai la conviction que l’europe ne doit pas subir mais agir et protéger. avec la réponse commune à la crise financière, la résolution de la crise géorgienne, la création de l’union pour la méditerranée, l’accord sur le climat et l’énergie, la preuve est faite désormais que c’est possible. ce n’était qu’un premier pas. il faut continuer car je reste persuadé que le monde a besoin d’une europe forte, indépendante, imaginative. les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes. j’en suis pleinement conscient. je suis plus décidé que jamais à y faire face, avec le souci de la justice, avec l’obsession d’obtenir des résultats. après avoir préservé les économies de chacun grâce au plan de sauvetage des banques, ce sont les emplois de tous qu’il faut désormais sauver. le plan de relance massif de l’investissement de 26 milliards d’euros qui a été décidé y contribuera. c’est un effort considérable. des mesures ont été arrêtées pour sauver notre industrie automobile, en contrepartie de l’engagement des constructeurs de ne plus délocaliser leur production. d’autres initiatives seront prises avec le fonds souverain dont nous nous sommes dotés pour préserver notre tissu industriel. nous serons pragmatiques, attentifs, réactifs et s’il faut faire davantage, nous le ferons mais en gardant notre sang froid. les difficultés, mes chers compatriotes, nous avons les moyens de les affronter. a condition d’être solidaires les uns des autres. je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés. dans l’épreuve, la solidarité doit jouer sans que le travail soit découragé. c’est pourquoi j’ai voulu que soit créé le rsa, qui s’appliquera pour la 1ère fois en 2009. désormais, chaque français qui reprendra un travail sera encouragé, valorisé, récompensé. pour nous en sortir chacun devra faire des efforts. car de cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en investissant davantage, en poursuivant les réformes qu’il n’est pas question d’arrêter car elles sont vitales pour notre avenir. durant l’année 2009, nous réformerons l’hôpital dont les personnels sont admirables de dévouement et de compétences, la formation professionnelle indispensable pour que chacun ait la chance d’un emploi, notre organisation territoriale que tant de conservatismes ont rendu inextricables, la recherche qui conditionne notre compétitivité. je pense aussi à la réforme du lycée qui est nécessaire pour éviter l’échec de tant de nos enfants dans l’enseignement supérieur et l’injustice qui fait que tant de fils et de filles, de familles modestes n’ont pas les mêmes chances que les autres. j’ai demandé que soit pris le temps de la concertation, parce que prendre le temps de réfléchir ensemble, ce n’est pas perdre du temps pour la réforme. c’est en gagner. je pense enfin à la réforme de notre procédure pénale si importante pour mieux protéger nos libertés individuelles, dont la nécessité s’est faite jour plusieurs fois de façon criante durant l’année écoulée. mes chers compatriotes, toutes ces réformes, je les mènerai avec le premier ministre françois fillon et le gouvernement, non par esprit de système mais parce qu’elles sont la condition qui permettra à la france de se faire une place dans ce nouveau monde qui se construit. ainsi, nous deviendrons plus compétitifs, plus innovants. et en même temps, nous préserverons les valeurs qui font notre spécificité : le travail, l’effort, le mérite, la laïcité et la solidarité, sans laquelle aucun effort n’est acceptable. enfin, la france continuera d’agir en afrique, en asie, et bien sûr au moyen orient où je me rendrai dès lundi parce que c’est la vocation de la france de chercher partout les chemins de la paix, comme c’est dans sa vocation d’agir pour les droits de l’homme. mes chers compatriotes, la crise nous oblige à changer plus vite et plus profondément. la crise est une épreuve. elle est aussi un défi. ce défi là, je veux le relever avec vous. vous pouvez compter sur moi. nous avons des atouts considérables. il y a dans le peuple français quand il est rassemblé assez d’énergie, d’intelligence et de courage pour que nous ayons ensemble confiance dans l’avenir. nous allons sortir renforcés de cette crise. du fond du cœur je présente à chacun d’entre vous mes meilleurs vœux pour 2009. vive la république, et vive la france. françaises, français, mes chers compatriotes, l’année qui s’achève a été difficile pour tous. aucun continent, aucun pays, aucun secteur n’a été épargné. la crise économique a imposé de nouvelles peines, de nouvelles souffrances, en france comme ailleurs. je pense en particulier à ceux qui ont perdu leur emploi. cependant notre pays a été moins éprouvé que beaucoup d’autres. nous le devons à notre modèle social qui a amorti le choc, aux mesures énergiques qui ont été prises pour soutenir l’activité et surtout pour que personne ne reste sur le bord du chemin. mais c’est à chacun d’entre vous que revient le plus grand mérite. je veux rendre hommage ce soir au sang-froid et au courage des français face à la crise. je veux rendre un hommage particulier aux partenaires sociaux qui ont fait preuve d’un grand sens des responsabilités, aux associations qui ont secouru ceux qui en avaient le plus besoin, aux chefs d’entreprises, ils sont nombreux, qui se sont efforcés de sauver des emplois. ensemble nous avons évité le pire. mais nous avons aussi préparé l’avenir. au moment où tout laisse à penser que la croissance va revenir, nous voyons qu’au cours de cette année, au milieu des difficultés de toutes sortes, un monde nouveau a commencé à se construire. une nouvelle organisation mondiale se dessine à travers le g20. des problèmes qui soulevaient depuis bien longtemps une grande émotion et qui paraissaient insolubles, comme les bonus extravagants ou les paradis fiscaux, sont en voie d’être résolus. il n’est pas jusqu’au sommet de copenhague qui n’ait ouvert une porte sur l’avenir en parvenant à faire prendre par tous les etats des engagements chiffrés de lutte contre le réchauffement climatique et en posant le principe d’un financement pour les pays pauvres qui sera assuré par la taxation de la spéculation financière. l’europe s’est enfin dotée des institutions qui vont lui permettre d’agir et la france a continué à se transformer. elle arrive au terme de cette année avec une fiscalité plus favorable au travail et à l’investissement grâce à la réforme de la taxe professionnelle, un lycée qui prépare mieux à l’enseignement supérieur, des universités enfin autonomes, un service minimum dans les transports publics qui fonctionne, le rsa qui encourage la reprise d’activité pour nos compatriotes les plus démunis, une formation professionnelle davantage tournée vers les jeunes et vers ceux qui cherchent un emploi, un système hospitalier, une carte judiciaire, une organisation de notre défense qui sont mieux adaptés aux besoins de notre époque, un fonds souverain à la française qui se tient désormais aux côtés de nos entreprises pour les aider à se développer et pour les protéger. grâce à un plan d’investissement sans précédent nous allons pouvoir accomplir la révolution numérique, donner à tous l’accès au haut débit, numériser nos livres pour que notre langue, notre culture puissent continuer à rayonner, mais aussi créer 20 000 places d’internats d’excellence pour rétablir une réelle égalité des chances, et doter notre enseignement supérieur et notre recherche de moyens considérables pour réussir le pari de l’intelligence. grâce à la loi hadopi qui sera mise en oeuvre en 2010, nos créateurs et nos artistes vont être protégés. grâce au grenelle de l’environnement nous allons pouvoir relever le défi de la protection de notre environnement. c’est un domaine où il est bien difficile de faire évoluer les mentalités et les comportements. mais je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté, et la fiscalité écologique qui permet de taxer la pollution et d’exonérer le travail est un enjeu majeur. dès le 20 janvier, le gouvernement présentera un nouveau dispositif afin que les consommateurs soient incités à consommer mieux et les producteurs à produire propre. beaucoup de réformes ont été accomplies. je sais qu’elles ont bouleversé des habitudes et qu’avant de produire leurs effets elles ont pu provoquer des inquiétudes. mais qui peut croire que dans ce monde qui bouge l’immobilisme soit une alternative ? il nous reste encore bien du travail. je le conduirai avec le premier ministre et le gouvernement dans le dialogue et avec un esprit de justice. en 2010, il va nous falloir : faire reculer le chômage et l’exclusion, réduire nos dépenses courantes pour nous permettre d’accroître nos dépenses d’avenir, simplifier notre organisation territoriale trop lourde, trop compliquée, trop onéreuse, consolider notre système de retraites dont j’ai le devoir d’assurer la pérennité financière, relever le défi de la dépendance qui sera dans les décennies à venir l’un des problèmes les plus douloureux auxquels nos familles seront confrontées. en 2010, nous réformerons notre justice pour qu’elle protège davantage les libertés et qu’elle soit plus attentive aux victimes. mes chers compatriotes, même si les épreuves ne sont pas terminées, 2010 sera une année de renouveau. les efforts que nous faisons depuis deux ans et demi vont porter leurs fruits. dans ce moment si crucial nous devons rester unis comme nous avons su l’être au plus fort de la crise. c’est cette unité qui nous a permis de prendre l’initiative d’entraîner les autres. les idées que la france défend vont pouvoir s’imposer dans la recherche d’un nouvel ordre mondial : plus d’équilibre, plus de régulation, davantage de justice et de paix. ces idées nous imposent un devoir d’exemplarité. respectons-nous les uns les autres, faisons l’effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent. soyons capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir. une france rassemblée, ayant confiance en elle, regardant l’avenir comme la promesse d’un accomplissement, voilà le voeu que je forme pour notre pays. à chacun d’entre vous, mes chers compatriotes, j’adresse tous mes voeux de bonheur pour l’année qui vient, avec une pensée particulière pour nos soldats, séparés de leur famille, qui risquent leur vie pour défendre nos valeurs et garantir notre sécurité. à nos compatriotes d’outre-mer je veux dire ma détermination à ce que la république tienne à leur égard cette promesse d’égalité et de dignité qu’elle n’a pas suffisamment tenue par le passé. et aux plus vulnérables d’entre nous, à ceux que l’âge a affaiblis, à ceux que les accidents de la vie ont durement éprouvés, je veux dire ce soir qu’ils ne seront pas abandonnés. face à l’isolement, face à la solitude, si répandus dans nos sociétés modernes, je souhaite que 2010 soit l’année où nous redonnerons un sens au beau mot de fraternité qui est inscrit dans notre devise républicaine. mes chers compatriotes, vive la république et vive la france mes chers compatriotes, l'année 2010 s'achève. je sais qu'elle fut rude pour beaucoup d'entre vous. la crise économique et financière, commencée il y a 3 ans, a continué à faire sentir ses effets et nombreux furent ceux qui ont perdu leur emploi ce qui n'a fait qu'exacerber le sentiment d'injustice ressenti par des salariés qui n'étaient en rien responsables de la crise. pourtant grâce au travail des français, à leur courage, à leur capacité d'adaptation, à la force de notre économie, aux avantages de notre modèle social, la récession fut moins sévère et d'une durée plus courte que ce que connurent nombre de nos partenaires. et l'année 2011 s'annonce comme porteuse d'espérance. la croissance revient. les grandes réformes engagées commencent à porter leurs fruits. nos universités enfin autonomes s'ouvrent et se modernisent comme jamais elles ne l'ont fait dans le passé. nos chercheurs se sont vus dotés de moyens financiers considérables grâce au grand emprunt. nos entreprises utilisent à plein le crédit d'impôt recherche pour innover. plus de 5 millions de salariés ont effectué des heures supplémentaires entièrement défiscalisées, tant pour eux-mêmes que pour les entreprises qui les ont employés, ce qui a permis de soutenir le pouvoir d'achat malgré la crise. notre système de retraite a été mis à l'abri de la faillite inéluctable qui le guettait si nous n'avions rien fait. ce sont les pensions de nos aînés qui ont été sauvées et pour la première fois, la france a pu affronter une réforme capitale sans violence et sans blocage grâce au service minimum qui a bien fonctionné et à l'esprit de responsabilité des français qui savaient bien que ce rendez-vous pour douloureux qu'il fut était inéluctable. je veux rendre hommage à leur maturité et à leur intelligence collective. l'europe dans la tempête a su faire face certes pas assez complètement et souvent pas assez rapidement mais l'europe a tenu et l'europe nous a protégés. ne croyez pas, mes chers compatriotes ceux qui proposent que nous sortions de l'euro. l'isolement de la france serait une folie. la fin de l'euro serait la fin de l'europe. je m'opposerai de toutes mes forces à ce retour en arrière qui ferait fi de 60 ans de construction européenne qui ont apporté la paix et la fraternité sur notre continent. je le dis avec d'autant plus de fermeté que j'ai toujours milité pour la préférence communautaire, et que je me suis toujours battu pour la protection de notre industrie, la réciprocité et la fin de la naïveté dans les discussions commerciales avec nos principaux partenaires. l'europe est essentielle à notre avenir, à notre identité et à nos valeurs. ma conviction la plus intime pour 2011 est qu'il nous faut continuer inlassablement à renforcer nos atouts et à effacer nos points faibles en étant plus compétitifs, en formant mieux nos jeunes, en travaillant mieux, en réduisant nos dépenses publiques et nos déficits sous peine de voir notre indépendance gravement menacée. regardons ce qui s'est passé en europe. les pays qui ont voulu vivre au-dessus de leurs moyens sans penser aux lendemains ont été lourdement sanctionnés. mon premier devoir est de protéger la france de cette perspective. la france tiendra donc ses engagements en équilibrant ses comptes. je ne transigerai pas sur cet objectif. je sais que 2012 sera un rendez-vous électoral de grande importance. mais nous sommes en 2011, nous ne pouvons nous payer le luxe d'une année d'immobilisme pré-électoral alors que le monde avance à une vitesse stupéfiante. 2011 doit donc être une année utile pour les français. la difficulté ne compte pas lorsque sont en jeu l'intérêt de la nation et le bien commun des français. mon devoir est de privilégier en toutes circonstances l'intérêt général. jusqu'à la dernière minute de mon mandat je n'aurai d'autre règle que celle-là. nous allons donc continuer à réformer parce que c'est la seule façon de préserver notre modèle et notre identité, c'est la seule façon de protéger la france et les français. les protéger de la dépendance car chacun a le droit à sa dignité face aux souffrances du grand âge. les protéger des délocalisations en harmonisant notre fiscalité avec nos voisins allemands. les protéger de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multi-réitérant en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires. ainsi c'est le peuple qui pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays. avec le premier ministre françois fillon qui a toute ma confiance, avec le gouvernement, nous devons travailler sans relâche toute cette année au service d'une prospérité française retrouvée qui nous permettra de créer les emplois dont nous avons besoin. je ferai mon devoir en écoutant, en dialoguant, mais lorsque le moment sera venu, en prenant les décisions qui s'imposent dans un esprit de vérité et de justice. je le ferai en respectant scrupuleusement nos principes républicains les plus chers. la laïcité et le refus du communautarisme. la loi portant interdiction de la burqa sera appliquée dans l'esprit comme dans la lettre. le rappel à chacun qu'il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoirs. ainsi l'école est obligatoire. l'absentéisme est inacceptable car il condamne à l'échec ceux qui s'y abandonnent. le respect de la loi est intangible et on ne la bafoue pas. de même que le respect dû à la france par ceux que nous accueillons est une exigence. l'égalité des chances et la justice qui ne sont ni l'égalitarisme ni l'assistanat et qui doivent nous conduire à considérer la revalorisation du travail comme une priorité absolument intangible. la liberté enfin qui doit aller de pair avec le respect que chacun doit aux autres. tout au long de l'année, mes chers compatriotes, la france portera la lourde responsabilité de la double présidence du g 20 et du g 8. elle défendra l'idée d'un monde plus régulé, moins brutal où l'interdépendance oblige chacun à davantage écouter l'autre. elle défendra la france vigoureusement ses intérêts sans jamais renoncer à ses valeurs, quant au multilatéralisme, au respect des droits de l'homme, au combat pour le développement et à l'impératif de la protection de notre planète. mes chers compatriotes, je veux vous adresser mes vœux, mes vœux de bonheur les plus sincères et les plus chaleureux pour cette année 2011. j'ai une pensée particulière pour ceux qui sont dans la peine et le désarroi, spécialement nos otages pour qui nous continuerons à mobiliser toutes nos forces jusqu'au jour de leur libération, et pour nos soldats qui passent cette fin d'année loin de leur famille en risquant leur vie pour défendre nos valeurs et notre liberté. mes chers concitoyens, vive la république ! et vive la france ! mes chers compatriotes, l'année 2011 s'achève. elle aura connu bien des bouleversements. depuis le début de la crise, qui en trois ans a conduit à plusieurs reprises l'économie mondiale au bord de l'effondrement, je ne vous ai jamais dissimulé la vérité sur sa gravité, ni sur les conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'emploi et sur le pouvoir d'achat. cette crise qui sanctionne 30 années de désordres planétaires dans l'économie, le commerce, la finance, la monnaie, cette crise inouïe, sans doute la plus grave depuis la deuxième guerre mondiale, cette crise n'est pas terminée. elle a entraîné dans la tourmente des pays comme la grèce, l'irlande, le portugal, mais également des pays aussi puissants que l'espagne et même l'italie. dans la tempête, vous avez souffert. je sais que la vie de beaucoup d'entre vous déjà éprouvée par deux années difficiles a été une fois encore durement mise à l'épreuve. vous finissez l'année plus inquiets pour vous et pour vos enfants. et pourtant il y a des raisons d'espérer. nous devons, nous pouvons garder confiance dans l'avenir. car si tant de pays ont connu des difficultés insurmontables, la france a tenu. elle a résisté. si elle a tenu, si elle a résisté, si elle a réussi jusqu'à présent, à conjurer le doute qui déclenche la crise de confiance, c'est grâce au courage et au sang-froid dont vous faites preuve depuis 3 ans, c'est grâce à la solidité de nos institutions, c'est grâce à notre protection sociale, qui garantit la solidarité dans l'épreuve, c'est grâce aux réformes que nous avons accomplies ces dernières années. je pense notamment à la réforme des retraites et à toutes les mesures visant à diminuer nos dépenses publiques qui ont permis à la france de garder la confiance de ceux qui lui prêtent leur épargne pour financer son économie. il ne s'agit pas de nier les difficultés que nous traversons. mais dans ces épreuves, la france a su préserver l'essentiel. je tiens à rendre un hommage particulier à toutes celles et à tous ceux d'entre vous qui par leur travail ont contribué au développement de notre économie. mes chers compatriotes, nous devons être courageux, nous devons être lucides. ce qui se passe dans le monde, annonce que l'année 2012 sera celle de tous les risques mais aussi de toutes les possibilités. de toutes les espérances, si nous savons relever les défis. de tous les dangers, si nous restons immobiles. différer les choix parce qu'ils sont difficiles est la pire des options. quand on décide trop tard, le prix à payer est plus cher. les souffrances plus grandes. en 2012, le destin de la france peut une fois encore basculer. sortir de la crise, construire un nouveau modèle de croissance, faire naître une nouvelle europe, voilà quelques-uns des défis qui nous attendent. je veux vous dire ma conviction qu'unis avec nos partenaires européens, nous serons plus forts pour y faire face. mais ces défis, ils s'imposent à nous. nous ne pouvons ni les refuser, ni les repousser. nous ne pouvons ignorer ce nouveau monde. dans cinq mois, nous avons une élection présidentielle. c'est une échéance importante. le moment venu, vous ferez votre choix. mais d'ici là, je dois continuer à agir car l'histoire des décennies à venir s'écrit maintenant. avec le premier ministre, nous réunirons le 18 janvier prochain, les représentants des forces économiques et sociales de notre pays. j'écouterai les propositions de chacun et, avant la fin du mois de janvier, nous prendrons et nous assumerons des décisions importantes, car les enjeux sont cruciaux. la crise est grave, les circonstances sont exceptionnelles, les décisions doivent être à la mesure de cette gravité. c'est un devoir auquel je ne me déroberai pas. je ne sous-estime pas les conséquences que peuvent avoir sur notre économie les agences de notation et les emballements des marchés financiers, ni non plus nos erreurs passées mais je le dis pour que chacun l'entende, ce ne sont ni les marchés, ni les agences qui feront la politique de la france. au fond, la seule façon de préserver notre souveraineté, de maîtriser notre destin est de choisir, comme nous l'avons fait jusqu'à présent la voie des réformes structurelles plutôt que celle des réactions à chaud qui ne font qu'ajouter à la confusion et au désordre sans restaurer la confiance. le problème posé n'est pas celui d'un nouveau train de réduction des dépenses pour l'année qui vient. ce qui devait être fait a été fait par le gouvernement. maintenant, il nous faut travailler en priorité pour la croissance, pour la compétitivité, pour la ré-industrialisation qui seules, nous permettront de créer des emplois et du pouvoir d'achat. trois sujets me paraissent dominer les autres. nous ne nous en sortirons pas en laissant de côté ceux qui souffrent déjà des conséquences douloureuses d'une crise dont ils ne sont pas responsables. nous ne bâtirons pas notre compétitivité sur l'exclusion mais sur notre capacité à donner à chacun une place dans la nation. c'est pourquoi, ceux qui ont perdu leur emploi doivent être l'objet de toute notre attention. nous devons changer notre regard sur le chômage. faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir. former et pas seulement indemniser, tel doit être notre but. personne ne doit pouvoir s'exonérer de cette obligation ni être exclu de cette possibilité. le deuxième sujet est celui du financement de notre protection sociale qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable. il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d'œuvre à bon marché. ce sujet est au cœur de tous les débats depuis des années. j'écouterai les propositions des partenaires sociaux puis nous déciderons. le troisième sujet, c'est celui des dérèglements de la finance qui vous choquent d'autant plus profondément qu'ils sont largement à l'origine des difficultés actuelles. il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués. c'est une question d'efficacité. c'est une question de justice. c'est une question de morale. la taxe sur les transactions financières doit être mise en œuvre. mes chers compatriotes, mon devoir est de faire face et de vous protéger. vous pouvez être sûrs que j'assumerai jusqu'au bout et en totalité, les lourdes responsabilités que vous m'avez confiées et que je n'aurai de cesse d'agir au nom de l'intérêt général. chacun devra prendre ses responsabilités, c'est pourquoi j'appelle tous les décideurs des entreprises et de l'économie à tout faire pour préserver l'emploi. j'appelle tous les acteurs des services publics à redoubler de prévenance pour tous ceux qui ont besoin de notre solidarité. mes chers compatriotes, j'ai confiance dans les forces de la france. je suis certain du chemin qu'il nous faut suivre. a vous, à tous ceux qui vous sont chers, à nos soldats qui risquent leur vie hors de nos frontières, à leurs familles qui vivent dans l'anxiété et à tous ceux qui dans le monde luttent pour la liberté, j'adresse ce soir tous mes vœux de bonheur pour la nouvelle année. bonne année à tous. vive la république ! et vive la france !